Our little infinity

ELSA

Je crois bien que c'est ce côté là  que je déteste le plus, si ma vie d'étudiante en était épargnée j'en serai la plus heureuse. Plus que deux semaines avant les partiels et les esprits s'échauffent déjà. Le mien surtout sans parler de mon cerveau, qui ne tardera pas à exploser.

Cela fait exactement quatres jours et quatres nuits que je ne cesse de réviser, je mange très peu et n'accorde que très peu de temps aux petits loisirs de la vie.

Ce matin là comme tous les matins, je me rendis à la Fac, la mine affreuse, le teint terne, et d'énormes cernes creusant le bas de mes yeux, j'avais extirpé de mon placard les premiers vêtement qui m'étaient tombés sous la main, un énorme sweat blanc, un jeans et le tour était joué.

Lorsque je passa la porte de l'amphi,le prof était déjà là, décidément cette journée ne pouvait pas mieux commencer.

- Mlle Finn, quelle entrée magnifique que vous nous octroyez là ! Croyez bien que je laisse passer pour cette fois car ce n'est pas dans vos habitudes d'arriver en retard qui plus est, avec une telle mine. Allez vous asseoir.

J'obtempérai en silence et me mit en quête de trouver une place convenable.

Tous les regards étaient braqués sur moi, Alice  la plus en vogue de la Fac si je puis le dire , car à mon humble avis cette fille fait partie de celles qui adorent se faire remarquer et attirer l'attention, pouffait de rire dans un coin avec sa bande de copines.

J'ai toujours détesté ce type de filles pas moins jolies mais diablement exécrables en tout point. Je pris place loin de l'angle de vue de mon professeur de Français tout en prenant soin d'ignorer leurs tirades. 

Après une heure à avoir écouter mon prof de Littérature anglaise déblatérer sur l' interdit et la passion que représentait  ce roman bien que trop connu qu'est  Tristan et Iseult,  nous pûmes enfin souffler, sauvés par le cri strident de la sonnette.

Moi qui ai pour habitude de ne pas chambouler mes programmes, je décida de me rendre dans un des quartier les plus simples de ma  ville dont divers commerces et petits marchés  longent les rues, ce n'était peut être pas le bon moment mais l'idée de m'inscrire en tant que bénévole à temps partiel pour  l'APELDE, taraudait depuis un bon moment mon esprit, depuis la soirée du gala je souhaitais le faire mais je me ravisai tout de suite après pour la simple et bonne raison que je suis une froussarde, de plus, je savais que Jullian y serait et le revoir me semblait être une mauvaise idée.

Je ne sais quelles particules de courage m'ont été injectés pour que je me décide enfin ou peut être était  ce la magie de Noël arrivant à grand pas qui agissait déjà sur moi.

La bâtisse était grande pour ne pas dire immense, avec l'écriteau écrit en gras juste au dessus je ne pouvais pas me louper c'était bel et bien là.

Je fus de suite accueillie par une femme d'environ une quarantaine d'années,d'origine hispanique si j'en crois son accent et sa façon de prolonger la lettre R.

Elle me remit quelques fiches que je remplis sur place, me fila quelques prospectus et s'enquit même de me proposer quelques idées qui, à son avis me plairaient mais ce que je souhaitais moi, c'était d'assister les plus jeunes entre 6 et 8 ans, leur lire quelques livres et leur donner cours de français.

Je ne pus refuser lorsqu'elle me proposa de me faire visiter les quelques salles dans lesquelles se déroulaient diverses activités, de la salle d'histoire jusqu'à la dernière salle, celle de littérature. C'est délicatement qu'elle ouvrit la porte de cette dernière,le prof n'était autre que Jullian, qui me révélait un autre aspect de sa personne, c'est un homme souriant et plein de bonté que je vis ce jour là, l'éclat qu'il avait perdu s'était ravivé comme par enchantement, il avait fier allure vêtu d'une simple chemise blanche épousant parfaitement son torse de sportif et d'un pantalon noir.