Chapitre 36

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Un autre samedi soir, un autre match seulement cette fois-ci, nous n'avions pas gagné. C'était le dernier match avant les vacances d'hiver donc c'était un peu décevant de ne pas avoir fini sur une bonne note mais là encore, l'équipe n'était pas aussi bouleversée. Tout le monde faisait un battage médiatique autour du fait que les cours et l'entraînement étaient terminés pendant deux semaines.

Noël était seulement dans quelques jours et je n'étais pas aussi excité que je le devrais. Ma famille me pesait dans la tête. Plus précisément mon père. Il n'était pas venu au match de ce soir. C'était la première fois depuis le début de l'université qu'il ratait un match. Malgré le fait que son comportement m'avait fait chié lors du match précédent, cela faisait vraiment, vraiment très mal qu'il ne soit pas venu ce soir.

J'étais assis sur le sol dans ma chambre, appuyé contre mon lit. Avec Lucas dans la salle de bains, j'étais seul avec mes pensées et je ne les aimais pas. Je n'avais même pas reçu un appel de mon père, ou un message. Rien. Je fixai mon téléphone, envisageant d'appeler chez moi. Est-ce qu'ils voudraient entendre parler de moi? Peut-être que quelque chose de terrible était arrivé, ce qui l'avait empêché de venir au match.

Avec cette pensée en tête, je tapai le numéro de la maison et j'approchai anxieusement le téléphone de mon oreille. Cela sonna pendant un moment et je voulais presque raccrocher mais lorsque j'étais sur le point de le faire, quelqu'un décrocha.

"Bonjour?" parla la voix familière de mon père. J'avalai ma fierté et décidai d'agir normalement.

"Hey, papa." répondis-je.

Silence. C'est tout ce que j'avais. Du silence puis un peu de bruit et je fus honoré par une voix plus féminine.

"Bonjour?" demanda ma mère.

Mon cœur se serra. Il ne pouvait même pas me parler. Ce n'était pas juste. Je n'avais rien fait de mal mais j'avais l'impression de devoir m'excuser encore et encore même si je savais que je n'avais rien fait de mal. Cela me frustrait qu'il ne me parle pas à cause de ça. Pour une fois, j'avais l'impression d'être l'adulte dans la situation et qu'il devait grandir.

"Maman, salut." parlai-je finalement.

"Connor?" Elle semblait surprise et je ne la blâmai pas. Je ne l'appelais pas souvent.

"Est-ce que tout va bien?" questionna-t-elle.

"Ouais, ça va." répondis-je.

J'étais silencieux donc elle aussi. Nous n'avions jamais été les meilleurs communicateurs. Ce n'était pas comme si nous avions une mauvaise relation, nous n'avions simplement pas une relation forte.

"Alors, hum...papa n'était pas au match ce soir alors que les autres fois si donc...je vérifiais." lui dis-je.

"Oh." fit-elle une pause. "Oh d'accord. Eh bien, il est un peu occupé avec le travail ce week-end."

C'était un mensonge. Il n'avait jamais de travail les week-ends. C'était une chose qu'il ne veuille pas me parler mais maintenant des mensonges? J'étais furieux.

"Ok, eh bien dis-lui que l'équipe a perdu parce que j'étais occupé à être une déception." l'agressai-je.

"Connor..." Le ton compatissant dans sa voix ne me fit rien.

"Je veux dire, c'est vrai, non? Je le déçoit, n'est-ce pas?" l'interrogeai-je. Je savais que je ne devais pas me préoccuper de ce que lui ou ma mère pensait mais je ne pouvais pas m'en empêcher.

"Tu ne le déçoit pas. C'est bientôt Noël et vous pouvez vous rattraper." dit-elle joyeusement.

"Il t'a dit qu'il ne m'avait pas invité?" demandai-je.

Complexes (bxb) - TRADUCTIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant