chapitre3: le disparu

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J'avais revêtu une simple robe marron apres avoir pris un bain. Je me sentais sale. Bérénice était partie retrouver sa famille dans leur logement de fonction pour faire le deuil. Aucun des membres de la famille ne travailleraient . Puis j'étais allée voir Paul. Il se reposait dans sa chambre. Je m'assis dans un fauteuil que j'avais préalablement rapproché du lit. Il ouvrit les yeux.
-Comment vous sentez-vous?
-Je vais. Et vous ?
-Je me sens toujours coupable, mais je suis heureuse de vous avoir retrouvé sain et sauf .
-Sain je ne sais, sauf oui.
-Ne dites pas cela.
-Ce qu'il s' est passé est un fait madame, je me suis fait séqustrer par mon propre frère, par jalousie. Il m'a blessé et raconté de choses horribles. Il a manqué de me tuer et vous avec, alors sauf oui, mais sain non.
-Que s' est-il passé? Que vous a-t-il fait? Comment a-t-il réussi?
-Le soir où je vous ai présenté ma famille, vous le savez aussi bien que moi, je suis monté voir mon frère. Je toquais quelques coups à la porte . Il ne répondit pas. Inquiet, je la poussais mais il me surpris en me sautant dessus par derrière, le lâche. Il me baillona et m'attacha aux barreaux du lit . Il me désahbilla entièrement ne me laissant que ma légère chemise de corps. Il avait bien prévu son coup. Puis revêtit mes vêtements, mes chaussures. Il me lança un regard dédaigneux et partit en fermant bien la porte à clé. Je comprenais ce qu'il cherchait à faire. Je me débattis deux fois plus qu'avant, tentais de crier, mais rien n'y faisait. J'étais destiné à devenir son esclave. J'entendais votre rire joint au sien et cela me tuait. C'était moi qui devait me marier avec vous, pas lui. Mais il en avait décidé autrement. Il me laissa dans la chambre toute la soirée et il revint mécontent, la lèvre en sang. Il se vengea en me frappant au visage. Je m'évanouit. Je me réveillais ici dans le grenier. Il me frappa régulièrement, quand il était de mauvaise humeur. Il  ne me donnait q'un morceau de pain pour deux jours et un misérable verre d'eau chauffée par le fourneau de la pièce. Un jour, aujourd'hui,  je vous entendis crier, alors je réussis à pousser un hurlement du coeur pour vous faire venir à moi. La suite vous la connaissez.
-Seigneur... Pourquoi vous a-t-il enlevé?
-Un soir, quand votre mère et Marie de Fablimes sont venues à la maison pour nous dire que leurs filles étaient à marier, c'est moi que mes parent ont convoqué. Mon frère a toujours été trop curieux et a écouté à la porte et a tout entendu.
-Tout?
-Oui comme quoi vu que j'étais l'aîné, je choisirai entre vous deux et mon frère épouserait l'autre. Or il était fou de vous, comme moi. Cela je ne l'ai su que bien plus tard, il y a quelques mois, après que je vous ai choisie. Il s' énerva et clama que ce n'était pas normal que, indirectement, je choisisse sa femme.
-Et alors qu'a-t-il fait?
-il n'a rien fait, il s'est renfermé plus encore qu'il ne l'était déjà. Et la suite vous la connaissez... Il prit mon identité pour se marier avec vous à ma place. Alors il a organisé son plan .
-Pourquoi n'a-t-il pas épousé Hortense ou du moins été présenté à elle avant votre disparition ?
-Je ne sais ...
-Paul, nous sommes cependant face à un problème, je suis mariée, nous ne pouvons pas nous unir.
-Vous oubliez que vous êtes officiellement marié au comte Paul de Faubourg qui est moi .
-Certes mais ce n'est pas vous qui avez prêté serment de me chérir jusqu'à la fin de vos jours..
-En ai-je vraiment besoin de le jurer? Ne penses -tu pas que je t'aime suffisament pour cela ?
-Tu ?
-je vous tutoie pour vous prouver mon affection. 
-Vous n'avez pas besoin de tutoyer ou de jurer pour me montrer votre amour, mais comprenez, je me suis mariée à un monstre , à l'homme qui a séquestré celui que j'aime. Quelque soit son nom officiel sur les papiers de mariage, je me suis mariée à Jean de Faubourg, moi je veux l'être à Paul. Je veux jurer à Paul de Faubourg et pas à  Jean que je l'aimerai pour la vie, dans le meilleur et dans le pire. Je ceux jurer à vous. Pas à ce monstre comprenez le ... je vous en conjure.
-Vous avez raison. De plus il est mort et en expliquant tout, cela ne devrait pas être très compliqué, il suffira de montrer son corps . Vous a-t-il fait du mal, je ... je veux dire... intimement?
-Non. Je ne l'ai pas laissé me toucher. Je devais le rejoindre ce soir. 
-Je l'aurais tué une seconde fois s'il vous avait fait le moindre mal. Je ne laisserai personne poser ses sales pattes sur vous.
-Même vous?
-Si vous ne le voulez je ne vous toucherai.
-j'y consens avec plaisir.

Un regard malicieux flotta entre nous.  Il allait mieux et moi aussi.  J'étais bien avec lui. Je me sentais bien.  Cette fois j'en étais sûre, c'était l'homme de ma vie. Je ne pouvais pas ressentir  cela sans que l'autre n'éprouve la même chose. Nous étions faits l'un pour l'autre. Il m'avait manqué.
-Vous m'avez tellement manqué...
-Vous aussi. Quand j'étais là-haut, que j'avais chaud, que je n'avais quasiment rien à manger, que j'avais mal, la seule chose qui me poussait à survivre était vous . Vous et juste vous. J'avais besoin de vous dire au revoir.  Au mois une fois.
-Ne me laissez plus jamais seule.  Plus jamais. 
-Je vous le promets.

Pour la première fois, je lui offris mes lèvres. Il les pris amoureusement. Puis nous partîmes chercher Marcelin et Jules ainsi que Mariette pour ramener le corps de Jean.  Mais rien ne se passait comme prévu.
-Où est-il ?
-Qui?
-Jean.
-Eh bien là où il était tout à l'heure. 
-Non madame, il n'y est plus. 
Plus ? Il avait disparu? Comment un mort peut-il disparaître ?

Appelez-moi Madame T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant