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Harry.

Il monta sur scène, un regard vers la foule. Cela faisait presque une semaine qu'il n'avait plus vu Louis. Depuis dimanche pour être exact ; depuis le poème. Et nous étions vendredi.

Il savait qu'il ne devait pas autant s'attacher à un inconnu, qu'il n'aurait pas dû espérer sa visite, chaque soir de chaque nuit, et encore moins s'habituer à ses yeux bleus.

Mais c'était le cas. Et les mots du châtain, écrits sur du papier toilette rose, le hantait.

Louis n'était peut-être pas la personne la plus poétique qu'il connaissait mais ses mots l'avaient touché plus qu'aucun autre.

Parce qu'on ne dit pas ce qu'on pense.

Cette phrase l'avait troublé par la vérité crue qu'elle semblait crier. Depuis le début, il mentait. Il mentait à Louis, ou en tout cas par omission. Il jouait quelqu'un d'autre. Avait-il vraiment voulu draguer le patron ? Non. Aussi charismatique pouvait-il être, Lucas n'était pas son genre.

Il avait juste sorti ça, après avoir paniqué, ne trouvant rien à dire à quelqu'un qu'il aurait généralement juste draguer.

Pourquoi n'avait-il rien entrepris, hein ? C'était son genre, depuis quelques mois, de coucher à droite, à gauche. Et puis, Louis lui plaisait, indéniablement. Dès le premier soir, quand il était entré dans ce bar avec une blonde à ses côtés, Harry avait su que cet homme le troublerait toute la soirée.

Malheureusement, Louis etait revenu chaque soir, laissant Harry pantelant de désir chaque nuit. Et il avait craqué, le petit chanteur, il avait décidé de lui parler pour assouvir des désirs laissés sous surface.

Et il avait surtout merdé dès que leurs yeux s'étaient croisés.

Jamais personne ne lui avait fait autant d'effets qu'il s'était senti obligé de le cacher, de le nier, de trouver des excuses.

Comme un doux coup de foudre.

Mais Harry ne croyait pas aux coups de foudres. Hein ? Ils étaient superficielles, seulement attachés aux apparences. Un coup de foudre, c'était l'amour d'un corps. Pas l'amour d'un coeur.

Harry trouvait ça risible.

Pourtant, à chaque fois qu'ils se parlaient, Harry se surprenait à l'apprécier. À s'attacher. De l'amour d'un corps, il en prenait le coeur.

Mais Louis n'était plus revenu et ses yeux bleus étaient porté disparu. C'était dommage. Il aurait aimé apprendre à le connaître. Il l'avait vu pendant deux semaines consécutives, lui avait parlé deux trois fois ; c'était loin d'être suffisant.

C'est à cet pensée qu'Harry croisa les prunelles bleutés d'un homme qu'il avait tant espéré croisé ces derniers jours.

Louis.

Harry commença à chanter Woman, les yeux plongés dans une immensité bleuté. Il ne le quitta pas du regard, en joua, en nargua les foules de gens, les foules de lui, les foules de Louis. Le baume au cœur, un p'tit sourire aux lèvres, un sensation bizarre dans tout son être, il enchaina les musiques ; cette fois-ci en daignant néanmoins poser son regard sur les autres.

Et c'est à deux heures du matin qu'ils arrêtèrent, pantelant de sueur, sa voix fatiguée, son groupe exténuée, laissant l'ambiance musicale du bar en pause.

Harry rangeait le rare matériel qu'ils ne laissaient pas sur scène quand une silhouette vint l'accoster, lui tapotant le dos pour qu'il se retourne. Il esquissa un sourire, pensant que l'objet de tous ses récents tourments se trouverait face à lui. Et le perdit bien vite quand il se tourna vers un blond qu'il connaissait bien trop.

Two Ghosts (L.S)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant