M.A.S.S

"Vengeance is mine"

Matthew était dans son lit, allongé sur celui-ci, ses bras pâles -surtout recouverts par les manches noires de son sweater de tout les jours- étaient écartés de son ventre maigre et tout aussi pâle, se gonflant et dégonflant au rythme de sa respiration lente et calme. Matthew n'avait pratiquement rien mangé en deux mois et son poids est en chute libre. Ses paumes orientées vers le ciel, vers le plafond, étaient à peine recroquevillées sur elles-mêmes. Ses jambes frêles et d'une maigreur apparente tremblaient à cause de la respiration profonde de Matthew. (NDA: Pas de jeux de mots avec "profonde", bande de pervers !!!)
Ses pieds, tout comme le reste de son corps, étaient d'une pâleur inouïe.

Matthew respirait lentement, ses lèvres s'ouvrant ou se fermant au rythme des inspirations et des expirations, il était en totale harmonie avec son corps détruit.

Les yeux bleus cernés par le noir ne regardait rien et rien de réellement intéressant ne passa dans le bleu azur usé. (NDA: usé revient à morne même si un regard morne passerait mieux qu'un regard usé... Enfin bref... Continuons.)
Matthew n'avait pas des cernes mais bien des poches, il ne réussissait que rarement à s'endormir, étant devenu insomniaque.

Le guitariste se mit soudainement à chercher une occupation quelconque pour ne plus penser à son esprit complètement devenu torturé et dérangé, n'arrivant pas à s'endormir.
Le tiraillement dans son ventre lui faisait quelque peu mal mais l'état dans lequel il se trouvait, il ne se rendait pas compte qu'il avait faim. Trop faim.

Il réussit à analyser toute la pièce et trouva finalement son occupation: Nettoyer sa chambre poussiéreuse.
Il essaya de se lever, impossible. Têtu comme il l'était, il tenta toutes les manières possibles pour se lever, rien du tout.
Il arrêta donc bien vite d'essayer et son dos s'écrasa assez violemment contre le matelas, appuyant inconsciemment sur les vestiges ineffaçables de sa mutilation continuelle, il gémit de douleur plusieurs fois d'affilées avant de trouver une position où ses cicatrices ne le feraient pas souffrir.
Sans qu'il ne s'en rende compte, Matthew plongea dans un sommeil sans rêves, juste le blanc du plafond comme repère, croyant qu'il était toujours éveillé. Ce sommeil ne fut absolument pas réparateur pour le virtuose mort de fatigue.

Lorsqu'il sortit enfin de ce sommeil si étrange pour le commun des vivants, Matthew jetta un rapide coup d'oeil à son réveil.
7:00 A.M.
Il lâcha un soupir de frustration avant de fermer ses yeux bleus et de somnoler tout simplement.
Un coup sur sa vitre le fit sursauter, il se releva rapidement malgré la douleur qui s'installa après, le faisant regretter son action précipitée. Il alla donc plus lentement vers la fenêtre, explosée par une pierre, il ouvrit cette dernière et se pencha assez pour voir une masse évoluait lentement sur le mur. Il reconnut la coupe de cheveux rasés de Christopher.
Le brun fixait, d'un oeil morne et neutre, le bassiste escaladant son mur, complètement blasé de la scène.

"Il faudrait vraiment que je lui passe les clés à cet idiot... Il va se tuer à faire ça, un jour. Et je ne veux pas que ça arrive..."
Ainsi fut les pensées de Matthew Bellamy à cet instant précis et ce fut très précisément ce qu'il pensa.

Une main le sortit de ses pensées, Christopher venait d'arriver sur le rebord et demandait silencieusement que Matthew se décale pour le laisser entrer dans la pièce. Matthew respira fortement, montrant clairement que ça le frustrait et se décala assez pour que le Wolstenholme accède à la chambre. Celui-ci sourit doucement à Matthew qui ne comprit pas pourquoi, son regard fatigué démontrant son envie narcoleptique.

"Tu fais une de ses têtes ! Lança le plus jeune, sur le ton évident de la plaisanterie. T'as réussi à dormir ?
-J'ai pas réussi... Soupira le virtuose, fatigué.
-Viens voir Daddy Chris ! Rit le bassiste en ouvrant ses bras à Matthew.
-Ta gueule ! Réprimanda le brun, riant à moitié mais sans oublier de repousser gentiment Christopher. Et puis, est-ce que Monsieur Wolstenholme connaît-il la politesse ?
-Bien évidemment, monsieur Bellamy, sinon que ferais-je ici ? C'est une preuve de ma plus sincère politesse que de vous rendre visite.
Matthew roula des yeux tandis que Christopher le vouvouyait en se moquant de lui.
-Ce n'est point une preuve, monsieur Wolstenholme... Commença Matthew, dans un sourire moqueur et taquin.
-Matt...
-Voyez par vous-même, mais hélas, j'ai raison. Sourit le plus petit, fier de lui.
-Arrêtes ça, idiot...
-Si moi je suis idiot, tu es complètement fou ! Lança Matthew, ironique."