chapitre 4: La Justèse

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Mariette poussa un petit cri.

-Mariette? Qu'y a-t-il?

-Ah madame, tout s'éclaire, je comprends à présent...

-Que comprenez-vous me bonne?

-Que c'est la Justèse.

-Qu'est ce que la justèse?

-Non madame, pas quoi, mais qui... Marie-Claude Justèse.

-Marie-Claude Justèse? Qui est cette femme, que vient-elle faire dans la mort de Jean?

-Un jour, il y a quelques semaines, je devais passer par le salon gris pour vous apporter du linge, mais j'ai entendu des voix. Je me suis arrêtée et dois avouer que, Dieu j'ai péché, j'ai espionné ce qu'il se disait dans ce salon gris. Il y avait monsieur qui parlait avec un inconnu capuchonné sous une longue cape noire qui ressemblait à une mante. Je me suis d'ailleurs étonnée de voir un homme porter ce type de vêtements .

-Comment pouviez-vous être sûre qu'il s'agissait d'un homme, cela aurait pu être une femme, sa maîtresse par exemple.

-Ma chère il vous aimait trop pour cela...

-Justement madame, je n'en étais pas sûre, mais à sa voix, je pensais que c'était un homme, elle était très grave. Ils parlaient bas, mais j'ai pu entendre quelques mots.

-Eh bien Mariette, aux faits, que disaient-ils?

-Ils disaient qu'elle n'allait pas tarder à trouver, qu'il fallait agir, que si elle y arrivait elle saurait.  C'est approximativement tout ce que j'ai compris de leurs mots. Je connaissais cette voix, mais je ne savais pas d'où.  A présent, j'ai compris.

-Et d'où la connaissiez-vous?

-De l'époque où vos mères étaient à la cour. Je travaillais déjà pour elle. C'était une femme importante, vous... vous savez pourquoi. Tous parlaient d'elle, on disait qu'à peine fiancée, elle partageait la couche du roi. Toutes les femmes de chambre se retrouvaient au même endroit pour laver le linge ou pour les autre tâches ménagères. Nous ne nous aimions point. Elle était première femme de chambre de la reine, sa plus fidèle de toutes, mais aussi la plus dangereuse. Le 30 juillet de l'an 1683, quand elle rendit son dernier souffle, Marie-Claude Justèse promit de venger sa maîtresse du malheur que les amantes du roi lui ont causé. Elle commença par leur rendre la vie infernale. Vous savez, toute la cour sait sans savoir qui vous êtes, enfin qui vous êtes vraiment. Alors cette femme s'est sûrement jurée de vous faire du mal à votre mère et vous.

-Elle à dû faire alliance avec votre frère, afin de nous faire du mal.

-Et... et si ce n'était pas sa réelle motivation. Mariette, vous qui la connaissez était-elle une femme intelligente? annonça Paul, l'air concentré, intrigué

-Très, l'une des plus intelligentes que je connaisse, mais elle n'était ni noble, ni riche, femme de chambre à vie. Ou presque, à la mort de la Reine, elle a tout perdu.

-Pourquoi n'a-t-elle pas été embauchée ailleurs?

-Personne à part la reine ne l'aimait, elle était insolente, trop présente et maligne pour une simple femme de chambre. Cela l'a détruite et elle est devenue plus mauvaise encore qu'elle ne l'était déjà.

-Bon dieu, c'est affreux. Et que pensez vous qu'elle veuille faire?

-je n'en sais rien, ce dont je suis sûre, c'est que la machine est en route, et qu'elle ne compte pas s'arrêter. Si elle à réussi à rentrer ici et voler le corps de Jean comme je le suppose, alors elle est sûrement encore ici  et peut-être même nous observe-t-elle maintenant.

C'est donc ce que nous étions, traqués. Et la machine était en marche.

Appelez-moi Madame T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant