chapitre 10

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Jour du mariage, domaine des Faubourg. Septembre.

Cela fait biebtôt un an que je suis ici. Je n'ai pas dormi de la nuit, ou bien mes rares minutes de sommeil étaient mouvementées par des cauchemars où Paul se retournait vers moi et s' avérait être Jean à moitié decomposé. J'ai préféré me lever et vaquer à mes occupations.
Tara me "réveilla" . Je regardais les chapiteaux qui avaient été montés dans notre domaine depuis le balcon que la lumière matinale du soleil innondait. Une vague de nostalgie me vint. J'étais heureuse oui, exictée, oui, mais je regrettais que mes parents ne soient pas là pour ce qui est censé être le plus beau jour de notre vie.  La jolie rousse me pris l'épaule :
-Mademoiselle ? Allez-vous bien ?
-Oui.  lui répondis-je en souriant. 
Mon regard s'arrêta sur la robe qui avait été déballée de son écrin . Elle était sublime . Blanche en soie d'Inde , des perles aubergines ornaient le décolleté bateau qui laissait apparaître de la dentelle. Celle-ci était identique à celle qui jaillissait des emmanchures . Une double rangée de dentelle de France, la plus fine, dont le tissu se terminait dans une dentelle couleur or.  C'était un sublime dégradé, doré par de fines mains expertes.  Toute la pièce d'estomac portait des broderies blanches légèrement plus cassées que l'ivoire de ma robe qui, donc , s'apercevaient seulement d'un oeil délicat . Le tissu de la jupe s'écartait pour apercevoir un jupon d'un Blanc différent.  Tout le bas était bordé de la même dentelle dégradée en doré que sur les manches . Au niveau des épaules du dos , un large pan de soie s'allongeait et prenait terme après une longue traîne brodée. 
Tout ce travail avait été réalisé en délicatesse avec la plus grande finesse.  C'était sans aucun doute la plus belle robe que je n'aie jamais portée.
-Elle est belle n'est-ce pas ? me chuchota Tara au creux de l'oreille en me posant les mains sur mes deux épaules. 
-Oui... soufflais-je . 
Bérénice entra dans la chambre . 
-Où est Julia, et Mariette ?
-Elles et de nombreux domestiques sont souffrants mademoiselle. 
-Souffrants ?
-Oui . Une épidémie. 
-Seigneur Dieu .
-Bérénice, comment allons nous faire sans notre personnel? Sans eux nous ne pouvons assurer le service du mariage .
-Je me suis permise de prendre la liberté de contacter votre mère . Elle viendra accompagnée de sa maisonnée pour vos noces .
-Bérénice, vous êtes absolument parfaite.  Je vous adore. 
-Mademoiselle est trop bonne avec moi .
-Non.  Bien. Quand arriveront- ils ?
-Ils ne devraient pas tarder , en attendant mademoiselle de Beaugrille et moi allons vous préparer . À deux .
-C'est original, mais entourée de perles telles que vous...
-Nous n'avons pas de temps à perdre . Je vous ai fait remplir un bain tiède .
-Par-fait !
Je me dirigeais vers la salle de bain et y rentrais sans rechigner, me plongeant avec plaisir dans l'adorable eau tiède parfumée à la lavande pour m'y prélasser.  Puis je sortis et on me sécha avant de m'enfiler ma plus belle chemise .
Le temps que je sèche des cheveux, elles m'installèrent sur le balcon afin que je puisse savourer mon déjeuner au soleil que j'appréciais tant .
Puis vint le moment de me passer la robe. On m'installa de très lourds et larges paniers, me serra le corset, et passa avec mille précautions la fragile robe.  On m'assit à la coiffeuse et Bérénice se lança dans un compliqué et volumineux chignon constitué de tresses et torsades , à plusieurs volumes, un projet titanesque !
Pendant ce temps Tara se chargeait du maquillage qu'elle fit très léger pour compenser avec ma robe et mon chignon très travaillés. Elle rosit mes joues et lèvres, souligna mon regard d'un soupçon de noir et plaça une mouche au dessus de la lèvre.
Elles me firent lever pour contempler leur longue oeuvre de deux heures de travail.  Fières, chacune sourit en rajustant une boucle, un ruban, une mèche, une perle , une dentelle .
-Il manque des choses ne pensez-vous pas ?
-Quoi donc ?
-On m'a apporté, Tara se baissa et ouvrit le tiroir de la coiffeuse pur en sortir un écrin à bijou, ceci.  Ce matin . Votre fiancé. 
La rouquine me tendit la boîte . Même si je savais quoi trouver dedans, je sentis un frisson d'excitation parcourir mon dos . Je défis le ruban de satin qui scellait le paquet et l'ouvris. Comme attendu, j'y trouvais le collier que nous avions choisi à la boutique avec Paul . Aussi sublime que dans mes souvenirs, Tara me l'accrocha autour du cou . Puis me passa les pendants d'oreille et fixa le bracelet. Et pour tout terminer, on m'enfila des souliers, me plaça une étole sur les épaules, et positionna un voile de tulle et dentelle sur le sommet de mon chignon .

J'étais plus belle que je ne l'avais jamais été . Je n'avais pas même remarqué la beauté de Tara qui avait troqué son intemporelle robe rose contre une magnifique robe verte qui faisait ressortir le roux des mèches rebelles qui s'échappaient de son traditionnel chignon.
Elle me prit le bras, nous remerciâmes Bérénice pour son fabuleux travail , et avancèrent vers la porte .
-Prête mademoiselle ?
-Prête .
Elle poussa la porte , et fit le premier pas vers cette nouvelle vie qui m'attendait . Ou plutôt Ce qui m'attendait .

Appelez-moi Madame T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant