4ème partie : Un souvenir encombrant, 2ème partie ; « Tu n'y échapperas pas. »

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11h30 : Tours, Appartement de Damien ;

« Devrai-je me battre ? Pourquoi me battre ? As-tu une raison ; as-tu seulement la moindre raison de vouloir encore te battre ? Qu'est ce qui peut encore avoir une valeur à mes yeux ? Aidez-moi ; ces mots auraient-ils seulement un sens si je les prononçai ? Auraient-ils seulement une quelconque portée ? Ou s'étoufferaient-ils comme ma volonté, ...comme mon envie de vivre. Y-a-t-il seulement un avenir pour quelqu'un comme moi dans ce monde ? Y-a-t-il encore un espoir pour que tout s'arrange ? Ai-je déjà outre passé la limite, le non-retour ? »

« En ai-je seulement encore la force ...ou l'envie ? »

Damien venait de se réveiller sur le sol de sa chambre prit de tremblements et de sueurs froides.

« Un jour, un jour viendra où une lame dessinée par ma souffrance finira par transpercer mes veines. » Serais-je alors enfin soulagé de tous ces maux ? »

Les rayons du soleil pénétrant dans sa chambre l'éblouissaient, perçaient ses yeux, son crâne et le brulaient de l'intérieur. Tout était une douleur sans discontinue vrillant son esprit. Il se roula en boule, se tordit, ferma les yeux. Rien n'arrêtait la souffrance qui le transperçait. Chaque articulation de son corps était douloureuse. Chaque mouvement demandait un effort surhumain. Damien hurla.

« Dites-moi, dites-moi qu'est-ce que je dois faire maintenant ? »

Il le savait, il lui en fallait. C'était ça, le seul et unique moyen d'aller mieux immédiatement. De ne plus rien sentir. De ne plus souffrir. De ne plus penser. Il en avait besoin. Son esprit était trop faible, trop violenté pour résister au manque. Son corps en réclamait. Encore. Et encore. Toujours plus. Plus rien chez lui était encore en mesure de dire stop à l'appel. La solution était à quelques mètres sur la table du salon. Dans un élan de désespoir, puisant dans ses dernières forces, surmontant la douleur lancinante qui l'envahissait, Damien releva le haut son corps et pris appuie sur le lit en s'aidant de son bras. Là assit sur le parquet de sa chambre, accoudé sur son matelas, il entreprit de relever la tête. Doucement, doucement, il avait la tête droite. Un mal de crâne terrible le traversa.

Un premier spasme. Un deuxième puis un troisième. Il fut pris de haut-le-cœur, mis sa main devant sa bouche mais trop tard. Un épais liquide jaune ocre sortit d'entre ses lèvres et lui tomba sur les genoux.

«Ca n'a plus aucune importance à présent. »

Damien se leva complétement non sans trébucher plusieurs fois et ignorant royalement son reflux lui descendant sur les jambes. Aveuglé par l'envie de remettre ça il en oublia la souffrance s'exerçant sur ses muscles. Le jeune homme traversa sa chambre en titubant maladroitement et à bout de force se laissa tomber vers le canapé. A cause de sa vision se dédoublant légèrement et de son relâchement d'attention à la vue du sachet, Damien tomba non pas sur le canapé mais à quelque centimètre de celui-ci sur le sol. Il se releva péniblement en émettant des cris plaintifs.

Il ne le voyait pas ni ne le sentait mais son nez et son arcade sourcilière gauche étaient en sang. Peu importé, seul la poudre brune occupait ses pensées. Dans un geste tremblant secoué de spasme il en prit une petite cuillère, versa le tout sur une feuille d'aluminium puis avec son briquet chauffa par en dessous. Avec une cigarette vide il aspira longuement les vapeurs. Puis au bout de quelques dizaines de minutes...

...plus rien, Damien le regard vide fixait le mur d'en face. Il était si bien. Il aurait voulu que cet état dure toujours. Ne plus jamais redescendre. Plus jamais.

Si notre ami Terracid avait regardé plus attentivement, s'il n'avait pas été en manque à chaque fois, aurait-il remarqué que le poudre de la cocaïne qu'il prenait habituellement avait changé de couleur. Le blanc immaculé avait laissé place à un marron sale. Depuis quelques temps son revendeur lui refilait en douce non pas la farine qu'il demandait mais de l'héroïne. Cela était plus rentable et l'assurait de revoir son acheteur à chaque manque sans que celui-ci soit en état de refuser.

- Pourquoi devions nous en arriver là ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant