Parfum vanille/choco

31

J'crois qu'il reste de l'espoir partout où il y a de l'amour

————

lundi 1er mars, 11.32am

Faculté de langues

Je sors de la fac le sourire aux lèvres, pour la première fois de l'année sûrement. Je sors du bureau du doyen, je suis plutôt satisfaite de ce qu'il m'a dit donc je m'empresse d'al'er chez Théo pour lui annoncer la bonne nouvelle. J'arrive une quinzaine de minutes à pied plus tard. Je frappe et il vient m'ouvrir, sans son fauteuil encore. Ça me fait bizarre de le voir debout genre j'ai l'impression qu'il a mal.

Moi, en rentrant - Ça va?

Théo - Bien et toi?

Moi - Ouaaais, j'ai une bonne nouvelle!

Théo - Oula, attends on va s'asseoir tu vas m'expliquer.

Je m'assois sur le canapé pendant qu'il ferme la porte avant de venir s'asseoir à côté de moi. Il me regarde en souriant ce qui a le don de me déstabiliser.

Théo, en souriant - Ok, dis-moi.

Moi - J'ai parlé avec le doyen et il a dit que pour le fauteuil, c'était pas du tout un problème et qu'on pouvait t'amenagé une place dans les amphis pour pas que t'ai à monter les marches. Et même l'infirmière a dit qu'elle restait à ta disposition si t'avais des douleurs ou quoi, et...

Théo - Attends, attends je t'arrête tout de suite là. Je compte pas aller à la fac en fauteuil, c'est mort, cherche pas.

Moi - Quoi? Mais si, tu vas y aller, en fait. Tu vas pas rattraper les cours sur moi toute l'année quand même.

Théo - Si c'est le fait de me donner tes cours qui te dérange, y a pas de soucis je demande à quelqu'un d'autre.

Moi - Arrête tes conneries, tu sais très bien que je m'en fous. Mais il faut que tu sortes de chez toi c'est bon, tu crois que les gens ils vont dire quoi? On s'en fout de ce que pensent les gens de toute façon. T'as eu un accident, oui, tu...

Théo - J'irais pas putain! Arrête de me materner, je t'ai dis que j'irais pas.

J'ai un peu sursauté quand il a élevé la voix, je vous cache pas. Je me suis fait toute petite, j'ai arrêté de parler. Je voulais bien faire, moi. Je voulais juste l'aider. Je l'ai entendu soupirer et il a passé une main dans ses cheveux. Arrête de me materner il a dit. Si c'est comme ça qu'il voit les choses, je préfère le laisser gérer tout ça mais bon il aurait pu me dire avant que je le saoulais. Une boule se forme dans ma gorge, vraiment je me sens super mal. La manière dont il m'a stoppé là, je m'y attendais pas. Je sais qu'il était pas trop pour sortir et aller en cours avec son fauteuil mais quand j'ai appris que c'était possible de faire quelques aménagements pour lui j'ai pensé qu'il apprécierait. Après plusieurs minutes de silence, il pose sa main sur ma cuisse. Je réagis pas.

Théo, plus calme - Excuse-moi, je voulais pas te vexer.

Moi - C'est rien.

Il me lance un regard. J'ai la tête baissée sur mes doigts que je triture.

Théo - Kendra... Excuse-moi.