Lost In The Pain

Lettre À Hermione, Encastration Dans Un Mur Ou Dans Une Baie Vitrée (Au Choix)

21 décembre.
La biche sortit des bois, enfonçant ses délicats sabots dans la neige encore vierge. Elle s'engouffra dans l'immensité blanche en face d'elle, puis s'approcha doucement du manoir. Ses petits bonds s'arrêtèrent lorsqu'elle croisa le regard de l'humaine derrière la vitre. Ses lèvres remuèrent et un jeune homme approcha aussitôt. Il jeta un long regard à la brune, puis fixa aussi l'animal. Tout les trois restèrent quelques instants comme ça. Le temps s'était figé d'un coup.

Une branche craqua, la biche disparu, et Hermione se retourna vers Draco, un sourire au lèvres. Son sourire s'effaça quelque peu lorsqu'elle se rendit compte de la présence si proche du jeune homme en face d'elle. Le menton de Draco n'était qu'à quelques centimètres de sa tempe. Elle eut la simple envie de se réfugier dans ses bras, et ne plus jamais en sortir. Elle déglutit, le regarda dans les yeux et se demanda : Qu'est ce qui m'empêcherait de le faire ?

Un oiseau.
Un vulgaire oiseau qui venait de s'écraser sur la baie vitrée.
Hermione se détourna, rosissante, et ouvrit la fenêtre. Contrairement à la biche, l'hiboux laissa sur la neige une vulgaire trace quand Hermione le prit. Elle le ramena vite à l'intérieur (il est judicieux de se rappeller que si il y a de la neige, c'est qu'il fait froid) et retourna auprès du blond (qui, à en croire son imagination, offrait une place bien plus chaleureuse auprès de ses bras.) L'oiseau, elle le reconnu tout de suite, appartenait à Ron. Décidément, il se faisait digne successeur du pauvre Errol. Elle s'empara de la lettre que portait l'animal, et le laissa s'envoler vers la volière de Blaise. Avant qu'elle ne put décacheter la lettre, une main fine s'en empara et le fit à sa place. Malheureusement, le possesseur de cette main eut la mauvaise idée d'en lire un passage :

-  Hum hum !
Cher Hermione, comment ça va chez Zabini ? Je crains être sûr que t'a mission chez lui doit se passer à merveille. Harry et moi sommes un peu inquiets : Tu ne nous a donné aucun signe de vie depuis que tu t'est installée pour l'espionner à propos de Malfoy et des livres de magie noire ! J'espère que Blaise ne regarde pas tes lettres, en tout cas.

Draco s'arrêta de lire, légèrement essoufflé. Courir dans tout le manoir pour échapper aux griffes d'Hermione le fatiguait un peu. En la voyant arriver vers lui, il reprit la lecture :

Il faut que je te dise quelque chose : Quand je raconte ton plan au reste du bureau, ils me regardent assez bizarrement... Il y a quelque chose qui ne va pas ! Ou peut être est ce simplement parce que ce jour là, j'avais un bout de salade entre les dents... J'y penserais plus tard, mais Harry ne m'avait pas fait de remarques par rapport à ce désagrément. Il avait juste froncé les sourcils et.. Je crois que c'est tout. Nous nous sommes replongé dans dans le dossier A.A. Bon, tu sais que je n'aime pas trop écrire, je vais...

Draco ne put continuer sa phrase. Sa tête se trouvait à présent dans le mur qu'il n'avait de toute évidence pas aperçu, tout à sa lecture. Hermione le laissa à sa douleur en lui arrachant la lettre des mains et, finalement, l'arracha au béton. Elle se pencha vers lui, et lui cracha :

- C'est. La. Dernière. Fois. Espèce de troll !

Draco planta son regard électrique dans celui de la sorcière, puis lui dit :

- C'est ça le plan pour tromper Weasmoche ? Je te croyais plus intelligente. En tout cas, Potter se doute de quelque chose...

Un bruit sourd retentit,et, d'un seul élan, il se retournèrent vers la source du bruit.
Un homme édenté s'était écrasé contre la vitre, et les fixait d'un air particulièrement stupide. Cette position grotesque rappelait un peu aux deux jeunes gens un certain oiseau, mais ils n'eurent pas le temps de développer leur pensée. L'homme se détacha de la fenêtre fans un bruit de scuiçon, puis s'écrasa à terre.