La Liberté

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Creuser. Juste creuser.
Dans la nuit noire, il creusait, seulement éclairé par la lueur de sa baguette. Il avait arrêté de s'en servir, car il savait qu'il était proche du but. Ses mains noires de terre se heurtèrent contre un objet dur. Surexcité, Blaise dégagea le peu de terre qui le séparait de son but, et, tremblant d'émotion, regarda le livre qu'il avait déterré.

La couverture était bleue, simple, et parfaitement conservée. Il était assez lourd, si bien que Blaise posa sa baguette et le prit à deux mains. Avec cérémonie, le jeune homme ouvrit l'ouvrage et contempla la première page.
Deux phrases étaient notée, à l'encre verte:

"Ce livre revient à mon confident et mon scribe, Blaise Zabini, troisième du nom.
Puissiez vous démêler la magie noire et la magie blanche de mon écrit. "

Blaise sourit. On avait conservé un portrait de son ancêtre. Ce livre lui revenait de droit. Il lut la deuxième phrase, un brin perplexe,mais oublia aussitôt cela en réalisant pleinement que son but était atteint.

Le serpentard se leva, et poussa un grand cri de joie, avant de se mettre à danser, dans l'étroit trou qu'il avait creusé.

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Garret sifflotait un air joyeux, tout en astiquant des appareils de tortures pour son prisonnier personnel.
C'était l'anniversaire de ses 7 ans, aujourd'hui, il ne fallait pas rater une occasion de le détruire encore plus. Ensuite, il se rendrait chez lui et souhaiterait un joyeux anniversaire à Lucie, sa petite fille de quatre ans. Il lui rapporterait un joli cadeau, et lui chanterait une berceuse pour l'endormir. Puis, il irait dans son lit, souhaiterait une bonne nuit à sa femme, et, avant de s'endormir, songerait à de divers moyens pour briser un peu plus Malfoy junior. Une bonne journée, en fin de compte, pensa t'il.
Il se trompait lourdement.

Un peu plus tard, il se dirigea vers la cellule de Draco, avec son "repas". Il s'assurait toujours que son jouet ne souffrait pas de la faim, pour pouvoir le torturer plus longtemps.
Mais lorsque il ouvrit la cellule, le vide l'accueillit.
Son souffle s'accéléra, et, le cœur battant, il s'approcha vers une zone particulièrement sombre, pris par un étrange pressentiment.

Soudain, une ombre vaporeuse s'enroula autour de sa main et lui arracha sa baguette.
Garret se retourna lentement, et se retrouva face à son prisonnier, sourire sadique aux lèvres. Et en croisant son regard, l'homme pensa qu'il n'avait aucune chance. Il mourrait. Avec horreur, il vit un filet d'ombre, semblable à celui qui avait pris sa baguette sortir du flanc de Draco et s'élancer vers lui.
Un cri de terreur rompit le silence de la cellule, et une personne en sorti. Elle longea les couloirs étrangement silencieux, traversa diverses portes en se dissimulant à travers un brouillard des gardiens qui se trouvaient sur son chemin. La silhouette se trouva devant un mur, qu'il traversa comme si il n'était qu'illusion.
Draco se tenait maintenant face à des milliers de marches à descendre.
Celui ci gémis face à ce spectacle, et commença à dévaler les marches.
Il ne voulait pas passer un instant dans cet endroit qui puait la mort.

Le jeune homme se tenait devant un mur.
Un serpent d'ombre sortit de son flanc, et il lui dit d'une voix cassée :

-Explose une partie de ce mur.

L'ombre se jeta sur le mur, et après quelques instants, un trou se fit apparaître.
Le jeune homme jeta un œil dehors, et se bénit d'avoir eu cette idée,car il ne voyait même pas la fin de la tour.
Il sentit alors le vent s'engouffrer dans la tour et ne put s'empêcher de rire.
Enfin.
Enfin cette pluie sur son visage, cette odeur salée, propre à la mer, ce vent furieux, maltraitant son corps déjà bien meurtri.
Enfin, son regard pouvait se porter sur l'horizon, il pouvait respirer un air pur, il pouvait partir loin d'ici, peut être même quitter ce monde. Cette idée lui vint en regardant le vide à ses pieds.
Si simple.
Mais sa mère lui revint à l'esprit. Elle devait l'attendre, attendre qu'il sorte de prison. Il oublia un instant ses sombres pensées, et se remémora l'odeur de sa mère, son sourire, son regard . Il lui tardait de la revoir.
Il disparut, emportant avec lui que les fragments de la baguette de son ancien tourmenteur.

Une dizaine de minutes plus tard, les gardiens se retrouvèrent avec une évasion inexpliquée, un mort sans sa baguette et un sentiment de peur qui les gagnaient petit à petit.

Lost In The PainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant