Monologue

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Ce son. Oh, très discret. Un petit gémissement, qui s'échappait d'une bouche fermée par la douleur. Tout se mélangeait. La douleur du corps, de l'esprit et celle des morts. Quand est-ce que tout s'arrêterait ? Draco avait mal. Il avait terriblement mal. Sa gorge le faisait souffrir. Une boule, une boule immense le bloquait et l'axfixiait. La chaleur de son corps était insoutenable. Il ne tenait qu'à exploser, et pour calmer ce magma qui bouillait dans son corps, il se mit à parler, malgré la douleur coupe-gorge, là, sur le toit,en cette froide nuit de janvier.

-  J'ai encore pensé à toi, aujourd'hui. Comme tout les jours depuis ce jour là. J'ai serré les dents, serré les poings, fermé les yeux. Mais tout s'effondrait totalement en moi, comme une avalanche de déceptions, de regrets, de vides, d'absences. Je n'ai pas pleuré, quand bien même mon cœur saignait à blanc. Maintenant j'ai ce manque. Un mot, un geste, ou tout simplement une odeur suffit à me rappeler ton absence, cette douleur que je ressens constamment.
Tu sentais la lavande.
Les gens disent que l'on fait le deuil d'une personne disparue avec le temps, mais jamais, non, jamais je ne pourrais m'habituer ou même accepter que... Tu est partie. Le monde sans toi est bien trop grand pour moi, je me perds, tu étais ma boussole dans ces moments là.
Je tombe de plus en plus bas  et il m'est impossible de me relever tout seul.
On dit aussi qu'on se rend compte à quel point on aime une personne une fois qu'elle n'est plus en ce monde,mais moi, maman, je l'ai toujours su, je regrette seulement de ne pas te l'avoir dit, je t'aime atrocement. Je voudrais que tu sois fière de moi. Fière de m'avoir comme fils. Que tu me regarde, avec papa, avec bienveillance. J'ai besoin de tes mots pour me calmer et de ton odeur pour m'endormir.
...
J'accepterais n'importe quoi pour pouvoir te serrer dans mes bras une dernière fois. Et... Je sais que ce n'est pas possible. Une des seules choses que Harry Potter m'a apprise, triste ironie, moi qui me suis si longtemps moqué de lui. Les morts ne reviennent jamais.
Tous les soirs je regarderais les étoiles et t'enverrai des milliards de pensées car oui, je le sais et en suis convaincu, que tu es parmi cette infinité d'étoiles à veiller sur moi.
J'aimerais que là haut... Là haut, tu promette.. Ah, laisse moi essuyer ces larmes, elles m'empêchent de te parler. Bon. Promet moi... De toujours briller si fort et de ne jamais t'envoler totalement.
Je t'aime, maman. Je vous aime.

Et il se redressa, le visage plein de larmes, le cœur saignant, et les yeux vides. Il regarda une dernière fois les étoiles de ce soir clair mais sombre à la fois, et retourna à sa chambre, comme un enfant perdu ou un homme ivre.

Je me suis en partie inspirée d'un texte qu'une fille avait fait à son papi après sa mort pendant le 11 septembre, qui était vraiment touchant. Voilà, j'espère que ce court passage vous aura plu !

Lost In The PainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant