63-Déferlement

1.8K 165 44
                                    

* Chapitre très difficile à écrire au début qui a fini par faire 5400 mots, la seconde partie arrive dans quelques jours :) **


Alvanna. La grande capitale du royaume de Mélandres se dressait aujourd'hui devant eux. Ses hautes murailles abritaient encore les quelques derniers résistants qui n'avaient pas fuit face à l'avancée fulgurante de l'armée de Nicholas.

Avancée fulgurante qui avait connue son apogée suite à l'embuscade. Meurtri suite à ce qui était arrivé à son ami, Coyle avait accéléré la vitesse de déplacement de son armée de manière considérable. Il voulait en finir avec cette guerre, et vite.

Logan avait été renvoyé au royaume de Lantame sous la bonne garde d'une garnison composée de soldats choisis par le roi lui-même. Allongé sur une civière, il était encore inconscient la dernière fois que Nicholas l'avait vu. Les infirmières promettaient une guérison lente mais complète, au terme de laquelle le bandage de ses yeux pourrait être enlevé. Il ne recouvrerait jamais la vue du côté droit – l'opération effectuée deux jours avant son départ avait permis de définir ce point de manière certaine – mais avec un peu de temps, il devrait retrouver l'usage de son autre œil.

Le fait qu'il soit borgne à vie que d'un seul œil pouvait-il être considéré comme une bonne nouvelle ? Nicholas ne parvenait pas à le penser sincèrement. La culpabilité éclipsait tout le reste depuis l'embuscade. Le souverain s'était renfermé dans son silence, et n'en sortait que pour ordonner à son armée de reprendre la marche.

Le groupe de mécréants à l'origine de la cécité temporaire de Logan n'avait pas redonné signe de vie, mais Coyle craignait de continuer à être suivi. Il avait donc envoyé de multiples patrouilles aux alentours du camp, mais sans aucun succès. Ils s'étaient comme volatilisés.

L'image de la demi-portion aussi agile avec ses lames que un enfant avec un bâton continuait pourtant de le hanter. Ce n'en était pas encore fini avec elle, il le sentait. Cette intonation dans sa voix lorsqu'elle avait crié, était pleine de promesses sombres. Cette femme était une tueuse. Mais comment la voir arriver s'il ne connaissait même pas son visage ? Sa voix était son seul indice, bien maigre.

Mais aujourd'hui était le jour où tout devait commencer à s'achever. Il leva le bras, et se remit en marche, suivi de près par ses hommes. Il sentait combien chacun d'entre eux souhaitait tout autant en finir que lui. Le temps était venu.

***

-Levez les boucliers ! Hurlèrent les archers disposés en rang.

Aussi sec, une muraille de métal s'érigea autour des porteurs du bélier. Les archers encochèrent leur première flèche, et tendirent le bras à l'extrême. Un silence de mort régna pendant quelques secondes, jusqu'à ce que Nicholas adresse un signe de tête à son nouveau bras droit en l'absence de Logan, le général Gourgh.

-Maintenant.

-MAINTENANT ! Répéta tout aussi sec Gourgh.

Une première volée de flèches fila droit vers le sommet des remparts, où des éclats métalliques brillaient par intermittence, indiquant la présence de soldats ennemis. Immobile sur le dos de sa monture, Nicholas suivit des yeux la colonne abritant le bélier commencer à avancer.

Avec un air presque rêveur, il caressa lentement la crinière fraîchement peignée de son destrier. Les crins filaient sous ses doigts aussi vite que de l'eau. Puisse l'invasion de la capitale être aussi rapide...

Les archers tirèrent une énième salve, mais de flèches enflammées cette fois, dont l'embout avait été entouré d'un linge trempé dans un liquide visqueux inflammable, le poix. Au loin, la colonne de fer avait presque atteint la porte principale de la cité.

Un Masque De VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant