Partie 21 : Laura, éloignement

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Un bon à rien ? Ces mots résonnaient dans sa tête.
« -Non. Bien sûr que non. Qui t'a dit le contraire ? S'inquiéta t-elle
-Mon père. Avoua le jeune homme
-Et bien, ton père est stupide de penser cela. »

Laura restait douce avec Peter, elle voulait le rassurer, lui dire qu'il n'était plus seul. Elle comprenait ce qu'il ressentait. La solitude. Cette chère solitude qui rongeait les êtres humains depuis toujours.

« - Regarde-moi Peter. Tu n'es pas un bon à rien. »

Quelques jours plus tard, Laura attendait Peter depuis maintenant quelque temps, il devait aller tous les deux chez Mathilde, leur grand-mère spirituelle.
La première heure passée, elle pensa à rentrer chez elle.
Puis elle se remémora ce qu'il avait dit en début de semaine sur son père, ses nombreux bleus. Tout se bouscula dans sa tête. Elle courut vers où Peter habitait.
Elle pensa à sonner. Elle approcha son doigt du bouton, puis se résigna. Peut-être qu'il avait juste décidé de ne pas la voir aujourd'hui
En repartant, elle jeta un regard vers la fenêtre de la maison, elle entendit un fracas, puis un cri. Elle se figea, ancrée dans le sol. Était-ce son imagination ? Peter sortit de la maison tout un coup. En voyant Laura, il s'arrêta.
« -Que fais-tu là ? Dit il durement.
-Je t'attendais, mais tu n'es jamais venu, donc je suis partie sonner chez toi, j'ai entendu le bruit et le cri.
Elle vit Peter se raidir.
-Quel cri ? Quel bruit ?
-Celui qui vient d'apparaître. Se justifia t-elle
-Ah oui, c'est juste... ma mère qui a cassé un vase en se cognant à la table. Rien de grave.
Il eut un moment de silence entre les deux amis. Puis Peter s'approcha et demanda :
-Bon, on va chez Mathilde ? »

Pendant la route, les deux ados restèrent silencieux. Arrivés chez Mathilde, la situation restait inchangée.
Une période de froid s'installa entre eux pendant plusieurs semaines. Ils ne parlaient plus trop. Laura ne comprenait pas pourquoi il avait changé si brutalement.
Elle le voyait dans la cour, ils s'échangeaient des regards. Mais la glace restait intacte.
Un matin, Laura éprouva un besoin de parler à Peter. Et elle était sûre que lui-même ressentait ce besoin. Séparés, ils étaient comme seuls au monde, ils ne formaient qu'une et même personne. Ils ne pouvaient pas s'ignorer comme ça. Elle décida alors de lui parler le lendemain.
Elle quitta sa chambre avec hâte le matin même.
Elle se rendit à l'école le plus vite possible afin d'arriver avant le jeune homme pour pouvoir lui parler.
Elle attendit. Elle voyait tout le monde, tout les gens de sa classe, arrivaient petit à petit. Personne ne faisait attention à la jeune fille qui attendait avec impatience celui que tout le monde avait déjà oublié.
Les minutes passèrent. Toujours personne. Elle commençait à désespérer.
La sonnerie retentit au loin. Peter n'avait pas encore traversé la porte. Elle s'en alla, en espérant qu'il vienne aux cours de la journée.    

Celui qui n'avait pas de rêve ✔ [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant