Chapitre 5 : Vengeance

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Voilà que j'étais en sous-vêtements devant cet animal en peau d'homme. Il me dévorait déjà des yeux...

― Je veux la brune en premier ! annonça-t-il sur un ton ironique.

_ D'accord sidi.

Aïcha me fit signe de lui obéir. C'était ainsi que je m'approchais de lui.

Il me serrait contre lui avec agressivité, puis intercalait sa main entre mes jambes qui étaient serrées l'une contre l'autre. D'un geste brusque, il arriva enfin à faire entrer sa main jusqu'à ma zone intime. Avec son autre main, il commençait à me caressait le corps. J'avais honte de moi ! Je levais mes yeux vers le ciel comme pour transmettre un message silencieux vers la force la plus puissante, vers la justice !

Il me mordit le cou. Je sentais sa salive coulait le long de ma peau. Il voulait que cela me fasse de l'effet mais ses efforts furent vains. De mon côté, je me retenais pour ne pas lui cracher sur le visage. Soudain il hottait mon soutien-gorge avec un geste d'habitué, et plongea sa têteau fond de ma poitrine pour me mordre comme un chien enragé.

Je suppliais Aicha avec les yeux. Je voulais qu'elle m'aide à m'échapper de ses bras. Au même temps je ne voulais pas ruiner le plan qu'elle avait pour nous. Cette chance était probablement notre dernière.

Aicha comprit mon message et me faisait signe de bouger. Une force plus puissante que moi me l'interdisait. J'étais incapable de me débattre. Il était beaucoup plus fort que moi et cela m'était insupportable.

Pendant que je gagnais du temps en combattant la voix de mon propre égo, il semblait aller trop loin avec mon corps. Je commençais à montrer des signes de résistance en le repoussant. Il s'arrêta d'un coup. Il aurait tout compris et nous étions piégées à jamais.

_Quoi, yalla ya mliha ! (Allez ma bonne) !

Je devais me concentrer, je pouvais le faire oui certainement !

Un deux trois...

Je pris sa tête entre mes bras et répugnée, je posais mes lèvres soudées sur les siennes tout en le caressant. Il gémissait comme un animal !

A cet instant Aicha prit une grosse pierre qui était par terre et le frappais sur la tête.

Il se retourna en me lâchant et pris Aicha par ses cheveux. Son coup n'était pas suffisamment puissant pour lui faire perdre conscience.

― Allez ! Cours ! Sauve-toi Dana ! Cria-t-elle.

― Jamais sans toi Aicha ! Répondis-je.

Mes mains tremblaient sous ses cris. Je devais être courageuse pour deux mais surtout, pour ma mère... Je devais protéger ma sœur et mon amie. Je pensais à ma luxueuse vie d'enfance. Eux, ils avaient tout gâché. Je devais me venger. Je pris alors le couteau qui était caché dans ma poche et qu'Ibrahim m'avait tendu en me disant que j'en aurais un jour besoin. Ce jour était arrivé.

Je devais tuer cette bête avant qu'elle ne le fasse. Moi, qui n'osais pas faire du mal à une mouche me transformerais en une meurtrière ? Je lui plantais le couteau en plein ventre puis l'arrachais. La bête s'écroulait par terre noyée dans son sang. Aicha et moi prenions alors la fuite sans se retourner en arrière. Nous avons marché pendant des heures.

― Dis-moi Aïcha, où est-ce que nous allons ?

― Au pays de l'amour ma belle, de la bohème.

― Quelle belle voix... La taquinai-je mais sérieusement on va où ?

― En France !

― Ha ! Ha ! Fis-je sous l'effet de surprise ! Apparemment la fatigue t'a bien eue toi ! Non mais sérieusement où est-ce que nous allons ?

― Je connais quelqu'un qui peut nous y conduire. C'est un ami à mon père. Je viens d'une famille pauvre, mon papa était gardien. Il a rendu service à un homme d'affaires en le sauvant de la mafia. On lui a tiré dessus et mon papa s'est mis au travers de la balle et lui a sauvé la vie. Depuis ce jour-là, il lui a été reconnaissant et redevable.

― Je suis désolée d'entendre cela...

― Ne t'en fais pas. L'histoire remonte à bien longtemps... Dana je dois t'avouer quelque chose !

_ Dis-moi

_ Notre destination est trop loin d'ici !

_ Je ne te cache pas que je suis exténuée. J'espère que nous allons y arriver dans les prochaines heures.

_ Ne t'inquiète pas pour la nourriture. Nous allons nous débrouiller les arbres sur notre chemin. Etant petite, mon père m'emmenait toujours par là avec lui. Je connais très bien le coin.

_ C'est une bonne nouvelle. Cependant, nous devons atteindre notre destination avant le coucher du soleil. Nous risquons d'être repérées de nouveau par les terroristes.

_Dana, il nous nous des jours pour y arriver !

C'était ainsi que je sentais une grande boule me remonter dans l'estomac.

Deux jours plus tard :

Je marchais à côté d'elle depuis deux bonnes heures. De loin, j'apercevais une grande villa qui ressemblait à celle que j'habitais avec mes parents, enfouie au creux de la forêt. En arrivant devant la porte, un homme qui devait être un domestique nous arrêta devant le seuil :

― Je peux vous aider?

― Puis-je voir monsieur Mostapha s'il vous plaît ?

― Vous êtes ?

― Aïcha Ben Ramdhan, fille de l'ancien gardien.

Il partit pour transmettre le message et revint puis nous laisser entrer. Aïcha était éblouie. C'était la première fois qu'elle pénétrait dans une telle demeure.

― Cela ressemble à un rêve... me souffla-t-elle.

Le domestique nous conduisit dehors où se trouvait une grande piscine. Un homme majestueux qui fumait un cigare tranquillement au bord de l'eau nous fit signe de nous approcher.

― Bonsoir je suis Aïcha la fi...

Elle n'eût pas le temps de finir sa phrase qu'il l'a prit dans ses bras. D'un geste affectueux et paternel, il l'entourait de ses bras.

― Je suis au courant de tout. Tu vas rester deux jours ici puis tu voyageras avec ta sœur, annonça-t-il.

Bien que rassurant, l'accueil ne m'a pas tellement plu. Je détestais être ignorée. Il ne m'avait même pas adressé la parole. Ce n'était pas très grave. Cet homme allait nous aider et c'est tout ce qui comptait pour moi. Quelque temps plus tard, il prit congé pour aller se coucher. Nous nous dirigeâmes vers la cuisine. Une deuxième domestique nous accueillit chaleureusement et nous servit le dîner. Ratatouille, poulet rôti, de la soupe et pour couronner le tout un moelleux au chocolat. Affamée, je croquais timidement un peu de chaque met tandis qu'Aïcha dévorait la nourriture à pleine bouche et avec ses mains. Elle n'avait jamais utilisé une fourchette auparavant.

Après le dîner, le monstre affamé en elle se rassasia. Aïcha a retrouvé la petite fille en elle et s'est mis à jouer. Cela se voyait tout de suite qu'elle était heureuse. Elle sautait partout comme si les jours passés n'avaient jamais eu lieu. Ce trait de caractère me plaisait en elle. Aicha était très optimiste. Voyant que je n'étais pas prise au jeu, elle me poussa dans la piscine. Au début j'étais gênée puis quelques minutes après je chahutais avec elle dans l'eau. J'étais heureuse de l'avoir dans ma vie. 

Ma drogue humaine ( réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant