Chapitre 27

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Un mal pour un bien.

Me voilà enfin chez moi, j'ai passé une mauvaise journée à cause de ses fameuses photos. Mes pensées n'ont pas arrêté d'être sur Tristan et Chrystal à la caserne, mes collaborateurs ont bien vu que je n'étais pas là psychologiquement, j'ai eu le droit à quelques remontrances de leur part. Ce qui fait que je suis encore plus en rogne, là, je n'ai qu'une hâte c'est d'aller prendre une bonne douche bien chaude et ensuite d'aller me coucher pour me rattraper dès demain. Je n'ai donc pas mangé avec Pat ce midi, car vu le retard que j'ai pour mes différents articles, j'ai du sauter le déjeuner, Pat m'a d'ailleurs passé un savon. Je ne lui ai pas dis mon problème car il faut que je l'affronte toute seule.

Je m'en veux de ne pas être aussi forte pour passer au dessus, mais j'en veux aussi à Tristan d'accaparer toutes mes pensées depuis ce matin. Je n'ai pas eu de ses nouvelles pendant toute la journée, je suis vraiment déçue. J'aurai pu lui en donner mais je suis trop en colère, je me connais, je lui aurais fais comprendre ma façon de penser et je préfère le voir en face de moi que de régler ça par téléphone.

Il s'est infiltré dans ma peau et dans mon cœur comme ça dans un claquement de doigt. Chaque pore de ma peau me réclame constamment la sienne, à croire que mon propre corps est en train de trahir mon cerveau qui est en ébullition. Mon cœur est en train de prendre le pouvoir sur le reste et je suis tétanisée. J'ai peur de devenir ce genre de fille qui reste dans l'ombre de son copain, j'ai peur de devenir ce genre fille mielleuse face à l'amour, j'ai peur que cet amour soit que dans un seul sens au fil du temps.

L'amour peut faire mal ça je le sais vu les épisodes de ma vie mais je sais que ce n'est pas que ça car il s'agit de la passion et de nos attentes qui fait le plus mal. J'ai réfléchi toute la journée, et j'ai tiré comme conclusion que l'amour pour moi est un sentiment difficile à exprimer, c'est pour cela que je m'exprime à travers la chanson, au moins, je ne vois pas la réaction de l'autre personne, c'est beaucoup plus simple. Mais je suis frustrée car nous manquons quand même de communication entre nous et ça m'inquiète pour la suite s'il y a.

J'en ai marre de ruminer depuis ce matin, je tourne en rond et je n'ai pas envie que ça prenne le dessus sur mon travail même si ça commence à être le cas. Je décide de me faire un thé et de me poser tranquillement sur l'un de nos transats dans le jardin, l'air va ma faire du bien et je vais pouvoir souffler un peu en regardant le soleil se coucher. Finalement, je suis allongée dans l'herbe avec mon appareil photo à ma portée, j'ai déjà pris quelques clichés des nuages et de la couleur que nous offre la nature. Je met mon appareil photo dans la petite sacoche et je me lève, je vais arpenter les rues de ma ville pour m'aérer l'esprit. Je me sens un peu apaisée mais j'ai besoin de ne plus penser à rien d'autres qu'à mon bien-être pour le moment.

Je prends un petit gilet car la température commence à baisser avec la nuit qui arrive, je ferme la porte quand je sens deux mains m'entourer la taille. Mon corps est tendu mais j'ai des frissons qui me parcourent tout le corps, mon cœur bat un peu plus fort. Il arrive à me faire tout oublier rien qu'en étant à mes côtés, je le déteste.

"Tu m'as manqué."Dit Tristan en me picorant de bisous dans le cou.

Je ne lui réponds pas, ça ne lui plaît pas et il me retourne fermement pour que je me retrouve face à lui, ses yeux me sondent et il est inquiet de me voir sans réactions. J'ai envie de passer ma main sur sa joue mais je ne le fais pas, il comprend que quelque chose cloche, j'espère qu'il va mettre le sujet sur le tapis car c'est à lui de le faire et non à moi. Si la situation était en sens inverse, je pense qu'il réagirait plus méchamment, je dois lui faire peur car je ne réagis pas du tout.

"Lilya, qu'est-ce qu'il se passe?"Me demande-t-il en me sondant du regard.

Quel culot il a, j'ai envie de lui crier dessus et de le gifler, je prends mon portable dans ma poche du short, puis je lui tend. Dès qu'il voit les photos, je le vois devenir blanc, il passe sa main sur le visage.

Le Destin [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant