Je me redresse légèrement, et passe mes mains sur mon pantalon, afin d'y retirer toute trace de poussière ayant été soulevée par l'impact de mes pieds contre le sol, et prend le temps de regarder autour de moi, alors que j'entends les autres nous rejoindre.
Le noir s'engouffre autour de nous, mais laisse seulement voir la silhouette de Jin s'abaisser, afin de chercher quelque chose contre le sol, avant de se relever, une boite d'allumette entre les mains, trouvée en quelques secondes, comme s'il connaissait exactement l'endroit où celle-ci se trouvait. Comme s'il était déjà venu auparavant.
Il se relève, et dans un mouvement frénétique, allume le petit morceau de bois, plongeant la pièce dans une semi-clarté orange, bien moins rassurante que l'obscurité dans laquelle nous étions, pas moins de deux minutes avant. Le plus vieux du groupe trouve et allume rapidement, une dizaine de bougies, exposées sur quelques chandeliers couverts de rouille, de poussière, et de toiles d'araignées, certainement mortes depuis bien longtemps. Toujours sans un mot, Jin se redresse, afin de récupérer la trape, venant la replacer correctement.
Je détourne le regard de sa personne, lorsqu'il s'avance vers une commode de bois, et se met à chercher.
" Qu'est-ce qu'on cherche, exactement ? se risque à demander Hoseok.
- N'importe quoi, qui puisse nous servir. Peu importe ce que c'est, vous prenez. Surtout si cela vous semble anodin. Vous récoltez, point. "
Son regard se plonge dans le mien, étant déjà en train de le fixer. Et, contrairement à ce que j'aurais pu penser, son regard n'abrite pas seulement une profonde haine envers le gouvernement, mais surtout une intense triste, une douleur poignante, si visible comme un coeur que l'on arracherait pour le piétiner avec rage. Son allure assurée, trahie par ses yeux. Ce regard traduisant la perte d'un proche, impossible à ignorer.
Sans rien ajouter de plus, il reprend sa recherche. Et je décide de faire de même, m'approchant d'un bureau, coulant sous la poussière, m'empêchant même de respirer convenablement. Je tousse quelques secondes, avant de reprendre mes esprits, reposant mes orbes anthracites sur la masse poussiéreuse, et souffle dessus, créant un large nuage s'évaporant dans les airs. Mais cela ne Chang pas grand chose.
Ce bureau est simple; surface en bois, autrefois certainement d'une grande valeur. Rien de plus, si ce n'est un petit pot, ayant probablement contenu des crayons, et quelques tiroirs. Je me penche, et essaie de les ouvrir, en vain, évidemment, en dépit de la force et de la volonté dont je fais preuve. Je renverse le pot, et essaie de trouver quelque chose, pouvant m'aider à à ouvrir les tiroirs. Intimement persuadé quels renferment un quelconque indice.
Je fouille entre les vieux stylos, et un bout métallique attire mon regard. Un trombone. Façonné sous forme de clé, semblant correspondre aux serrures. Comme si celui-ci avait été posé là, me suppliant de l'utiliser, attirant une certaine crainte dans mon esprit. Et si tout cela n'était qu'un piège ? Je hoche frénétiquement la tête, de gauche à droite, comme pour convaincre que ce que je dis est stupide. Cherchant désespérément à chasser les idées farfelues qui me traversent. Je prend le morceau métallique entre mes doigts abîmés par la cigarette, dont je commence sérieusement à manquer, et je me met à sourire intérieurement, en pensant à l'état de mon père, s'il me voyait dans cet endroit rempli de saleté, certainement croulant sous les microbes, et la rouille accumulée à chaque endroit, notamment sur le trombone, lui aurait certainement causée un arrête cardiaque. Selon lui, je serai bon pour décéder dans l'heure.
Trombone à la main, je m'accroupis et le glisse à travers la serrure, comme si nous étions dans un très mauvais livre, dans lequel tous s'en sortiraient, sans exception. Un très mauvais livre, dans lequel les gentils auront le dessus sur les méchants. Seulement, là, c'est la dure réalité qui s'oppose à nous. Venant nous rappeler, à quel point nous sommes dans la merde.
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Projet Run. [.myg.pjm.]
FanfictionLa folie et la cruauté de l'Homme ne sont séparées que par une mince frontière. C'est ce que j'ai compris, ce jour-là, en me réveillant dans une pièce délabrée. "Vous êtes sept", ont-ils dit. Je ne savais même pas dans quoi je m'engageais, contre mo...