Chapitre 3

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Des cris.
Des hurlements.
Des larmes.
Du désespoir.
Je n'entendais, ne voyais et ne ressentais que ça.
Tous mes petits camarades de classe hurlaient, criaient, pleuraient et allaient en tout sens ; comme des fourmis apeurées qu'on écrase tour à tour sans pitié.
Certains s'élancèrent vers la mer bleu azur, leur seul espoir.
L'espoir. Une lueur aussi belle que dangereuse. L'espoir peut vous sauver comme vous tuer. Et l'espoir ravagea la vie des quelques élèves qui s'élancèrent vers l'eau translucide : le garçon qui nageait devant se stoppa net et, dans une gerbe de bulle et d'éclaboussures rouges, cessa de nager. Un étrange snipper caché venait de lui tirer une balle dans la tête.
La fille qui nageait derrière lui comprit qu'elle avait enfreint l'une des règles en tentant de quitter l'île à la nage.
Elle poussa un hurlement terrifié. Un hurlement tel que Rosabelle n'en avait jamais entendu. Le hurlement d'une créature au bord de la mort.
Pendant que le cadavre de son ami commençait à couler lentement la petite rousse se mit à nager en sens inverse : droit vers le rivage et le doux sable chaud.
C'était monstrueux : pousser cette pauvre fille à revenir vers l'endroit que la peur l'avait poussé à quitter. De plus, le mystérieux tireur lui donnait l'espoir de la vie auquel elle s'accrochait. Comme il ne tirait pas tout de suite, la nageuse cru qu'en retournant vers le rivage elle pouvait sauver sa vie qui tenait à moins d'un fil.
Et le fil se rompit.
Le snipper la laissa nager un peu avant de tirer une seconde balle, sifflant comme le vent, qui vint se loger droit dans la tête de la malheureuse tandis que ses larmes se mêlaient à l'eau bleutée.
Et la jeune fille se fit rapidement engloutir par les eaux, son bras qui bougeait encore en dernier.
Lise tomba à genoux à côté de moi et plaqua ses mains devant sa bouche tandis que celle-ci se déformait à cause de l'horreur. Alexandre étouffait un cri de peur et je voyais un mélange de dégoût et de colère déformer les traits de son visage.
La panique gagna encore plus ma classe tandis qu'aucun ne savait d'où venait le snipper qui avait tiré avec froideur sur deux de mes amis.
Il avait tiré. Il avait ôté deux vies. Tous les futurs possibles. Tout ce qu'ils auraient pu vivre. Ce tireur avait éteint sans remords deux lueurs. Il les avait soufflé en appuyant simplement sur la gâchette. Un geste si simple et si léger et pourtant si lourd de conséquences.
Et moi je restais là.
Seule.
Au milieu du chaos.
La main gauche tâchée du sang de Prune, le rouleau ensanglanté toujours à la main, je sentais tomber  goutte à goutte sur le sol sablonneux des petites perles écarlates symbole de vie, de mort et de souffrance.
Je regardais avec appréhension et peur la plage en apparence paradisiaque qui était en train de virer à la scène d'un théâtre de cauchemar.
Je sentis alors que je tremblais. J'étais paralysée. Je ne pouvais plus bouger. Je n'arrivais plus à respirer. J'étais terrorisée tandis que je voyais la mort planer comme une ombre vers nous, étendre ses ailes monstrueuses et abattre sa faux démoniaque sur notre classe.
Pourquoi nous ? Pourquoi la 1ère A ? Qu'avions nous fait pour mériter de subir une expérience aussi atroce ?
Lise pleurait toujours au sol et Alexandre était en train de tenter de la relever.
Je vis certains d'entre nous s'enfoncer dans la jungle en apparence hostile de l'île et je vis des petits groupes se former avant de s'éloigner en courant les uns des autres.
Il n'avait fallu que quelque heures pour qu'une classe avant si soudée et unie devienne le berceau de la terreur et de la méfiance.
Il n'avait fallu que quelque heures pour que ma petite vie tranquille vire au cauchemar.
Il n'avait fallu que quelque heures pour que le beau rêve vire au cauchemar.
Ma vie, si insignifiante dans l'immensité de l'univers, si courte à l'échelle de la planète, pas plus longue qu'un soupire, cette vie à laquelle pourtant j'accordais tant d'importance et de valeur était en train de m'être volée.
C'était si injuste que quelqu'un que nous ne connaissions même pas nous traite comme des pantins et nous fasse jouer tous ensemble en nous faisant danser sur une mélodie de terreur et de mort.
Et pourtant... Je n'avais encore aucune idée de tout ce qui nous attendait.
Et je n'avais pas non plus idée de ce que j'allais devenir.

Note de l'auteur :

Voilà voilà ! Mon chapitre 3 ! Alors vous en pensez quoi ? C'est chaud patate hein !
Les actions commencent enfin et je mets tous de même un peu de suspense paske sinon c'est pas rigolo !
J'espère que ce chapitre vous aura plu  et comme je vous l'écris à 1h43 PRÉCISE il est fort probable que la fatigue décide forcément de glisser ça et des fautes d'orthographes je m'en excuse !

Je publie un nouveau chapitre bientôt ! (On croise les doigts. Mdr.)

Écrit de l'au-delà et bises de Rosa !

Ps : petite anecdote pour les curieux même si on s'en fout : comme j'aime pas faire des fautes (quand même !) et que j'ai eu un gros bug, j'ai dû chercher la conjugaison du verbe rompre ! XD On remercie internet petite dédicace

L'horloge des MortsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant