Remember

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Je voudrais remercier les quelques lecteurs que j'ai déjà eu pour cette première petite partie d'histoire, je suis vraiment touché que certaines personnes aient prit plaisir à le lire et aient envie d'en savoir plus sur Ran ! 

Aujourd'hui je poste donc la partie suivante, en espérant qu'elle plaise également, autant que je prends plaisir à écrire ! On aborde là une autre facette de cette histoire. Celle-ci présente beaucoup de flashback (qui seront en italiques) qui, selon mon avis, sont pas mal utile pour connaître et comprendre le personnage en apportant un petit côté intime.

Je vous souhaite une bonne lecture, n'hésitez pas à me faire part de vos avis !

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Je mordis ma lèvre, la respiration saccadée. L'annonce grossièrement découpée dans le journal se froissait progressivement entre mes doigts. On dit souvent que le traque est de bonne augure, dans mon cas, le stress ne tarissait pas. Mon estomac semblait s'être recroquevillé sur lui même, griffant à intervalles épars l'intérieur de mon ventre.

Je posai les mains sur mes genoux, l'envergure de mes tremblements n'avait cessée d'augmenter depuis mon arrivée. Le bruit de l'horloge de l'accueil semblait s'être imprégné dans mes oreilles, tout comme la douleur procurée par la chaise de bois massif le long de ma colonne vertébrale. Je devais me détendre. Les doigts crispés sur le fichier de papier, mes prunelles ne le lâchaient pas. Un voile aqueux s'était formé tout autour de ma vision, piquant mes paupières. Je n'en pouvais plus d'attendre. Allais-je y parvenir cette fois-ci ? Des bruits de talons claquaient sèchement sur le sol, approchant de la porte. Je l'entendis grincer faiblement, mais je ne parvenais pas à lever les yeux, la gorge nouée. Le déclic régulier de l'horloge éclatait dans mes oreilles, imitant le son de lames tranchantes que l'on aurait cogné l'une à l'autre.

- Monsieur Hastings ?

Ma tête se redressa aussitôt, mes jambes à son instar. Les pieds de la chaise crissèrent sur le parquet fastueux. Mes joues s'empourprèrent, je resserrais le dossier contre ma poitrine, maladroitement. Je me maudis intérieurement pour mon ineptie tandis que mes iris se posaient sur mon vis-à-vis. La femme, que je devinais comme étant la secrétaire, me toisa, derrière ses lunettes en demi-lune perlées.

- Oh pardon, mademoiselle ?

Je jetai un coup d'œil autour de moi, constatant que j'étais seul dans la pièce, à mon plus grand dam. Vraisemblablement, il n'y avait pas erreur sur la personne. Je retins une moue d'agacement puis niais de la tête, prenant la parole d'une voix faible, tremblante.

- Non c'est bien monsieur.

Mon cœur s'enthousiasma, bien malgré moi. Un mélange entre l'irritation, le stress, et le pessimisme de me dire que si l'on partait comme ça, la suite ne risquait pas d'aller en s'améliorant. Elle sembla pousser un soupir et tapa l'extrémité de son stylo contre le carnet qu'elle tenait en main avant de griffonner quelque chose. Je l'observais un instant, prenant ma patience à deux mains. Je commençai par détailler son chignon stricte et serré, puis sa jupe tailleur ébène et son chemisier soyeux garni de dentelle blanche. Ses escarpins de velours parfaitement ajusté me firent supposer qu'ils étaient à l'origine du claquement de talons que j'avais perçu précédemment. Pas de doute possible, il n'y avait pas besoin d'être un génie pour comprendre qu'ici, le luxe prévalait.

Guettant discrètement qu'elle en finisse avec ses notes, mes yeux se perdirent sur la pièce et, irrévocablement, vers l'imposant miroir apposé au mur, orné d'une parure dorée. Mon reflet m'épiait, l'air tout aussi penaud. Des bottines de cuir noires au pieds, un pantalon skinny gris galbant des jambes grêle, un cardigan mauve surmontant un t-shirt délavé et une veste de costume à col satiné noire. J'avais tenté de discipliner mes cheveux de la plus esthétique des façons, les maintenant enroulés par une baguette asiatique sombre, laissant simplement retomber quelques fines mèches sur mon front et les contours de mon visage. J'inspirais doucement avant de clore ma vision en me détournant. J'espérais vraiment être à la hauteur de cette agence.

RAN : I want you dreamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant