Partie 20 : Peter, le livre

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  Peter montra avec fierté son bulletin. Son père le prit, le lu. Il le posa sur la petite table de salon, l'air grave.
Peter recula par réflexe tandis que l'autre se redressait.
« -Tu as triché n'est ce pas ?
-Mais... non ! Pas du tout ! Balbutia t-il
-Tu es menteur en plus d'un bon à rien ? Qu'ai-je fait pour avoir un gamin pareil ?! Cria t-il.
Le garçon sentit ses larmes montaient, mais il ne pouvait pas pleurer, non, son père le traiterait de fragile, de fillette, se moquerait de lui.
Et s'il avait raison ? S'il n'était qu'un bon à rien ?

-Si ça tombe je suis même pas ton père ! Connaissant ta mère !
Peter voyait sa mère près de la porte prête à intervenir. Cette fois-ci, c'était à lui de la défendre.
-Tu dis n'importe quoi ! Ne parle de Maman comme ça ! Lâcha le petit.
Il eut un silence, les yeux dans les yeux. Le regard noir. Le monstre leva la main, puis hésita. Peter ne lâchait pas son regard.
-Casse-toi dans ta chambre ! Je veux plus te voir ! »

Peter obéit. Il s'allongea sur son lit, il voulait faire un truc. Il pensait à prendre son ciseau pour se soulager ou juste pleurer. À la place, il pensa au livre que Laura lui avait donné. Il le prit et commença sa lecture.
Il était plongé dedans, dans un autre univers. Il savourait chaque mot comme si c'étaient les derniers qui lisaient.
Quand il arrêta son voyage, il regarda l'heure. Il sourit, il a passé tellement de temps à lire, il aura du mal à se lever le lendemain. Il était peut-être bon à rien, mais au moins, il se sentait un petit peu heureux.

Il se leva avec beaucoup de mal, il mit son livre dans son sac et partis directement, une pomme sous la dent. Il marcha vers son école. Il pleuvait. Peter aimait bien la pluie, ça le faisait rire de voir tout ces gens détestant celle-ci alors qu'ils prenaient leur douche tous les jours.
Autour de lui, le paysage était triste. Des parapluies noirs se disputaient dans les rues. Ils gâchaient le ciel, comme tous ces appartements empêchant au passant de voir les nuages. Devenir fou dans cette ville serait normal. Comme tous les jeunes de son âge, Peter avait hâte de partir de cette prison, de voyager ailleurs. Il sourit en pensant à ça. « Comme tous les jeunes de son âge » Peter devenait enfin pratiquement comme les autres. Souvent, on aime être différent, lui, il voulait juste être innocent. Son bonheur n'était pas encore complet, surtout avec ce qu'il s'est passé hier.
Il marchait dans ces rues bétonnées, trempé jusqu'au os. Il gardait la tête vers le bas, écrasé par les gouttes d'eau ruisselant le long de son crâne.
De temps en temps, il levait la tête, pour voir où il était, pour observer.
La route paraissait tellement longue tout seul, pourtant, il n'habite pas loin de l'école. Il vit des jeunes de son âge, rigolant. Il les enviait un peu. À l'école, les autres le regardaient bizarre, soi-disant qu'il restait trop souvent seul ces temps-ci. Pourtant, il restait avec Laura. Il ne comprenait pas. Il ne cherchait pas à comprendre.
Il rejoignit son amie dans la cour de récréation. Comme d'habitude, ils parlèrent de tout et de rien.
Il expliqua qu'il avait lu son livre hier. Il en était fier. Aussi fier que de son bulletin.
« -Et ton bulletin ? Ta famille a dit quoi ? Demanda Laura.
-Ils sont...contents, surtout ma mère.
-Cool !
-Dis... Laura...
-Oui ?
-Tu trouves que je ne suis qu'un bon à rien ? » Lança t-il d'une voix tremblante.  

Celui qui n'avait pas de rêve ✔ [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant