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le chapitre quatorze a été posté il y a deux jours, je ne sais pas si vous avez eu la notification

Louis

Dès le début, Louis avait été attiré par Harry — le premier regard posé sur sa silhouette avait marqué le début de quelque chose qu'il n'avait su contrôler. Et peut-être qu'effectivement il était effrayé. Parce que c'était bien la première fois qu'il tentait quelque chose avec quelqu'un ; qu'il n'avait jamais eu de copains, de copines et que même si Harry n'en portait pas le titre, il s'en rapprochait dangereusement.

Mais pour une fois, Louis se plaisait à imaginer la suite. 

Harry lui avait donné rendez-vous dans un petit café à quinze heure. Ils s'étaient dit que boire un verre avant d'aller au cinéma pouvait être sympa ; ils allaient voir un film, à deux, parce que c'est ce qu'on fait, parait-il.

Assis sur la table, il attendait le bouclé. L'horloge défilait ; il était maintenant quinze heure deux. 

C'est deux minutes plus tard qu'Harry apparut, essoufflé. 

— « Cinq minutes de retard, Harry. J'ai cru que tu étais mort. » Dramatisa Louis, un sourire taquin sur le visage. 

— « Désolé, j'ai aucune excuse. J'ai pris le mauvais bus. » Dit-il alors qu'il s'asseyait face au châtain. « Merde, je déteste arriver en retard. »

Et c'était vrai — Harry semblait s'en vouloir, affichant un air contrit,  alors même que ce n'était qu'un petit retard. C'était atrocement mignon. 

— « T'inquiète Harry. Vraiment. » Déclara Louis, en lui souriant.

C'est à cet instant que la serveuse arriva, un plateau à la main avec deux cocas qui n'étaient pas les leurs. 

— « Ah, votre fameux rendez-vous est arrivé à ce que je vois ! » Lança la serveuse à Louis, un sourire sur le visage. 

Alors qu'Harry affichait un air perdu, Louis échappa un petit rire. Peut-être qu'effectivement, il avait parler à la serveuse en attendant, à cause du stress, lui racontant sa vie et son rendez-vous avec Harry. Elle n'avait rien dit quand il avait fait allusion à un rendez-vous plus qu'amical entre deux hommes et il lui en avait été infiniment reconnaissant. 

C'était même peut-être grâce à elle qu'il était si détendu intérieurement. 

— « Vous en doutiez ? » Lança Louis, amusé, prenant un petit air choqué feint. 

— « Non. Mais cinq minutes de retard, pardi ! Vous mériteriez que j'augmente les prix. » Répondit-elle en regardant Harry, avant d'échapper un rire, faisant comprendre qu'elle se moquait de lui. « Trêve de plaisanterie, qu'est-ce qui vous ferait plaisir, messieurs ? »

Après qu'ils aient commandé — un latté pour Louis, un chocolat chaud pour Harry —, elle s'en alla, laissant les deux petits hommes seul, ensemble. 

— « Dix minutes de plus, et tu te mariais avec elle. Je suis arrivé à temps, finalement. » Lâcha Harry, un sourire amusé sur le visage. 

— « Je ne suis pas sûre que sa copine aurait apprécié. »

Oui, Louis était venu en avance et effectivement, ils avaient vraiment beaucoup parlé avec la serveuse. 

— « Alors, quoi de neuf depuis hier ? » Demanda simplement Louis, alors qu'Harry affichait un air amusé. 

Un mois, deux semaines et trois jours — une nouvelle continuité, basé sur une suite de chiffres. Hier, ils avaient parlé toute la journée, restant avachi sur le canapé, profitant d'une nouvelle année pour apprendre à se connaître. Ils avaient discuté pendant si longtemps que Louis n'avait pas vu le temps passer et quand Harry s'était levé pour aller travaillant, il avait cru à une blague.

Nous étions maintenant le deux janvier. C'était un bon jour pour un rendez-vous. 

— « Et bien, figure-toi que des tonnes de chose ! »

Il semblait si impatient de tout lui révéler à cet instant que Louis ne put empêcher un sourire. Qu'avait-il donc pu se passer ? Était-ce au bar ? 

Louis n'était pas venu au bar, hier. Il s'était dit qu'il ne voulait pas être trop collant. Il aurait peut-être dû ?

— « Un producteur anglais m'a approché. Il m'a dit que j'avais un talent fou et qu'il fallait absolument que je le contacte. Il a parlé de chansons à sortir et peut-être d'un album. » Dit-il, rapidement.

Et Harry souriait tellement que ses deux fossettes semblaient disparaître sous son bonheur. 

— « C'est génial ! » Lança Louis.

— « Oui, mais j'essaie de ne pas trop me réjouir, encore. J'attends de signer. »

Mais Harry bégayait de bonheur.

Ils continuèrent à parler comme ça — de l'avenir, des nouvelles chansons qu'Harry écrivait, des projets de Louis. De tout. Le temps passa à nouveau rapidement et il fallait bien se rendre au cinéma un jour. Il était dix-sept heures et les deux heures qu'il venait de passer à parler avait semblé être comme des minutes, des secondes, sur une horloge déréglée. 

Louis se leva et paya pour leurs consommations, sous les râles d'un Harry qui aurait voulu le faire.

Ils arrivèrent rapidement devant le cinéma qui était, en faite, en face du café et après que Louis ait payé leur place, à nouveau sous les râles d'Harry, ils entrèrent dans la salle, qui était déjà bien remplie. Il faisait d'ailleurs noir et il n'y avait plus aucune lumière. Les publicités avaient déjà commencé et ils eurent du mal à trouver deux places, dans l'obscurité ambiante.

Quand ils furent finalement assis, tous les deux l'un à côté de l'autre, ils s'autorisèrent à souffler. 

— « Je te préviens, je sais même pas ce qu'on va regarder. » Lança Harry. 

— « Je sais pas non plus, j'ai pris le premier nom de film que je voyais sur l'écran d'affichage. » Rigola Louis. 

C'est vrai qu'ils n'avaient même pas parlé de ce qu'ils allaient voir et s'étaient donné des horaires au hasard. 

— « C'est quoi le nom du film ? » Demanda finalement Harry, se retenant visiblement de rire.

— « Insidious : la dernière clé. » Lu Louis, sur le ticket.

— « Hein ? Quoi ? »

Le visage d'Harry avait soudainement pâlit. Louis et Harry se regardaient maintenant. Harry, affichant un air complètement effrayé et Louis, ne pouvant s'empêcher d'en rigoler. 

— « C'est un putain de film d'horreur ton truc là, tu t'en rends compte ? »

Et Louis allait lui répondre, légèrement moqueur, mais il se fit interrompre par une vieille dame de quatre-vingt dix balais à côté de lui qui lui demandait de se taire. Alors il se rapprocha de l'oreille du bouclé pour lui chuchoter quelques mots.

— « Si la dame à côté de moi peut regarder le film sans faire une crise cardiaque, je suis sûr que tu peux le faire toi aussi. » 

Et Harry pouffa stupidement — sûrement à cause du stress — avant de se retourner vers l'écran, un petit air dépité sur le visage. 

Bon ok, il était peut-être un peu méchant avec la dame à côté. Mais il avait fait rire Harry, et ça valait toutes les blagues douteuses du monde.

— « Je regarde ce truc juste pour toi, hein ; que ce soit clair. » Lança-t-il alors qu'il se mordait la lèvre inférieur, cachant son anxiété pourtant si évidente. 

Louis esquissa un petit sourire en coin, trouvant ça à nouveau affreusement mignon, avant de lui attraper la main. Harry ne se fit pas longtemps désirer, il la serra, alors que le film commençait. 

Two Ghosts (L.S)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant