Chapitre 2: Someone call the doctor... !

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Lorsque l'homme tombe au sol, il me faut moins d'une seconde pour me précipiter sur lui. Il semble évanoui. Je lui secoue l'épaule mais il ne répond pas. J'écarte un peu ses cheveux: il est blessé à la tempe et on visage est tellement couvert de poussière et de sang que je n'arrive pas à discerner ses trais. Et pourtant, encore une fois, cette impression de déjà-vu vient me frapper. Je le regarde fixement, cherchant où j'aurais pu le voir.

Soudain il gémit, me ramenant à la réalité. Il faut que je l'amène à l'hôpital ! Je cours dans la maison et m'empare des clés de la vieille voiture que ma grand-mère m'a donné : il faut que je la conduise au plus près de cet inconnu pour que je puisse le hisser dedans...

Mais bien sûr, rien ne se passa comme prévu : la voiture était tellement vieille et je ne l'avais pas utilisé depuis plus de dix jours: elle refusa tout bonnement de démarrer. Au bout de dix minutes à m'énerver, j'abandonnai pour retourner m'occuper de l'homme. Si je ne pouvais pas l'emmener à l'hôpital, il fallait que je le soigne moi-même. Je tentai de le réveiller, sans succès. Lentement, la panique commença à monter en moi à mesure que je réalisai à quel point la situation était catastrophique: j'étais sans voiture, sans aucun moyen de me déplacer au beau milieu de la cambrousse avec un inconnu, possiblement aux tendances psychopathes, évanoui dans mon jardin sur un tas de mauvaises herbes déracinées, vestige de ma pauvre tentative de jardinage.

- Respire Pia, tout va bien! me murmurais-je à moi même, déjà, rentre le dans la maison avant qu'il ne meure sur le gazon... 

Puisque je ne parvins pas à le porter, je le tirai jusqu'à l'intérieur où je réussis à l'allonger sur le canapé, toujours inconscient.

Je courus avec précipitation dans la salle de bain, la panique me battant les tempes et saisis tout ce que j'avais sous la main.

Après avoir écarté ses cheveux, j'examinai la plaie sur sa tempe : je la nettoyai avec des compresses et de l'eau en faisant attention de ne rien aggraver. Une fois dégagée, la blessure semblait beaucoup moins grave et ne saignait plus. Pas besoins de point de suture. Rassurée, je pansai le tout en prenant bien soin de tout désinfecter. Puis j'eus une brève hésitation quant à examiner le reste. Je me mordis la lèvre mais décidai finalement d'examiner son torse et ses bras, en me répétant que c'était pour des raisons tout à fait médicales: j'étais idiote d'hésiter.

J'ouvris sa chemise rapidement : quelques égratignures sans importance sur son torse. Un torse un peu musclé, sec, preuve d'un entretien physique régulier. Je refermai rapidement sa chemise, remontant les manches : il y avait là une plus grosse égratignure que je pansai également. Une fois fini, j'allai chercher un verre d'eau et tentai de le lui faire boire. Mais il était visiblement trop inconscient pour cela. Je le secouai légèrement, sans résultat. Je vérifiai sa température: aucun signe d'hypothermie. Je le recouvris tout de même d'une légère couverture, lançant un "désolé" silencieux à ma grand-mère pour le tissu et le canapé maintenant tachés de sang.

Il n'y avait qu'une solution: attendre. Pour passer le temps, je me mis à l'observer, l'impression de déjà-vu grandissant en moi. Plus je le regardais, plus j'avais l'impression de le connaitre. Vraiment étrange. Peut-être que si je lui nettoyais l'intégralité du visage je le reconnaîtrais ? Occupée par ses plaies, ce détail m'était sorti de la tête. C'est ce que je fis. 

Son visage était désormais propre et j'eus la certitude absolue de le connaitre.

Soudain, la vérité m'éclata en pleine figure : ces cheveux noirs, ces yeux en amande, ces pommettes saillantes, presque coupantes et cette bouche qui laissait déjà deviner un sourire que je connaissais si bien... 

A moins que mon esprit me joue des tours, j'avais devant moi Chen de EXO... en chair et en os.

Chen, Kim Jongdae, mon bias, celui que j'adorais depuis presque cinq ans. Celui qui était mon fond d'écran depuis autant de temps, qui était en photo dans mon téléphone tellement de fois. Celui que je rêvais de rencontrer, de remercier, à qui j'avais envie d'exprimer tout mon amour, mon soutient et toute ma reconnaissance. Mais non ! Impossible ! Je devais rêver ! 

Je reculai en tremblant mais il poussa un gémissement et toussa. Je me précipitai avec mon verre d'eau et le lui fit boire en ignorant mes mains tremblantes. Il le bu avidement, visiblement très déshydraté. Je lui en donnais un deuxième. Il avait l'air tellement mal ! Il me lança à peine un regard avant de sombrer dans un sommeil profond. 

Je lui touchai le front en tentant de rester concentrée: il était brûlant.

Je le regardai, abasourdie. Je ne savais comment réagir, que faire de plus. En essayant de calmer ma frénésie, je lui secouai l'épaule à nouveau: il grogna faiblement et ses paupières s'entrouvrirent l'espace d'une seconde. Elles se refermèrent aussitôt mais c'était suffisant: il n'était pas inconscient. 

Je me préparai un thé tout en réfléchissant. Tout d'abord, était-ce vraiment lui ?

Ça me paraissait à la fois tellement évident et tellement impossible ! Et si c'était lui, que c'était-il passé pour qu'il atterrisse ici, dans la plus paumée des campagnes, dans un état aussi déplorable ? Où étaient les autres EXO ? Pourquoi était-il en France ? S'ils faisaient un concert ou assistaient à un événement en France, je l'aurais su via les réseaux sociaux ou quelque chose comme du genre... 

Mon flot de questions était sans fin et une, très importante, me perturbait de plus en plus, m'empêchant de me calmer: dans quel état sera-t-il quand il se réveillera ?

Ayant grandi avec une mère infirmière, il était plutôt facile de voir qu'il était déshydraté et en manque de sommeil, qu'il ne risquait pas grand-chose physiquement. Mais psychologiquement ? Il est fort possible qu'il se réveille traumatisé et si c'est le cas, comment je pourrais l'aider? Je ne suis pas docteur, encore moins psychologue et je parle trois mots de coréen, pas plus !

Sans savoir pourquoi, mais avec la clarté d'une évidence, une autre question s'imposa à moi : devais-je lui dire que j'étais une EXO-L ? C'était une question que je me serais posé, à un moment ou à un autre, de toute manière. Car il était blessé, dans un pays dont il ne connaissait même pas la langue, sûrement traumatisé: aurait-il envie de se réveiller dans la peau d'un idol et pas de personne « lambda » ? Je me connais, je sais que je ne vais pas être hystérique, avoir de comportement pesant pour mais quand bien même... S'il le sait, son regard va changer et il sera moins à l'aise, c'est sûr. Il pourrait même me prendre pour une sasaeng fan. A cette pensé, je frissonnai. S'il y a bien une chose que je ne veux pas être perçue comme, c'est une sasaeng

Non, je pense que tout sera plus simple si je lui fais croire que je ne le connais pas, que je ne connais ni EXO, ni la K-pop. Ce sera plus facile ainsi, moins pesant pour lui.

Je pris une grande inspiration : je ne sais combien de temps il va rester ici, pendant combien de temps je vais pouvoir profiter de sa présence, mais il allait falloir tout recommencer à zéro.

M'assurant qu'il avait bien la couverture, un grand verre d'eau près de lui ainsi qu'une lumière allumée, je partis me coucher, encore bien trop fébrile pour que je puisse penser à fermer l'oeil de la nuit.


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My EXO star [FF EXO]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant