Lost In The Pain

L'Ingrédient Manquant, Et Une Vendeuse Particulièrement Agaçante

Pop.
Allée des embrumes.
La silhouette qui était apparue brusquement se mit en mouvement, et s'éloigna d'un pas vif.

Pop.
Une autre silhouette, plus chétive et courbée que la première, surgit des ténèbres et s'éloigna, dans la même direction que l'autre.

Blaise frissonna lorsque il passa devant la vielle boutique, "Barjow et Beurk" . A présent abandonnée, l'établissement était encore plus sinistre que autrefois. Se détournant, le jeune homme détourna les yeux des ruines et s'efforça de ne pas regarder les personnes qui croisaient son chemin, tout en gardant la tête haute.
Enfin, il parvint au chemin de traverse,
Le jeune homme sourit devant la rumeur de la foule et le soleil de cette fin d'été éclatant.

Ne ralentissant qu'imperceptiblement , Blaise pénétra dans "la boutique de l'apothicaire". Tout en saluant la vendeuse, il sortit la page arrachée du livre, où les ingrédients étaient notés.

Le sorcier soupira. Il en aurait pour tout l'après-midi !

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La silhouette, toujours dans l'ombre, noyée par la foule, sourit en voyant Blaise partir vers une étagère, feuille à la main. Le plan était en route....

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-Monsieur ? Puis-je vous aidez ? Vous semblez un peu perdu. Je dois également vous signaler que notre magasin ferme dans cinq minutes.

Blaise soupira, ne répondant pas tout de suite à la vendeuse.
La potion prescrite était un mélange de différentes potions et baumes soignants, comme le baume de pâquerettes, ou le cirage à cornes revigorant. Il avait amassé tout les ingrédients, mais il en restait un qu'il ne trouvait pas.

Il se tourna vers la vendeuse, et dit d'une voix assez froide :

- Oui, vous pouvez m'aider. Je cherche un ingrédient, de la poussière d'os de licorne.

-Mon dieu, cet article est très rare, nous ne recevons que 2 flacons par ans, et j'ai épuisé mon stock !

Blaise pâlit, puis rougit de colère. Tu parle d'un stock !

- A qui avez vous vendu ces flacons !? Dit il d'une voix impérieuse.

- Je crains ne pouvoir vous révéler ceci. Nous garantissons à nos clients un anonymat absolu.

Le jeune homme serra les poings, plissa les yeux, et se redressa de toute sa hauteur, en se rapprochant de l'infortunée vendeuse, qui, inconsciemment, s'était rapetissé et et avait reculé de quelques pas.

- Écoutez moi bien, siffla t-il . Je peux m'arranger pour que vous n'ayez plus aucun client, et ce d'ici demain à la première heure. Si je vous demande un renseignement, vous feriez mieux de me satisfaire, ou je vous assure que cette boutique fermera, en même temps que la société sorcière vous reniera. De plus, vous ne voudriez pas que votre mari s'aperçoive que vous êtes une sorcière, n'est ce pas, Miss Clarendon?

-Non! Je.. Je suis prête à vous dire tout ce que vous désirez !

- Voilà, il suffit d'un peu discuter. Pouvez vous à présent me donner ces noms, très chère ?!

-Ou... Oui, monsieur, balbutia la pauvre femme. Donc.. Oui je me souviens. Le premier flacon a été vendu à un vieux monsieur, très mystérieux. Il était recouvert d'une cape noire, et on ne voyait pas son visage. Il me l'a demandé expressément, et j'ai été surprise, car, voyez vous, ça..

-Cessez de blablater !! La deuxième personne !

La petite sorcière sursauta brusquement, et reprit:

- Bien sûr , bien sûr ... C'était notre chère cliente, une très vielle cliente, d'ailleurs. Cela fait longtemps que..

-Le nom !!

-Oui, oui !!!
Couina la petite femme, à présent terrorisée par la voix froide et impatiente de son interlocuteur.
-Miss Granger!!! Miss Granger est venue ce matin et a emporté le dernier flacon !

Mais la fin de sa phrase résonna dans le vent, car le sorcier qui se tenait il y a un instant devant elle s'était volatilisé, ne laissant derrière lui que l'addition de ses achats.
Soupirant de soulagement, Miss Clarendon mit l'argent dans la caisse, et, en fermant le magasin, pensa qu'il était grandement temps de révéler sa nature sorcière à son mari.