Partie 14 : Let it be me standing by your side

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« (Moving too fast, fading beyond all doubt. Trying to last, time is running out It's never to late to turn it around.

Remember love in your mind.)


Thomas,une cigarette à la main, adossé à l'embrasure de la porte fenêtre regardait Damien bercée dans la douce lumière orangée déclinante du crépuscule. Dans cette lumière son amant lui renvoyait l'image d'une représentation d'idole divine. Que ne dirait-il pas, il lui paraissait être un demi dieu. Mais au final le blasphème est inutile. Thomas au fond le sait et cela depuis toujours, à l'instant même de leur première rencontre. Durant ce moment où leurs yeux,porte de l'âme, seule détentrice des vérités indiscutables se sont enfin dévisagés. Damien n'est pas un dieu il est sensible au monde, à ses sentiments, il reste faillible. Il n'est pas un dieu ou divin. Mais bien une allégorie même de l'amour humain dans tout ses états. Son allégorie. Son amour intense, sensible et faillible. Faillible.

Ce mot resta stagner dans l'esprit de Thomas, le piquant à certains moments. Personne n'est infaillible. Parce que nous sommes tous sensibles, parce que Damien l'est aussi, parce que nous sommes avant tout de simples humains derrière nos idéalisations en allégories.C'est ainsi là le prix de notre redevance pour espérer aimer et être aimé. Et la réalité nonobstant le voile rose dont l'amour nous couvre les yeux finit toujours par nous rattraper.

Là,dans ce cadre idyllique de fin de journée bercée dans l'amour et le désir Thomas les yeux fixaient sur son amant réalisa la terrible vérité. Il passa au delà des iris bleus de son amant et tomba dans une clarté qu'on l'on pense tous inaccessible. Tant qu'on ne lui donne le temps nécessaire à sa compréhension. Là en un an de bonheur entre les petits déjeuner au lit, les câlins sous la couette, les streams, l'acceptation du public et de leur entourage social, les baisers au creux de la nuque, les envies et projets futurs, qu'est ce qui les protège de la faillibilité humaine ?Non pas que Thomas n'est jamais pensé à cette éventualité de rechute chez Damien. Mais . . . il préférait se laisser prendre au jeu de l'amour transit et oublier les choses désagréables aussi facilement qu'elles étaient venues quand bien même elles soient essentielles. « Ce n'est pas que je ne veux pas m'y confronter,mais j'ai peur des hypothèses émises en réponses à ces questions déroutantes. »

Thomas et Damien, là sur un balcon au sommet d'une tour hors d'atteinte dans leur cocon d'or et de bonheur. Nous pensons être protégés tout là haut hors de portée de la laideur du bas. Nous pensons ne pas pouvoir y tomber. Non, car même si nous ici regardons de tout là haut au plus bas en nous penchant un peu trop ; même si nous venons à basculer, le garde-corps nous retiendra. Cela, si nous et Thomas partons du principe que nous tous et Damien sommes infaillibles. Mais dans l'humain ce qui est faillible reste sa volonté. Une volonté à l'épreuve de nos grands huit sentimentaux.Même si le garde-corps nous retient qu'est ce qui nous empêcherait de l'enjamber pour se laisser glisser dans la laideur, s'il nous en prenait l'envie ? Que Thomas ne s'y méprenne pas la laideur ne vient pas d'en bas de cette cage dorée. Mais elle naît en nous tousse lovant dans nos failles, les exploitant. Damien n'enjambera le parapet pour la rejoindre mais pour s'y submerger.

Une nouvelle vie. C'était ce qu'il lui avait promis. Mais qui peut totalement faire abstraction de son passé. Nous sommes constitués et évoluons par nos actions, notre vécu. C'est ce qui fait ce que nous sommes aujourd'hui. Et ce que nous serons demain. Qui peut passer au dessus de la mort, d'un suicide, ou de ce que l'on a était ? Nous pouvons évoluer mais nous restons toujours intrinsèquement ce que nous avons été comme un relent de conscience ou de culpabilité.

Et à la fin la dernière question restante, et alors ?

Nous apprenons à vivre avec nos erreurs, notre culpabilité, nos échecs,la peur mais aussi nos espoirs et nos joies. C'est dans nos failles que résides les réponses à nos limites si caractéristiques. Ces mêmes failles qui nous servent d'abris à notre laideur. Ce n'est qu'une fois après les avoir comprises et acceptées que nous pouvons de nouveau avancer plus sereinement. Et là se trouve nicher dans un coin de l'esprit de Thomas, la dernière question.

- Pourquoi devions nous en arriver là ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant