Chapitre 8 : Refuge

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_ Sortez de ma voiture et courez, je ne veux plus voir vos visages et si jamais elles te trouvent inventez une histoire sans parler de moi, j'ai risqué ma vie pour vous. Ne me décevez pas.

Il faisait très noir, nous courions vers les bois, sans savoir où nous allions. A chaque fois que je voulais m'arrêter pour respirer Aicha m'attirait par les bras et m'ordonna de continuer. Après des heures de courses sans fin, nous étions épuisées et à bout de souffle ! Nos ventres affamés, nos cœurs terrifiés, nos pensées brulées, nos corps affaiblis mettaient fin à notre déplacement.

_ Allez viens nous devons rester à l'abri. Mettons-nous sous cet arbre !

_ J'ai peur Aicha, et si elles nous retrouvent ?

_ Non ma chérie, nous sommes à des kilomètres de la maudite maison, loin de Paris.

_ Et si les animaux sauvages nous dévorent.

_ Ce genre de bois ne pourrait pas abriter beaucoup d'animaux sauvages. Ils ne vivraient pas dans une zone à découvert.

_ Que s'est-il passé ? Pourquoi le médecin nous a jetées ici ?

_ C'est toute une histoire Dana !

_ Raconte s'il te plait.

_ D'accord mais d'abord calme-toi !

Flash Back :

_S'il vous plait docteur aidez-nous !

_ Pourtant vous étiez sûres de vouloir rester. Je vous ai posé la question et vous aviez votre chance.

_ Nous n'étions pas au courant de tout cela. Nous ne sommes que deux gamines. Nous ne voulons pas sacrifier notre jeune âge à nous prostituer !

_ Éloigne-toi de moi jeune fille !

_S'il vous plait monsieur !

_ Ce n'est pas mon travail. Je suis là uniquement pour les consultations !

_ Avez-vous des enfants ? Une fille peut-être ? Aidez-nous s'il-vous plait.

_ Oui j'ai une fille mais elle n'est pas comme toi. Dégage de mon chemin gamine et assumes tes mauvais choix ! T'aurais pas dû quitter la maison de tes parents.

_ Non monsieur. Vous avez tout faux. Nous sommes deux refugiées venues de la Syrie.

_ C'est cela oui. Très beau prétexte !

Il ferma la porte et quitta, Aicha s'écroula par terre en criant :

_ Ya Allah, (oh seigneur), aidez- nous !

C'était ainsi que la porte s'ouvrit de nouveau.

_ Tu parles arabe ?! C'est vrai donc ce que tu racontes ? Tu es bel et bien une refugiée de guerre...

Quelques minutes plus tard :

Le sale homme se positionnait sur moi, d'une main il tenait mes deux mains, et de l'autre il caressait mon vagin, il passait sa main sur mes seins et ma bouche et m'obligeait à sucer ses doigts. Puis il me fixait violement les mains avec une corde, et se préparait pour me pénétrer. D'abord il passait son membre sur mon entre jambe en gémissant comme un animal, puis il s'approchait tellement de moi en disant :

_ T'es prête à gouter ton sang ?

À cet instant là la couleur noir éblouissait ma vision ! La guerre volait ma famille, et les mafieux volaient ma dignité. Quelle belle enfance ! Je pensais à la seule force que pourrait m'aider, le seigneur !

_ Sami arrête tout de suite !

_ Qu'est ce qu'il y'a ?Je n'ai pas encore terminé !

_ Est-ce que tu l'as touché ?

_ Non, pas encore pourquoi ? Qu'est-ce qui se passe ?

_ Lâches-la tout de suite.

J'étais tirée par les cheveux jusqu'à l'infirmerie là où d'autres femmes faisaient la queue devant la porte. Le médecin entra, et m'ordonna avec agressivité à monter sur la table. Aicha était déjà dans la pièce.

Le médecin ferma la porte d'un coup sec, alluma vite une cigarette, puis me brulait la zone intime avec. Il est passé rapidement à Aicha et lui a fait la même chose.

D'une manière hâtive, il cachait le reste de sa cigarette, imbibait une serviette avec de l'alcool concentré pour essayer de camoufler l'odeur du tabac qui commençait à se sentir dans la pièce. Par la suite, il ouvrit la porte de nouveau et cria :

_ Elles sont malades et contagieuses !

_ Pourtant tu nous as confirmé tout à l'heure qu'elles sont saines. A quoi tu joues au juste ?

_ Je me suis trompé. Je viens de découvrir une tache suspecte sur chacune d'elle. AU départ j'ai cru qu'il s'agissait juste d'une cicatrice bénigne mais en comparant avec d'anciennes photos j'ai vite compris qu'elles portent le Sida ! C'est un virus plutôt courant en temps de guerre...

_ On doit se débarrasser d'elles alors le plus vite possible sans laisser de trace !

_ Non ! Voyons, elles sont encore toutes jeunes.

_ On les tue avant qu'elles ne nous tuent !

_ Bon alors je m'en charge. J'ai en tête le poison qui fera l'affaire.

_ Dépêches-toi donc ! Fais-le tout de suite !

_ Je ne possède pas le médicament ici. Il va falloir le chercher.

_ On va te l'apporter. Donne-nous le nom et on se charge du reste.

_ Vous n'en trouverez pas. Il s'agit d'un médicament qu'on n'obtient que sur ordonnance. On ne le donne sinon qu'aux médecins. Préparez-les, moi, je les emmène dans mon labo. Ce sera discret. Je serai fini avec elles avant la tombée de la nuit.

Fin du Flash Back :

_ Il a donc voulu nous aider?

_ Oui, heureusement pour nous.

_ Mais jusqu'à quand allons-nous enchainer les fuites ?

_ Je ne sais pas Dana. Nous devons combattre et résister jusqu'au bout !

_ J'ai peur Aicha...

_ Allez, essaie de t'endormir. Pose ta tête sur mes genoux et ferme les yeux. Je reste éveillée et je veillerai sur toi ne t'inquiète pas.

Ma drogue humaine ( réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant