Our little infinity

ELSA

Je respire mais je sais que je ne vis pas, plus rien n'est pareil car tu n'es plus là...

11 novembre 2015

Ces paroles de chansons prennent encore plus leurs sens aujourd'hui, j'essaie tant bien que mal d'atténuer cette immense peine qui me ronge de l'intérieur mais je n'y arrive pas.

La journée s'annonçait pourtant être radieuse, ce matin, le ciel nous a gratifié d'un soleil plus étincelant que jamais, les oiseaux de leurs chants magnifiques, ce qui est rare en ce mois de Novembre, j'aurais sans doute souri de toutes mes dents ce matin là,  mais c'était sans compter sur  le visage morbide de maman,mortifié par les cernes elle avait comme qui dirait vieilli d'un seul coup,sans parler de ses yeux rougies témoignant de la sombre nuit qu'elle venait de passer, elle avait du pleurer toute la nuit, elle pensait sûrement à ce qu'avait été sa vie de couple avec papa. Il lui manque terriblement, je sais.

En début d'après midi nous reçûmes la visite de ma grand-mère paternelle, je ne m'attendais aucunement à la venue de Nannie , cela doit faire 6 mois au moins que je n'ai pas eu de nouvelles,je crois surtout qu'elle ne veut plus nous voir, ce drame nous a tous éloignés.

C'est en silence que nous avons mangé, même la présence d'Ethan ce soir là n'y a rien changé, lui aussi semblait être dans une sorte de léthargie, le regard vide, la pâleur de sa peau témoin du malaise qui règne en maître autour de nous, ce qui est d'autant plus triste car à l'époque, Nannie et nous étions très proches, les dimanches de juillet nous les passions avec elle, elle nous gavait de cookies et de bonbons, certains après midi elle nous contait ses mésaventures de jeunesse ; sa rencontre avec grand père mort avant ma naissance, leur premier rendez - vous par exemple, ses petites escapades nocturnes,ses déboires de jeune fille de l'époque, que de  rires ont résonné  de  part et d'autre de sa petite maison de campagne, tout ça me paraît tellement loin aujourd'hui, j'aurai aimée perpétuer cela, mais il semble que la mort ait été plus forte que les liens que nous avons ou que nous ayons pu avoir autrefois. Par moment je lui enveu énormément,et puis il m'arrive de la comprendre,il n'y a pas pire pour une mère que d'assister à l'enterrement de son fils unique, jamais au grand jamais je n'avais lu une telle détresse dans ses yeux que ce jour là.Nannie avait perdue toutes ses couleurs, les rides s'étaient encore plus creusées sur son visage, elle était définitivement brisé et semblait avoir perdu tout goût à la vie.

-Au revoir Elsa, dit elle, me sortant de mes pensées par la même occasion.

Je la pris dans mes bras et lui murmura au creux de l'oreille : Au revoir Nannie, prends soin de toi!

C'est après son départ que je monta m'enfermer dans ma chambre, tentant désespérément de trouver le sommeil, pour oublier, tout oublier. Mais Morphée n'était pas de cet avis et était vraisemblablement décidé à me poser un lapin ce soir là.

Et comme une évidence, une sorte d'illumination, je pris mon carnet et mon crayon, le papier blanc me défiait presque, m'obligeant à y plonger quelque chose.

Laisse aller!

Mais je n'éprouvais pas l'envie de le faire dans ma chambre, encore moins chez moi, j'avais besoin de sortir, besoin de m'évader d'ici pour ce soir.

J'engouffra mon carnet dans mon sac et dévala les escaliers quatre à quatre si bien que c'est en rien de temps que je me retrouva sur le pas de la porte et en moins de trente minutes je rejoignis le Parc des  Bleuets.