Chapitre 7

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Non. Non. Non ! Non !! NON !! NON !!!

Ça ne pouvait pas être vrai. Rien n'était vrai. La pluie n'existait pas. Cette île n'existait pas. Ce cauchemar n'existait pas !
Et je l'entendis alors ricaner comme à son habitude. Cette petite voix sournoise et moqueuse, en apparence douce mais en réalité monstrueuse. La petite voix de ma folie. Ma folie qui gagnait de plus en plus de place dans mon corps et dans me tête au fur et à mesure que le désespoir me gagnait, qui me colonisait et grandissait en moi comme un cancer, qui me rongait de l'intérieur. Je voyais disparaître ceux que j'aimais. Je voyais mourir sous mes yeux mes proches, sans pouvoir faire quelque chose. Ma santé mentale diminuait au fur et à mesure que le cauchemar de cette île avançait.
Et j'entendais toujours le son de la voix qui me rendait complètement folle. Parce qu'au fond de moi je savais qu'elle avait raison.

Et pourtant, regarde Rosabelle. Regarde et ressens. Sans te mentir, sans te cacher la vérité, sans fuir. Regarde ! Regarde cette île ! Ressens les gouttes de pluie qui te trempe comme le désespoir te gagne. Regarde Alexandre qui s'avance vers toi. Ça a le corps d'Alexandre mais ça n'est plus Alexandre. Regarde ta chère Lise trembler comme une feuille et s'accrocher à toi si fébrilement. Elle est si fragile. Elle t'empêche de bouger. Elle le fait exprès peut être ? Rosabelle tu es faible. Tu n'es rien sans moi. Tu ne peux rien. Tu n'es pas capable de te protéger ou de te défendre. Tu ne veux pas faire de mal et être gentille mais la gentillesse te tuera. Ce monde n'a plus rien à voir avec celui que tu as connu. Regarde ! Regarde et laisse moi sortir ! Laisse moi jouer ! Laisse moi les tuer ! S'il-te-plaît !

Je refusais de laisser la place à cette voix. Elle murmurait suffisamment fort dans mes oreilles, il était hors de question que je la laisse souffler mes actions à mon cerveau.
Il n'empêche que ma voix avait raison : sans elle jamais je ne pourrais m'en sortir.
Ce cruel dilemne ne me laissait guère le choix.
De plus, mes anciens amis désormais zombifiés se dirigeait vers Lise et moi pour nous dévorer.
J'ai alors fait le triste choix de lui laisser un peu de place. Je lui laissais un peu de contrôle.
Elle se mit à jubiler comme un enfant qui réclame un bonbon et qui finit enfin par l'avoir.

C'est amusant Rosabelle. Tu penses que tu contrôles tout mais tu ne contrôles rien. Enfin bon, c'est déjà ça ! Merci très chère ! Je vais les faire danser au son de l'horloge des morts !

Car oui je l'entendais également. Le son de l'horloge qui ne semblait jamais vouloir s'arrêter.
Le compte à rebours de ma mort.
Dès que l'horloge s'arrêtera, si la partie n'était pas fini, j'allais mourir. En même temps la vie entière était un compte à rebours. Chaque minute de vie signifiait un pas vers la mort. Chaque instant passé nous annonçait que nous nous approchions de notre fin.
Et j'entendais le tic tac incessant de l'horloge.
Ce bruit normalement doux et apaisant, le bruit régulier du pendule, avait pour effet de m'agacer, alors que d'habitude j'aimais ça.
Ainsi je n'étais plus tout à fait moi-même ?
Elle avait pris le dessus. Ma voix avait pris le dessus. Juste quelques instants.

Attentive, je cherchais autours de moi le moyen de me défendre.
Et je vis quelques mètres derrière moi, posé contre un arbre et camouflé avec du feuillage et des branches un superbe katana noir. L'une des armes disséminées sur l'île. La chose qui allait nous sauver la vie.
Je me dégageais alors violemment de l'étreinte de lise avant de filer en arrière, droit sur Alexandre qui avait ses bras tendus vers moi. Sa mâchoire grande ouverte laissait voir sa bouche qui pourrissait et, même si j'étais à quelques mètres de lui je sentais son haleine fétide.
Je plongeais en avant, avant de glisser sur le sol et de passer entre les jambes de mon ami qui n'en était désormais plus un.
Je me relevais gracieusement après avoir fait une roulade tandis qu'Alexandre se tournait vers moi. Je courus le plus vite possible, comme je n'avais jamais couru, comme si ma vie en dépendait -ce qui était le cas-.
Je l'avais ! Le katana qui allait nous sauver la vie ! Je l'avais dans mes mains ! Je me sentais si rassurée ! Si apaisée.
Mais ce n'était pas encore fini.
Je me tournais brutalement vers Alexandre avant de lever le katana en position d'attaque.
Je poussait un cri brutal avant de plonger en avant et je tranchais la jambe d'Alexandre.
Je ne pouvais pas faire plus : Alexandre était mon meilleur ami je ne pourrais jamais lui faire de mal.
J'avais envie de pleurer et de vomir.
Il ne fallut que quelques secondes de déconcentration pour que je trébuche à terre et pour que Prune ne se jette sur moi.
Je la vis arriver grâce au hurlement terrifié de Lise.
Au dessus de moi, Prune faisait tout pour s'approcher de ma gorge et pour la trancher.
Elle perdait des lambeaux de chairs et son haleine de mort empestait.
Je pris le katana dans mes mains avant de lui trancher la tête avec un sourire satisfait.
Il ne restait désormais qu'Alexandre et Jules.
Jules.
Celui qui avait tué Alexandre. Le monstre qui avait tué mon meilleur ami. Il me l'avait arraché à tout jamais.
Je sentais une fureur sans nom m'envahir.
Je me tournais vers lui avec joie : être un zombie était un sort trop beau pour une ordure de son espèce.
Dans un grand rire, le regard complètement fou, je plongeais vers lui.
Il se dirigeait vers moi en grognant et, sans hésitation cette fois je lui tranchais un bras. Son sang noirçi et putride gicla dans l'air chargé de pluie tandis que je pivotais sur moi-même dans le sable trempé avant de filer vers lui comme une flèche et de lui trancher le second bras.
Répétant ce schéma plusieurs fois je le demembrais petit à petit, avec joie et bonheur, tandis que je l'achevais en tranchant sa tête.
Il pleuvait encore sur l'île.
Mais je vis une petite éclaircie tandis que les gouttes de pluie cessaient petit à petit pour laisser la place au soleil de ce mois d'été.
Alexandre, à cause de sa jambe en moins était pour l'instant immobilisé a terre. En un sens j'étais contente car je savais que jamais je ne pourrais lui faire de mal : je m'en voulais déjà de lui avoir tranché la jambe.
Je donnais alors un coup de pied, toujours en rigolant dans le cadavre de Jules qui, désormais ne bougaeait plus.
J'avais compris au terme de ce combat qu'il fallait séparer la tête du reste du corps pour que le zombie cesse de bouger.
Je souriais à l'encontre du timide rayon de soleil : jamais je ne m'étais sentie aussi vivante ; jamais je n'avais autant aimé être moi. En admettant que je sois toujours moi...
Et pourtant, quelque part, je me disais quand même que tout ça n'avait aucun sens. Comme un oiseau dont on arrache les ailes et qui arrive encore à voler. Ce monde était un monde de fou. Sans aucun sens.

C'est ça la folie Rosabelle. La vérité ne veut rien dire. Les propos n'ont aucun sens ou alors ils ne font sens que pour le fou. Un monde absurde et incohérent dans lequel tu règnes comme bon te semble. Ou plutôt, un monde dénué de raison dans lequel je te fais régner.
Merci pour la danse macabre Rosabelle, je me suis bien amusée !

Je refusais de sombrer dans la folie. En même temps si j'entendais cette voix, c'est que, quelque part, j'étais déjà folle n'est ce pas ? 

Note de l'auteur :

Ahahaaaa ! On admire le talent de rapidité de Mademoiselle !
Eh oui je poste vite n'est ce pas !
Le lendemain !!
Mais... mais que m'arrive-t-il ? Serais-je...... ......efficace ???
Bon plus sérieusement enfin les choses bougent un peu parce que jusque je l'avoue c'était surtout une bande de légumes !

J'espère que ce chapitre vous aura plu (et on espère tous que Rosabelle va pas sombrer dans la folie ! Mé je Spoil paaaaaseuuuh)

Sur ce tout le monde...

Écrit de l'au-delà et bises de Rosa !

P.s.: MOUHAHAHAH ENFIN ON DÉCOUVRE ROSABELLE !! (Sur le média hein nan mais je précise au cas où il y aurait des pas doués comme moi qui passent et qui sont en mode "wtf")

L'horloge des MortsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant