Pariya Dyhr.

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Etats-Unis, Californie, Los Angeles, Arlington Heights, 2012.

Victor souffle, il montre son ennui en agressant l'air avec ses mains, ses veines ressortent abondamment de sa peau bronzée, je le regarde, je le scrute, mais il ne bouge pas

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Victor souffle, il montre son ennui en agressant l'air avec ses mains, ses veines ressortent abondamment de sa peau bronzée, je le regarde, je le scrute, mais il ne bouge pas.

La maison est vide, mes parents sont dans leur éternel voyage d'affaire pour le tournage d'un de leur nouveau film, un succès grandiose, assuré par mon père, producteur en chef.

Mon regard passe de ses bras à son torse, je décroise mes jambes et me penche vers lui, il fait exprès de ne pas le remarquer, sa respiration prend une toute autre vitesse. Mes doigts s'amusent d'abord avec l'élastique de son jogging, puis se frayent un chemin étroit vers son paquet rempli.

Il sourit discrètement, lorsque mes doigts se joignent au tissu de son boxer, il laisse échapper un petit cri et me toise sauvagement car ma main se sépare de sa partie pour venir saisir la bouteille d'alcool au sol. Je la bois d'une traite et me pose sur le côté, à ce moment même, le souvenir de Mr. Deer me revient à l'esprit. Ses branches passent l'entrée de la vieille maison de mon grand-père, je le revois encore, les sabots fouettant le sol.

«Il est là.»

Victor se redresse sur ses coudes, dirigeant ses rétines vers mon visage fatigué, je revois chaque pièce de mon enfance, la salle de peintre de mon grand-père, la cuisine où ma grand-mère cuisinait sa célèbre tarte. Je revois tout, puis lui aussi. Je l'ai toujours vu, mon grand-père me croyait et ma grand-mère me racontait qu'il s'agissait d'un esprit sain, qu'il était célèbre et présent depuis les mythes et les légendes dû à son brame et à l'étrange forme produite par ses branches qui ornent sa tête.

« Qui est là ? »

« J'ai toujours eu l'impression d'être suivie par l'esprit d'un cerf. »

Il pouffe, il se moque de moi, il lâche une taffe et son visage disparaît dans la fumée. Tout comme moi, quelques minutes après. Même si je suis chez moi, je me sens plus en sécurité hors d'ici, hors de tout ça. Hors de ces déraisons.

DEAR, DEER.Where stories live. Discover now