Chapitre 9

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Elle est morte.
Lise est morte.
Et moi je suis seule.
Elle est morte.
Lise est morte.
Et moi je suis seule.
Elle est morte.
Lise est morte.
Et moi je suis seule.
Je répétait ces mots en boucle dans ma tête.
Je me sentais vide d'émotions, triste, désespérée et seule.
Mon meilleur ami était un zombie.
Ma meilleure amie était devenue folle.
J'avais tué l'une des deux et je me devais de tuer l'autre.
Les aides aériennes étaient arrivées sur la plage, comme des flocons se déposant délicatement sur le sol, à l'aide sun fragile parachute. Et plusieurs personnes s'étaient battues pour les avoir. Des gens de ma classe autrefois amis réduits à se tirer dessus. Des monstres. Des insectes.
Et moi je contemplais la scène de haut, au bord de la falaise, en même temps terrorisée et en même temps attirée vers ce vide par une force inconnue.
Je me tournais et m'apprêtais à partir quand je sentis un frisson dans le dos. Glacé, il me poussait à regarder à nouveau la plage en contrebas où se trouvait le cadavre de Lise, écrasé, le sang et des morceaux de corps ayants giclés, ce qui coloraient la plage pure et blanche de rouge sombre et triste. Toutes les mouchetures de sang écarlates donnaient une sensation de tourment à la scène et je trouvais cette tâche rouge d'une étrange beauté.
Je vis alors une scène qui attira mon attention.
En bas, sur la plage, première scène d'une pièce de théâtre macabre, berceau de la mort et origine du drame, sur cette plage comparable au début de mon enfer, sur cette plage maudite, où l'horloge de ma mort avait commencé à compter se trouvait Adèle.
Adèle.
Suivie de ses amis, la jeune fille avançait en direction de l'une des valises au bout des parachutes.
Adèle se pencha pour arracher la valise au parachute et s'éloigne alors tranquillement.
Je vis, du haut de ma falaise, surgir deux zombies sur la gauche, sortant de la forêt comme les screemers terrifiants d'un film d'horreur. Les zombis avisèrent les 4 filles et se jetèrent à leur poursuite.
Et je vis alors l'étendu de la méchanceté d'Adèle : cette peste fit un croche pied à l'une de ses toutous. La petite rousse s'écroula à terre et les zombis, arrivés à sa hauteur, se mirent à la dévorer vivante tandis qu'elle appelait Adèle et les autres au secours, tout en poussant des hurlements atroces qui résonnaient jusque dans mon âme.
Les autres ne réagissaient pas elles se contentaient de s'éloigner en courant, laissant derrière elles uniquement des traces de pas délicats bien vite effacés par la mer et son chant mélodieux.
J'étais écoeurée.

Regarde les être humains Rosabelle. C'est ça. C'est mal. C'est pourri de l'intérieur. Adèle a tout compris. Adèle va te tuer. Adèle va gagner.
Oh ! Rosabelle...

Je me contentais de regarder la scène. Incapable de réagir.
Je me contentais d'écouter la pauvre rousse hurler tandis que mes anciens amis zombifiés la dévorait.
Je regardais ce monde monstrueux du haut de ma falaise.
Il aurait été tellement plus facile pour moi de sauter.
Sauter dans le vide et mettre fin à mes jours pour ne plus avoir a endurer le désormais cauchemar de ma vie.

Mais... Rosabelle... La vie est un cauchemar. C'est juste que tu ne l'as pas encore vu. Tourne toi Rosabelle. Retourne dans la forêt. Trouve Lise. Tue-la. Gagne. Laisse moi sortir. Laisse moi jouer. L'horloge tourne. La vie est un jeu monstrueux Rosabelle. Le temps est une des règles. La mort en est l'issu. Mais l'heure de la tienne n'a pas encore sonné. Et cette partie tu vas la gagner. Avec moi.

Je sentais que mon cerveau était dévoré de l'intérieur par cette petite voix. Ma petite voix.

Je tournais alors les talons, et m'enfonçais à nouveau dans la sombre forêt, désormais aussi ténébreuse que mon coeur.

Je décidais alors de surveiller Adèle avant de trouver le bon moment pour tuer cette garce, cette pourriture qui ne méritait pas d'exister.
Pourquoi était-elle en vie alors que ceux auxquels je tiens sont morts ? Pourquoi ? Et pourquoi sont-ils morts ? Pourquoi nous ? Pourquoi cette classe de cette année de ce lycée ?

Tu es méchante Rosabelle : tu souhaites le malheur d'une autre classe pour peu que la tienne y est échappée. Si ce n'est pas ta classe qui souffrait ainsi ce serait quelqu'un d'autre ! Ce n'est pas gentil ça !

Ça m'étais égal. JE M'EN FICHAIS !

J'avais perdu toutes les personnes que j'aimais.
On m'avait fait tant de mal que je perdait l'esprit.
Il était légitime que, à mon tour je m'amuse un peu non ?

Je m'écroulais alors au sol, torturé par les voix et les pensées contradictoire dans ma tête. Je chutais vers le sol tendre composé de mousse et de feuilles délicates. Je roulais au sol sur plusieurs mètres et, tandis que la nausée me gagnait et que je sentais mes yeux se brouiller de larmes amères et salées, ma dégringolade se stoppa net et j'atteris sur le dos en pleins milieux d'une clairière.

Le ciel. Aussi bleu que l'océan. J'étais allongée dans l'herbe tendre, sous le feuillage d'un arbre tâché de sang -à moins que ce ne soit que mon imagination que sais-je : je ne pouvais même plus différencier le réel de l'irréel-.
Je sentais une brise fraîche piquer ma peau là où mes larmes salées avaient coulé.
Je sentais l'herbe fraîche et tendre sous les doigts de ma main droite en contraste avec la sensation du fourreau de mon katana dans la main gauche.
Le monde.
Aussi beau que mystérieux.
Aussi immense que dangereux.
Aussi merveilleux que monstrueux.
Mon monde.
Je l'entendis alors, lointaine et floue, comme le chant d'un rouge gorge perché dans les branches.
Tandis que mon coeur saignait, elle m'appaisait.
Le doux son de mon horloge. Le doux son de l'horloge qui rythmait l'île.

Et je me mis alors à hurler.
Un son inquiétant et perçant. Empli de douleur.
Un hurlement qui venait droit de mon coeur-ou de ce qu'il en restait-.
Le hurlement d'un animal blessé et à l'agonie.
Un triste hurlement qui se changea en rire.
Un rire cristallin empli de joie.
Un rire qui dura de longues secondes, de longues minutes, de longue heures.

Un rire qui résonnait dans ce monde de silence.

Note de l'auteur :

Rosalie est en vie je demande une salve d'applaudissement à tous !!

Non plus sérieusement sachez que je vous présente mes excuses d'avoir été bof active (pas du tout tu veux dire !!)

Mais il faut savoir qu'avec la reprise des cours, la fatigue (et la flemme) bah c'était chaud d'écrire quoi.
Et puis l'inspiration a fait ses bagages et est partie vivre quelque part loin de moi, je sais pas mais elle est revenue pour ce chapitre mdr.

Bon bah on va dire que je suis excusée hein !
Sur ce j'espère que ce chapitre vous aura plus comme je l'ai déjà dit aujourd'hui merci beaucoup pour vos votes et tout le tralala !!

Écrit de l'au-delà et bises de Rosa !

L'horloge des MortsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant