À sens unique

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Tandis que Neville parle à Hermione d'une plante d'Amérique du sud capable de changer la couleur des yeux d'une personne -ou quelque chose du genre- Finnigan se joint à eux d'un pas déterminé. Je n'entends pas distinctement ce qu'ils disent mais Hermione s'intéresse à ce que raconte Londubat. Elle est peut-être bien la seule d'ailleurs. La preuve c'est que six secondes plus tôt, Seamus aurait préféré s'enfermer pendant une semaine dans une pièce avec Rogue et le professeur Binns plutôt que d'écouter l'admiration accrue de Neville pour ses plantes. Seulement là, c'est différent. Seulement là, il y a Mione. Arrivé à sa hauteur, il lui fait un très large sourire qui lui donne l'air d'un vieux ballon dégonflé. Il se poste face à Hermione, cachant presque Neville malgré son imposante carrure, avec l'air de quelqu'un qui attends une chose qui lui est due. Ma Gryffondor préférée, ou plutôt ma personne préférée, lui accorde à peine un signe de tête en guise de salut et reprends avec avidité sa conversation visiblement au summum de l'intéressant avec le brun. Seamus semble dégouté du peu d'importance qui lui est accordé. Moi, je pouffe de rire. Le gars à ma droite, qui me ressemble étrangement – quoiqu'un peu plus laid-, semble lui aussi très amusé. Le comportement de Seamus avec Mione nous a toujours passablement agacé. Il est souvent à la limite du harcèlement. En soi, Finnigan est quelqu'un de vraiment bien. Il est ma foi fort sympathique et assez drôle. Le problème c'est que depuis le début de l'année, Seamus en veut à tout le monde. Il se comporte en parfait abruti, pire que Ronniais, c'est vous dire. Et surtout, il s'est découvert une drôle de passion pour la jeune sorcière en face de lui. Et il est souvent maladroit et même très lourd avec elle. Déçu du peu d'attention que Mione lui porte, il se poste à côté d'elle avec son étrange sourire. Il prend une inspiration et passe sans la moindre gêne sa main autour de la taille d'Hermione. Merlin. Il. N'a. Pas. Fait. Ça ?! Hermione se raidit d'un coup et arrête de parler. Ses yeux prennent la taille d'un souafle et ses joues changent de couleur. Elle est clairement, dans un état d'alerte niveau 7. Cet enfant est mort et il ne le sait pas encore. Pris d'une violente envie de l'envoyer voir la couleur du tapis, je m'avance vers la porte devant laquelle ils sont toujours plantés mais Georges me stoppe dans ma démarche. Je regarde mon jumeau avec une totale incompréhension. Comment peut-il ne pas réagir face à l'attitude de Seamus et à la réaction de notre amie ? Je n'ai pas le temps de poser ma question, la voix de Seamus interrompt mes pensées. Neville, gêné avait visiblement fui la scène. Hermione avait tourné la tête vers lui, les sourcils froncés.

-Alors, comment s'est passée ta soirée Granger ?

-Particulièrement horrible, et la tienne ?

Dit-elle d'une voix dénuée d'émotion en se dérobant de son emprise.

-Mieux, maintenant que tu es là !

Il lui fait un large sourire. Je sens la rage bouillonner en moi. Ce qu'il dit semble cependant me faire plus d'effet qu'à la brune puisqu'elle se contente de lever les yeux au ciel et d'aller s'affaler sur le grand fauteuil rouge en sortant un vieux livre écorné du tiroir à côté d'elle. Cette fille sème ses livres partout ma parole ! De là où je suis, je peux deviner le titre écrit en rouge d'une écriture fine et légère : Fascination. Impossible d'en déduire de quoi il parle mais cela doit être un roman. J'ai toujours aimé observer la jeune lionne à la dérobée pendant qu'elle lisait ou qu'elle était concentrée sur totalement autre chose. Je peux la détailler sans qu'elle ne s'en aperçoive. Et Merlin sait qu'elle est belle quand elle est plongée dans ses bouquins. Une seule tache au tableau, Seamus qui vient s'asseoir un peu trop près d'elle. Il étale ses bras le long de la bordure du canapé, donnant de ce fait le même effet que s'il avait posé son bras sur les épaules de sa colocataire de canap'. Ce qui a le don d'aussitôt raviver ma colère. Ou plutôt ma frustration. Il prend de son propre chef des droits que je n'ose même pas m'accorder. Comme si Hermione était le genre de fille à se faire si vulgairement draguer. Finnigan n'a rien compris.

À la mort-FREMIONEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant