Partie 8 : Première approche, Peter

73 20 8
                                    

        Peter n'osa pas parler pendant les cours, il avait peur qu'elle découvre tout, et puis il n'avait jamais été très doué avec les filles.

Mais le soir, dans ce parc, quand il vit Laura, il pensa qu'il devait aller lui parler. Comme si une force intérieure l'empêchait de fuir. Cette fille se rapprocha de plus en plus, il resta planté là, regardant la scène.
Après quelques phrases, Peter était devenu lui-même.
« - Tu t'entends bien avec ta sœur ? Renchérira Peter.
- Pas trop je dois l'avouer, elle est un peu...superficielle.
-Je vois, le genre de fille dont les parents s'occupent tout le temps.
- Exactement ! Ouah tu es fort ! Mes parents sont...comment dire...
- Aveugles ? Tenta le garçon.
-Oui, c'est ça ! Ils me voient pas ! Ha ha, tu es trop fort, on dirait mon jumeau ! »Rigola Laura.
Plus Laura riait et plus Peter s'attachait à elle. Ce soir-là, ils se parlèrent des heures, mais quand le soleil commença à se coucher et que les enfants partaient du parc avec leurs parents, ils paniquèrent.
Peter lui lança un « au revoir » suivi d'un « désolé », et s'enfuit en courant sans s'expliquer. Il savait que son père était déjà rentré, il savait qu'il allait passer un sale quart d'heure, mais il ne regrettait rien, cette discussion avec cette fille lui avait été bénéfique. Il était ravi d'avoir pu l'écouter et parler avec elle.
Il passa le seuil aussi discrètement qu'il pouvait, mais pour monter les escaliers, il devait passer devant son père.
Au début, il pensa pouvoir s'en sortir grâce à sa mère, mais ce jour-là elle était absente, partie chez une de ses rares amies.
Peter se mit à quatre pattes, il avait juste à passer derrière le canapé sur lequel était assis son père puis monter les escaliers, il pouvait le faire.
Il détestait faire ça, il avait l'impression d'être un chien qui essayait de passer devant un ours sans se faire voir.
Ce n'était pas la première fois qu'il allait faire ça, et quand son père avait assez bu ou était fatigué, c'était un jeu d'enfant.

Mais il voyait son père au loin, il n'avait ni l'air fatigué et n'était pas saoul. Il a dû boire, certes, mais pas assez pour dormir.Il resta donc dans la cuisine à regarder son géniteur devant la T . V . « Bon il faut bien que je me lance, je ne vais pas rester planter dans la cuisine. » Le garçon se rassura comme il peut. Peter se baissa doucement afin de demeurer à quatre pattes. Il se baissait tellement que l'on aurait dit qu'il rampait. Il avança tremblant, son cœur tambourinant sa poitrine.

 « Ne pas se retourner, juste avancer » 

Celui qui n'avait pas de rêve ✔ [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant