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Lomepal x Lost - Danse

Point de vue Jules

- Châtelet, répète pour la seconde fois une voix féminine et passive.

Y'avait plein d'autres connards mais c'est moi celui que t'as choisi pour te raccompagner

Seul avec toi, j'ai tellement d'chance

Assis sur les sièges inconfortables du métro Parisien, j'observe amusé la scène qui se déroule sous mes yeux. Voilà bien dix minutes qu'Eden s'est lancée dans une battle de regards avec l'inconnue face à nous. La pauvre a eu le malheur de me lancer un clin d'oeil et s'est ainsi attirée les foudres de mon amie. Lassée de ce petit jeu, ma camarade finit par agripper possessivement mon bras et poser délicatement sa tête sur mon épaule, vaincue l'inconnue détourne la tête en faisant la moue. Ma blonde défronce immédiatement les sourcils et un sourire satisfait viens illuminer son visage.

On se ressemble, triste en couple, heureux sans

On se parle pas, on se ressent

- J'imagine que tu ne veux toujours pas me dire où on va, tentais-je.

- T'es plutôt perspicace comme garçon, me répond-elle d'un ton joueur.

- A quoi tu joues ? dis-je en indiquant du menton sa nouvelle ennemie.

- Tu sais que tu poses trop de questions ? rétorque t-elle en levant ses prunelles brunes au ciel.

Je m'apprête à insister quand je sens mon téléphone vibrer une énième fois. Nous ne sommes partis que depuis une demi heure et j'ai déjà reçu des dizaines de messages plus inintéressants les uns que les autres, je me demande comment fait Eden pour ne pas s'énerver de tout ces SMS inutiles. Je lis les derniers reçus qui s'affichent dans mon fil de notifications :

Paul : T où gros

Louis : ramène toi c'est chaud

Louis : prends moi une teq au passage

Louis : j'attend

Louis : bouge toi

- Moi je l'éteins, me confie la belle comme si elle avait lue dans mes pensées tout en me montrant l'écran noir de son iPhone.

Je ne prend même pas la peine d'ouvrir les autres messages et, sur les conseils de ma guide d'une nuit, j'éteins l'appareil avant de le ranger dans la poche de mon jean.

- On est presque arrivés, m'informe-t-elle lorsque notre moyen de transport s'arrête à la station Hotel De Ville.

La jeune femme de tout à l'heure se lève et m'adresse un dernier sourire avant de quitter le véhicule. Je l'a salue d'un petit geste de la main par pure provocation et la réaction ne se fait pas attendre puisque je me prend une petite tape derrière la tête.

- T'es beaucoup trop violente, gémis-je.

Elle s'étonne de voir le cœur de la bête

Y'a de la tendresse caché sous les crocs de l'homme

- Saint Paul, annonce la voix du métro toujours aussi inexpressive.

- On descend ! s'exclame Eden en se levant brusquement du strapontin.

Lorsque le métro s'arrête, j'appuie sur la manette qui permet l'ouverture des portes, nous sautons du wagon et grimpons quatre à quatre les marches qui nous mènent à l'extérieur de la station.

Yeux DisentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant