JULLIAN

38 2 0
                                    

Les grondements de tonneres qui fusent haut dans le ciel, me poussent à accélérer le pas, fort heureusement je ne suis plus qu'à quelques mètres de ma salle d'entraînement, j'emprunte une ruelle dans laquelle sont parsemés diverses commerces ça et là, le climat sombre annonçant une averse n'enlève en rien la chaleur que peut contenir cette ruelle, convivialité et sympathie sont les maîtres mots que je peux attribuer à chacune des personnes longeant le long de la ruelle, Miguel le vendeur de fruit me balançe une pomme que je rattrape à la volée d'un geste habile, le gratifiant à haute voix d'un MERCI!

il ne me faut pas plus de dix minutes pour arriver devant la bâtisse qu'on assimilerait à un hangar, il est vrai qu'on est bien loin du confort habituel, mais je m'en moque on peut dire que cet endroit c'est un peu ma deuxième maison.

Je ne change pas mes habitudes, comme à chaque fois avant de me changer je vais tâter le terrain, j'ai besoin de sentir les cordes du ring sous mes doigts, de fouler de mon pied chaque centimètre de ce dernier, d'effectuer quelques mouvements sans pour autant avoir un adversaire devant moi car en réalité c'est le ring qu'il faut dominer.En l'espace de quelques temps j'ai l'impression de planer,je n'entends rien, je ne veux rien entendre, tout autour de moi devient superflu, on me comparerait même à un ottiste.

- Tu devrais te changer champion, on boxe pas avec un Dolce sur soi!
La voix grave percé d'autorité de Jim mon entraîneur, me sort de ma transce.

- Je boxerai avec n'importe quoi tu le sais! il faut dire que ce genre de réflexion a tendance à m'agacer par moment.

- Allez le bourge, vas enfiler tes gants, et une tenue plus convenable!

Il a tellement pris l'habitude de m'appeler comme ça que je m'y suis accomodé, par résignation bien évidemment.En même temps il a raison, je suis bel et bien un bourge comme il dit.

                                                   ♢♢♢

- Aurevoir Jullian!

- Aurevoir John, n'oublie pas de complimenter Elise,le plat était succulent.

- Tu es sûr que tu veux rester? Il fait un peu froid non?Tu peux venir à la maison je demanderai à Elise de te faire de la soupe bien chaude.

- Je te remercie Johny mais non, je ne resterai pas longtemps de toute façon.

-Comme tu veux, à demain.

- À demain.


Il me lance un dernier regard insistant, je me force à sourire pour le rassurer, lui certifiant d'un hochement de tête que tout va pour le mieux et qu'il peut définitivement s'en aller.

Une fois ce cher Johny parti, je me mis en quête d'installer le punching Ball au centre du ring, je desirais m'entraîner une fois de plus, je ne m'arrête pas, je ne m'impose aucune limite si ce n'est le ciel, j'ai besoin de bosser deux fois beaucoup plus dur que les autres.Dans n'importe quel domaine il faut que ce soit moi le meilleur, sans doute pour prouver au monde que je ne suis plus le garçon que j'ai été autrefois, j'en ai fait des conneries dans ma vie, des choses dont je suis peu fier aujourd'hui, j'étais le vilain petit canard de notre famille si parfaite, le voyou, le bon à rien qui ne fait que profiter de l'argent de son père, j'étais un être méprisable, une plaie gangrainante, un parasite.

J'étais dans tous les excès: les filles, l'alcool, les fêtes, la drogue...Là encore je ne m'imposai pas de limites, mais fort heureusement on a su m'arrêter au bon moment, je ne m'étais même pas rendu compte à quel point les miens ont pu souffrir. La boxe a été un excellent moyen de guérison pour moi, les habitants de ce quartier des soutiens indefectibles, ma famille l'énorme pilier qui m'a permis de rester debout,grâce à eux je m'en suis pas mal sorti, l'histoire se termine plutôt bien pour le vilain petit canard alors autant les rendre tous fiers de moi.

Lorsque j' eu terminé je ne pris pas le chemin de retour habituel, je souhaitais marcher un peu plus longtemps avant de rentrer,quand j' eu atteint le parc des bleuets il s' offrit à moi un spectacle des plus intrigants: Une jeune fille se tenait sur un banc, elle regardait la lune et semblait griffoner quelque chose sur un carnet, lorsque les lampadaires s'allumèrent je pus distinguer les traits de la silhouette féminine qui était face à moi.

-Je croyais que les filles sages comme toi ne restaient pas dehors à une heure aussi tardive, dis -je pour engager la conversation.

- Comme si tu pouvais me connaître, tu ne sais absolument rien de moi.

Le ton était glacial, son regard aussi dur que du cuivre, ce qui me raidit, moi qui voulait faire de l'humour c'était bien joué pour le coup.

Par curiosité je pris place à ses côtés, j'attendais une réaction de sa part mais rien de cela ne se produisit, elle semblait s'être enfermée dans une capsule et n'éprouvait vraisemblablement pas l'envie de faire la causette, elle fixa encore la lune avant de replonger son nez dans le carnet, étant beaucoup plus près je me rendis compte que ce que j'avais pris pour du griffonage était en fait un magnifique dessin du ciel, tout y était si bien représenté; la pleine lune de ce soir, les étoiles y étaient si bien parsemés , de sa main leste, les esquisses semblaient n'avoir aucun secret pour elle, j'en fus stupéfait.

-Magnifique!

Un compliment qui n'eût pas l'effet escompté puisqu'elle ferma le carnet brutalement.

- Tu essaies de te moquer de moi c'est ça? me demanda-t-elle sévèrement, ces yeux crashaient des éclairs.

- Je peux te jurer que non, si j'avais su que mademoiselle avait un tel don je t'aurai demandé de faire un portrait de ma personne.

-Toujours aussi humble. me dit-elle,elle venait enfin de m'adresser un sourire si timide qu'il soit mais un sourire tout de même.

Dieu qu'elle est belle!

- Comme tu peux le constater,et si tu m'expliquais ce qui te tracasse, que fais tu là à une heure si tardive? Tu as des soucis avec ton amoureux?

je la vis bafouiller, cherchant ses mots et en une fraction de secondes ses yeux se remplirent de larmes, ce qui me mis dans un état d'incompréhension, avais -je été maladroit? indiscret?décidemment avec elle j'ai l'impression de ne pas savoir m'y prendre correctement.
















Voili, voilou, voilà! Cela fait des mois que je n'ai pas publier, je sais, et je tiens à vous présenter mes plus plates excuses en vous promettant qu'à l'avenir j'essaierai d'être beaucoup plus régulière. J'en appelle également à votre indulgence et vous prie de bien vouloir me faire part de vos avis en ce qui concerne le texte, c'est très important pour moi! En attendant je vous souhaite à tous de passer une bonne journée😊.

#PeaceAndLove❤

Our little infinityOù les histoires vivent. Découvrez maintenant