Le jour venait de se lever, le ciel n'avait pas encore atteint toute sa clarté, les premiers chants du coq venaient tout juste de s'estomper, un vent frais et prolongeur de sommeil se faisait sentir. C'est à ce moment que Saran et Djina s'était paré pour se rendre à la dispensaire du village. En quittant leur chambre, elles virent que seule Sayon la femme de Lassina était debout le reste de la maisonnée dormait encore. Elle était occupée à vouloir allumer le feu, sûrement pour préparer le petit déjeuner.
-Anisogomo Sayon "Bonjour Sayon".
Firent Djina et Saran, ou plutôt fit Saran, on entendait à peine la voix de Djina, elle avait une morale de chien battu et même parlé lui était difficile.
-"euh sé ni sogoma héré Sira?" Bonjour bien dormi?
-"Tana massi" Bien merci.
-"Allah dougou niouma dié" Qu'Allah béni le reste de la journée.
-"Amina. Djina mankéné, ambéta doctorossola!" Djina ne se sent pas très bien, je l'accompagne au dispensaire.
-"Hé Allah kana ké bassi yé, ayé taga ka na, kaye niouma sé!" Hé qu'Allah fasse que ça ne soit pas très grave, bonne route!
-"Inithié, Kambé koffé" merci et à plus tard.
Dit-elle avant d'enfin quitté la maison avec Djina qui restait dans un silence de mort, elle avait peur. Elles marchèrent un bon bout de temps avant d'enfin arrivé, l'endroit n'était pas bien bondé. Dans certains villages comme Mombila, les gens préféraient se soigner avec les plantes plutôt qu'aller à l'hôpital, ils avaient plus confiance aux guérisseurs traditionnels qu'aux guérisseurs modernes.
Après avoir enregistré le nom de Djina, Saran vint s'assoir à côté d'elle. Djina posa sa tête sur ses genoux et elle, lui caressait tendrement la tête. Du réconfort, elle en avait besoin, depuis la veille, lorsque Saran lui a demandé si elle était enceinte, elle était plus que déprimé, cet idée la terrifiait. Et qui ne le serais pas sachant que tu ne sais qui est le père, dans quels conditions et à quel moment ce bébé a été conçu, c'est une drôle de situation. Djina espérait que cela soit une erreur, mais au fond, elle savait que c'était bien problable. Elle sentit les larmes qui voulait pointer le bout de leur nez, elle se redressa et envoya sa tête à l'arrière pour les empêchait de sortir. Son attention fut attiré par une discussion entre une dame de la cinquantaine et une jeune fille qui pleurait silencieusement.-Que vais-je dire à ton père, Nana tu m'a déçu!
-Eh mah! Crois moi, je n'ai rien fait!
-"Ah iyé konota shouya léla wa?" Ah bon et t'es tombé enceinte par magie c'est ça? Je ne pourrais plus jamais regardé les gens en face, on me pointera du doigts, ma réputation est sali, je ne sais où est ce que je vais raconté celà. Eh nana! Tu ne pouvais pas serrer tes cuisses, tu m'a collé la honte de ma vie. Je suis fini!
Avait-elle terminé avant de s'en aller et de laisser la fille toute seule, pleurant bruyamment. Les gens la regardait mais on dirait qu'elle s'en fichait.
-J'arrive, je vais cherché à manger.
Disait Saran avant de partir, Djina hocha juste la tête avant de s'approcher de la jeune fille en pleure.
-Arrêtez de pleurer, vous vous faite du mal.
Dit-elle avec douceur. Sans relever la tête pour voir qui est qui lui parlait, elle se mit à lui raconter, ceux qu'elle avait dans le coeur, elle était dans ses moments où notre désespoir est si fort qu'on a atrocement envi de l'extérioriser peut importe à qui on le raconte, l'essentiel c'était de se libérer.
-Je jure que je n'ai rien fais, je ne sais même pas à quoi ressemble le sexe d'un homme, si ce n'est celle d'un petit garçon. J'ai même pas de petit amie, je ne connais que les études, je ne vis même pas ici, je fais mes études à Bamako, la capital. Je suis là que pour les vacances. Et me voilà enceinte, de qui? Je ne saurais le dire. Pourquoi moi?
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La Femme Du Djinn
Mystery / ThrillerPartagée entre deux monde, celui des djinns et celui des Hommes, sa vie est un véritable mystère. Venez découvrir son histoire, qui va surement vous plaire. Bon vous en jugerez de vous même.