35- Retour surprise

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-Je peux entrer ?

Karmen émergea péniblement et parvint à peine à saisir le sens de la phrase qui résonnait à ses oreilles. Elle repoussa avec lenteur les couvertures et s'assit dans le lit en se frottant les yeux.

Pour une fois qu'elle n'était pas morte de peur lorsque quelqu'un frappait à cette maudite porte ! L'officialisation de son présence dans le palais l'avait beaucoup rassurée sur ce plan là...

-Oui qui est-ce ? Bailla-t-elle en s'étirant langoureusement.

Pour toute réponse la porte s'entrouvrit, et la tête de Coyle apparut dans l'embrasure : trop surprise pour parler, Karmen se contenta de le fixer avec des yeux ronds. Apparemment gêné, il rentra complètement dans la chambre et s'approcha.

-J'ai eu une bonne nouvelle, je voulais vous l'annoncer en personne.

Toujours silencieuse, Karmen l'invita à continuer d'un geste de la tête.

-Vos amis, Maxime, Pit et les autres, sont sortis de prison hier soir, et occupent déjà leurs fonctions au palais. Ils étaient vraiment heureux, vous aurez bientôt l'occasion de leur raconter ce que vous avez fait pour eux.

-Oh mon dieu...

La jeune femme plaqua sa main sur sa bouche pour retenir un cri de joie : c'était vraiment en train d'arriver ! Et puis que Coyle soit venu lui annoncer, malgré leur dernière rencontre, cela signifiait beaucoup pour elle.

-Merci... balbutia-t-elle.

L'air très calme, l'homme face à elle hocha la tête en souriant et sortit de la chambre sans rien dire de plus. Karmen était perplexe : elle était persuadée de ne jamais le revoir et voilà qu'il venait comme si de rien n'était !

Cet homme n'achèverait décidément jamais de la surprendre. Mais bien décidée à profiter de sa matinée cette fois, elle se recoucha et termina sa nuit qui avait été agitée.

***

Après avoir dormi une grande partie de la journée, elle émergea en douceur et savoura l'instant. Les choses semblaient s'arranger doucement mais sûrement. Elle n'avait plus à craindre pour sa vie en vivant entre ces murs, ses amis allaient bien et Coyle avait promis qu'elle pourrait les revoir sous peu, et même si ses rapports avec leur sauveur restaient tendus, elle avait foi en l'avenir.

Alors qu'elle se redressait pour se lever, la porte s'ouvrit doucement pour la seconde fois de la journée : mais cette fois-ci ce ne fut pas Coyle qui pénétra dans la chambre, mais Lina.

Seulement, elle n'était pas seule.

Karmen resta quelques secondes figée en découvrant le second visage derrière le bois verni : à moitié sortie du lit, les cheveux désordonnés et la bouche grande ouverte, elle n'arriva pas à articuler quoi que ce soit.

Des jupons clairs et fraîchement repassés avaient remplacés les vieux haillons auxquels Karmen avait été habituée, elle n'était pas sûre que ce soit vraiment en train d'arriver...

-Eh bien en voilà une manière de m'accueillir, plaisanta la femme en face d'elle.

Si elle se mettais à entendre des voix en plus...

Karmen fronça les sourcils, leva une main pour signifier son incompréhension et continua de dévisager la personne en face d'elle sans parler.

Riant aux éclats, celle-ci s'avança à grandes enjambées dans la chambre et se jeta dans ses bras, la clouant au lit par la même occasion. Émettant un hoquet de stupeur, Karmen parvint enfin à trouver ses mots et serra fort contre elle celle dont elle répétait le nom en boucle en pleurant.

Un Masque De VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant