Lord Of Darkness - Le seigneur des ténèbres

VII - Glacing

Cela faisait plusieurs minutes que le duo avançait sans aucun repère et sans savoir où ils allaient, dans un biome quo s'apparentait à une immense plaine glaciale. Même les épines d'eau gelées qui émergeaient du sol à de nombreux endroits n'étaient pas suffisantes pour constituer un point de repère exact tant ils y en avaient qui se ressemblaient plus ou moins tous. Pour ne pas arranger les choses, la météo semblait empirer : la tempête de neige se transforma en un véritable blizzard alors qu'un brouillard diminua d'autant plus la vision, et la nuit avait entièrement débuté. Ils étaient isolés de tout, sans aucun moyen de connaître leur direction.

Au bout d'une dizaine de minutes passées à marcher, Swag sentit toutes ses forces le lâcher brutalement. Il s'écroula dans le sol enneigé, complètement épuisé par le climat glacial qui pesait sur lui.

- Swag ! tenta de crier Maxx de sa voix engourdie par les conditions climatiques. Tiens bon, il le faut, on doit trouver un moyen de s'en sortir

Mais l'adolescent à terre ne se releva pas, presque endormi par les conditions.

- Je n'en peux plus... je n'ai plus aucune force, haleta-t-il d'un souffle glacé.

Peu de temps après avoir exhorté son camarade à se relever, Maxx tomba à terre à son tour, abandonné par son énergie. Le froid les avait tous deux engourdis, et désormais sans aucune force ainsi qu'à la limite de la somnolence, ils ne pouvaient plus espérer faire un pas. Malgré la tempête, il tenta désespérément un dernier appel à l'aide :

- Au secours... tenta-t-il de crier d'une voix abimée, comme écorchée par le froid.

Puis il attendit pendant de longues secondes. Puis de longues minutes. Mais personne ne vint à leur rencontre ; il s'en doutait. Au milieu de nulle part dans une tempête incessante, personne ne serait présent pour les sauver, alors que Swag s'était déjà endormi à cause du froid. Ce n'était plus qu'une question de temps avant que lui aussi ne s'endorme définitivement, sentant ses yeux devenir lourd au fur et à mesure que le temps s'égrainait et que la neige s'accumulait autour et sur lui.

Mais Maxx essaya coûte que coûte de tenir ; il ne pouvait pas abandonner aussi facilement, il ne l'avait jamais fait qu'importe la situation. Et rapidement, en jetant un coup d'œil désespéré autour de lui, il put distinguer une silhouette grâce à sa lunette qui lui permit de voir mieux dans le blizzard, celle d'un humain qui semblait passer non loin d'eux. Comprenant qu'il s'agissait certainement de sa seule et unique chance de les tirer de ce mauvais pas, il augmenta la lumière émise par son objet technologique et hurla de toute sa voix brisée :

- Aidez-nous... s'il vous plaît...

Il vit alors la silhouette arrêter sa marche et se tourner. Pendant quelques secondes, cette dernière semblait perdue, mais la lumière verte émise par son outil semblait avoir attiré son attention. Elle se mit alors à marcher puis à courir vers eux, mais Maxx n'eut pas le temps de voir de qui il s'agissait, s'endormant à son tour à cause de son épuisement.

Le garçon se réveilla en sursaut, croyant qu'il avait fait un mauvais rêve au point où il en poussa un cri. Son cœur battait très vite en réaction à ce qu'il pensait avoir vécu dans le monde onirique, puis il reprit rapidement son calme et prit le temps d'analyser où il se trouvait. Le fait de voir qu'il était installé dans une couchette et qu'il ressentait toutes ses sensations tactiles semblait le rassurer dans le fait qu'il était bien vivant, au point où il poussa un soupir de soulagement. Puis, se rendant compte qu'il était en intérieur, il observa les murs de la pièce dans laquelle il se trouvait : ils étaient composés de planches de bois de sapin, une variante assez sombre qui servait aussi pour faire le sol ; mais plus étonnant était certaines parois faites de bloc de glace compactée. Et malgré la présence de glace, il n'avait pas froid, bien au contraire, il se sentait bien ; il comprit rapidement qu'il était dans une sorte d'igloo. Enfin, sur le sol, il vit deux autres couchettes similaires à la sienne, indiquant qu'il n'était pas seul dans l'endroit où il se trouvait.