Les jours d'après

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Lorsque je me réveille, je suis plutôt stupéfaite. Dominique de Villepin, est présent dans ma chambre d'hôpital. Replié sur lui même, assis sur un simple tabouret, comme à mon chevet, le Premier Ministre se met soudain au garde à vous à la seconde où il saperçoit que je suis réveillée.

- Madame la Présidente, en tant que Premier Ministre de la France, je suis venu vous apporter mes vux de prompt rétablissement républicain. Le Président Chirac s'associe bien évidemment à ceux-ci, de même que la totalité de mon gouvernement.

Je lui réponds de façon un peu gauche, il faut dire que je ne m'attends pas à le découvrir ici ! J'ai de l'estime pour cet homme, mais il reste un adversaire politique. Je sais malgré tout qu'il a contribué indirectement à ma victoire en discréditant Sarkozy pendant tout le second tour Leur inimitié est légendaire !

Il propose ensuite de mettre à ma disposition la résidence gouvernementale de La Lanterne à Versailles. J'accepte, car je suis d'ores et déjà horrifiée par les hordes de journalistes qui doivent camper devant mon domicile parisien. Je fais savoir au Premier Ministre que je souhaite que Flora soit également conduite dans cette somptueuse résidence à l'abri des regards. Ce dernier acquiesce et prends congé.

J'ai longtemps repensé à cet instant d'intimité hors du temps, partagé avec un homme qui semble tout avoir pour être mon principal opposant pendant cinq ans. Il faut bien le dire, Sarkozy discrédité par sa défaite, Villepin à la porte grande ouverte pour prendre le leadership à droite

Le chef dÉtat Major entre ensuite dans la chambre. Évidemment, je ne peux dévoiler la teneur de cette discussion classifiée secret défense.

Je prends ensuite connaissance des informations, et j'apprends que mon agresseur a été appréhendé. Cet individu dangereusement instable n'a rien d'un terroriste, c'est un déficient mental qui depuis poursuit depuis un parcours en asile psychiatrique. Je ne lui en veux pas, il n'est pas responsable.

Plus de peur que de mal au côté médical également, simplement blessée au flanc, je pourrai continuer de me déplacer librement, malgré quelques douleurs au dos, que je conserve encore parfois aujourd'hui.

L'urgence est donc de rassurer les français, aucune information n'ayant filtrée depuis deux jours. J'apprends qu'un étage entier de l'Hôpital Georges Pompidou a été fermé pour maccueillir en toute sécurité. Le nombre d'agents de sécurité a été doublé. J'ai trouvé ces décisions un tantinet trop zélées, mais le Président Chirac n'a voulu prendre aucun risque.

J'embarque ensuite à bord d'un hélicoptère militaire qui décolle sur le toit de l'hôpital. J'évite ainsi de prendre la voiture et de faire face aux hordes de photographes qui m'attendent à l'entrée. Depuis les airs, j'appelle Sophie Petersen, ma conseillère et amie de toujours, pour lui demander de faire venir une équipe de télévision à La Lanterne afin que je puisse m'exprimer à la télévision pour 20 heures. Je profite aussi, pour la première fois (et pas la dernière) de la sublime vue aérienne qu'offre le survol de Paris. Une petite demie heure plus tard, l'engin atterrit sur la pelouse de la sublime propriété versaillaise. Japerçois François, mains dans le dos, qui m'attends immobile dans un costume trop bourgeois pour lui, à la façon d'un châtelain devant sa propriété. Il me demande comment je vais, de la façon dont il l'aurait fait en temps normal. Aucune mention n'est faite de l'accident On dirait qu'il est ailleurs. Je prends ensuite un moment pour discuter avec mes enfants au bord de la piscine. Nous nous prenons dans les bras. Pur bonheur de les revoir tous. J'ai même l'occasion de jouer au tennis quelques minutes avec ma Flora. J'ai annulé tous mes rendez-vous. La politique, le temps d'un après-midi, disparaît. Seule Sophie Petersen entre au sein de la propriété pour trouver un endroit apte à accueillir le duplex que je ferais le soir même. Elle choisit un très bel endroit, dans le jardin.

Elle Seule.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant