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Un bruit strident, une alarme, je crois, me réveille en sursaut. Je m'assieds, étire mes muscles endoloris, et tente de m'habituer aux ténèbres présents dans la pièce. Lorsque d'un coup, une lumière à la couleur jaunâtre, rappelant les hôpitaux, ou les squats de junkies, éclate afin de venir éclairer l'endroit dans lequel je me trouve, et dont j'ignore totalement la nature. Je plisse mes orbites noires face à la soudaine luminosité aveuglante, et me lève difficilement, laissant mes songes divaguer comme bon leur semble, restant statique au risque de me prendre les pieds dans quelque chose, et de m'éclater la face contre le sol.

Une fois habitué à la soudaine clarté de la lugubre pièce, mes derniers espoirs de retrouver ma chambre paisible située dans un petit appartement que m'offre mon salaire de serveur en café, s'envolent, pour laisser place à un semblant d'inquiétude.

Je tourne sur moi-même, tentant de visualiser le tout, ce qui se fait assez rapidement. Je suis enfermé entre quatre murs, tous dénués de couleur, si ce n'est les traces de moisissures qui commencent à s'accumuler, et pas l'ombre d'une fenêtre dans laquelle je pourrais glisser mon regard pour tenter d'analyser la situation dans laquelle je me trouve. Pas de lit, et je me rends soudainement compte que j'ai dormi à même le sol, avec un simple cadrant affichant l'heure à l'aide de gros chiffres rouges. Mais à y regarder de plus près, le cadrant n'affiche pas l'heure, mais un compte à rebours de cinq minutes.

Je soupire, et me laisse choir contre le mur sale, attendant que ce décompte ne touche à sa fin, ignorant totalement ce que je pourrais trouver derrière ces murs, si jamais j'en sors un jour. Alors je pousse un soupir, et je pose les yeux sur mes jambes, bien trop frêles à mon goût, enfermées dans un jean noir, et mes bras couverts d'un large pull de la même couleur, avant de passer une main aux doigts abîmés par la cigarette dans mes cheveux noirs corbeau, bien abîmés par les nombreuses colorations que je leur ai fait subir. J'ai soudain le réflexe de regarder mes poches, voir si je possède encore quoi que ce soit. Mais comme je m'y attendais, ces enflures m'ont tout pris. De mon téléphone, jusqu'à mes clés de maison, en passant par ma petite monnaie, mon paquet de cigarettes dont j'ai pourtant tant envie, ou même mon portefeuille contenant tous mes papiers d'identité. Selon eux, je n'en aurait plus besoin, puisque je n'ai plus d'identité. Ils me l'ont prise.

Je remonte les yeux vers le cadran aux lumières rouges, et me relève en voyant qu'il ne reste qu'une dizaine de secondes. Par réflexe plus que pour avoir un réel effet, je passe mes mains pour lisser mon jeans, et attend, totalement pétrifié face à ce qui pourrait arriver après la fin du décompte. Je déteste être dans l'ignorance, encore plus lorsque celle-ci menace de me tuer, et mon esprit commence à imaginer les pires scénarios. Allant d'une simple balle me traversant le crâne, jusqu'aux pires tortures que l'on puisse infliger à l'être humain.

Finalement, un signal sonore émet et annonce la fin du décompte, et j'attends quelques secondes, mais rien ne se passe. Je soupire, un mélange de soulagement et de lassitude, en réalisant que je viens de me faire avoir, encore une fois, par cette horde de sous merdes. Alors que je m'apprête à reprendre ma place assise contre le mur, celui-ci disparaît, me faisant tomber à la renverse, comme si la pièce venait de se dématérialiser. Et c'est exactement ce qu'il vient de se passer. Je me relève, grognant face à la douleur infligée dans mes jambes à cause de la disparition de cette stupide pièce.

Et lorsque je lève enfin les yeux, je réalise que je me trouve au milieu de ce qui semble être un parking abandonné, devant un grand centre commercial, tout aussi peuplé que le parking. Je tourne autour de moi, encore une fois, et remarque que je me situe dans une ville fantôme, déserte. Et je commence à me demander si je suis seul. Et même si, les connaissant, je le suis, mon esprit et ma conscience me hurlent que ce n'est pas le cas. Je suis coupé dans mes pensées, en entendant un haut-parleur s'activer, et une voix grésiller, s'adressant à moi, ou à nous, je n'en sais rien. L'objet visiblement vieux, et non utilisé depuis un certain temps, crépite dans un son peu rassurant, pour prononcer des mots, qui le sont encore moins.

" Bonjour, et bienvenue dans le projet Run. Vous savez certainement pourquoi vous êtes ici, et prenez conscience que vous n'êtes pas seuls, mais désormais sept. Sept hommes, dont nous, le gouvernement, souhaitons nous débarrasser, disons les choses telles qu'elles le sont. Si vous êtes ici, c'est car chacun d'entre vous sait ou a vu des choses qu'il n'aurait pas du voir. Ne cherchez pas d'échappatoire à cette ville, elle est entourée d'un champ magnétique, qui vous tuera à la seconde où vous tenterez de le toucher. Votre seul moyen de sortir d'ici, est d'être le dernier survivant, si toutefois vous y arrivez. Tuez tous les autres et, ainsi, nous vous laisserons vivre, vous, ainsi que votre famille, comme si rien de tout cela ne s'était produit. Aucun micro, mais de nombreuses caméras. Alors ne soyez pas surpris, lors de vos rencontres. "

Et le message se coupe, là. Sans plus d'indications sur ce que nous devons faire. Le gouvernement, ce ramassis de merde, nous a conduit tout droit vers une sorte de Hunger Games. Avec un mot pouvant les couvrir si jamais leur petit manège était découvert, le mot "projet", donnant un aspect scientifique à la chose, comme si nous étions de simples objets, ou même consentants de la merde dans laquelle ils viennent de nous foutre.

Je reprend mes esprits, insultant ouvertement le président de notre pays, la Corée du Sud. Bien que l'on y soit assez tranquilles aux yeux du monde, le gouvernement est une énième preuve de la cruauté de l'Homme. Nous n'en sommes pas non plus comme nos voisins du Nord, en effet, les sub-coréens ont plutôt belle vie, mais dès lors que cela touche aux affaires personnelles des gérants, peu en sortent indemnes. On se croirait dans un mauvais film de gangs, et pourtant, là, c'est la réalité. Dure et violente, qui nous frappe en plein visage, afin de nous propulser au sol pour nous cracher à la gueule. J'attrape un morceau de bois, assez épais, certainement un reste de toit ou je ne sais quoi, afin de m'armer tout de même. Je ne compte pas, du haut de mes vingt-cinq ans, retirer la vie à quelqu'un, ou même frapper qui que ce soit. Je ne compte pas obéir aux ordres des connards qui m'ont foutus ici, mais on ne sait jamais qu'ils m'aient foutus des abrutis suivant les ordres gentiment. Si l'on me frappe, je frappe en retour. Mais je n'y compte pas, à moins que j'y sois forcé.

Je me met en route, traînant ce bout de bois, aux aguets. Je ne suis pas serein, ce qui est normal, lorsqu'on risque à tout moment de se faire buter par six mecs dont on ne connait rien. Mais je m'avance, vers les rues abandonnées jonchées de déchets. Si le gouvernement a crée cette ville, il n'y a jamais mis les pieds, c'est certain.

Le seul bruit que j'entends, c'est celui du bout de bois que je trimbale contre le sol. Je ne sais pas si ce silence à un côté rassurant ou, au contraire, s'il me fait totalement flipper. Je m'arrête net, en entendant un bruit de pas derrière moi. Je me retourne d'un coup, regardant la personne qui se trouve devant moi, resserrant ma poigne contre mon arme. On se regarde tous les deux, droit dans les yeux, cherchant à savoir qui de nous deux va lancer le premier coup. Cherchant à savoir qui du bout de bois ou du pied de biche frappera l'autre le premier. On se cherche, comme deux bêtes en cage se tournant autour, prêt à se sauter à la gorge d'une seconde à l'autre. Car c'est ce en quoi ils veulent nous transformer, des bêtes assoiffées de sang. Reste à savoir qui sera le lion, et qui sera la biche. Mais, à mon plus grand soulagement, le grand blond, sûrement faux d'ailleurs, sûrement légèrement plus âgé que moi, laisse tomber l'objet contre le sol dans un bruit métallique désagréable. Après tout, maintenant, plus rien ne sera agréable. Je baisse donc la garde, et tente de l'analyser du mieux que je puisse. Il s'approche timidement de moi, toujours sur ses arrières, tout comme moi, et me tend sa main.

" Jin. est le seul mot prononcé par le jeune adulte, alors que j'attrape sa main, la serrant vivement, en répondant.

- Yoongi." 

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Bonjour à tous ! 

Voici le premier chapitre de ma fiction, portant sur les BTS, bien qu'ils ne soient pas connus dans celle-ci. C'est très loin d'être mon premier écrit, mais le premier que j'ose poster et publier.

J'espère que cela vous plaira!

Dernière chose, mes interventions à la fin, en NDA, ne seront pas nécessairement présentes, cela se fera en fonction de mes envies !


Projet Run. [.myg.pjm.]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant