13ème partie : How to save a life

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Hello à vous tous, voilà pas grand chose à dire à part que ce chapitre qui devait sortir hier bah du coup est là ce soir, excusez moi encore pour le retard non volontaire. J'espère que cette partie vous plaira étant un moment charnière de cette fic. Cependant je tenais à vous prévenir, cette histoire va bientôt prendre fin dans 2 ou 3 parties hélas. C'est d'ailleurs pour cela que je me permets de pouvoir sortir une nouvelle fic terraink malgré le fait que je m'organise déjà très mal X ). Celle-ci portera sur un thème plus profond et sera exploité plus grandement dans les personnages et le sujet principal. En tout cas j'espère quelle vous plaira. Pour ceux qui sont intrigués elle se nomme "Et puis au pire on meurt . . ." . En tout cas merci encore pour votre soutien et tout vos commentaires, vous êtes géniaux. Bien à vous et enjoy life.  Calîn ; )  

(Petit thanks spécial à rosedencre qui lu la fic en quelques jours et à laissé dans son passage énormément de comments pertinents, gentils ou tout simplement très drôles, merci à toi.)

22h32 : Chambre d'hôpital de Damien :

Je suis recroquevillé là dans mon lit la tête entre les bras, le front contre les genoux. Loin de tout et proche de rien, perdu dans un vide mental, plus rien ne fonctionne, plus de pensée, seul, j'observe. Calme, tout est calme, même en moi c'est creux. Pas apaisant, juste creux. Sans matière, sans forme. Un trou. Non. Un manque. La fenêtre de ma chambre est grande ouverte sur un petit parc au pied de l'hôpital. Des bouffées d'air chaud du soir rentre à la suite dans la pièce aseptisée me revigorant, moi cette larve, cette vie foutue en l'air. Cette enveloppe vide. Silence. Ecoute les sons du silence. Juste écoute la nuit. Ce moment ralentie pris entre deux temps charnières de jour. Inconnu des dormeurs, privilégié des veilleurs. Le vent amène avec lui cette odeur particulière des nuits chaudes d'été. Ces mêmes nuits de campings dans le sud avec mes parents et ma sœur. Tout comme ces fins de soirées avec Thomas sur le toit de Webedia à admirer les incandescences nocturnes de Paris. Là-haut, hors de portée de tout. Vous savez cette odeur indescriptible que l'on inspire allongé dans l'herbe fraîche entre deux frottements d'ailes d'un grillon bercée dans les lumières jaunes électriques. Un mélange de terre, de chaleur et d'humidité condensée. C'est un souvenir, une madeleine de Proust, un relent de mélancolie.

Les luminescences vives par petites touches, les couleurs du parc entre clair-obscur perçant à travers ma fenêtre m'offrent une ouverture sur une vie apaisée dans le blanc criard trop présent de cette chambre d'hôpital. Un moment de vie si calme. Une partie de la journée souvent oubliée où nous pouvons sortir sans cacher notre laideur interne. Une nuit d'été, là où la terre semble ralentir dans sa course au temps, là où les vies s'allongent, là où les histoires commencent. Ce temps privilégié où nous nous retrouvons un instant en face de nous même dans une méditation réflective. Un moment qui nous est donnée comme un sursis, une parenthèse, une bulle pour nous seul. Nous retrouver. Notre moment.

Mon instant de paix avec moi-même.

Je me lève doucement de mon lit. Les draps blancs se froissent sous les mouvements de mon corps endolori. Une jambe après l'autre s'éveillant doucement, faisant chaque mouvement pas à pas. Elles glissent entre les tissus rêches pour se laisser tomber en dehors de ce cocon protecteur. Mes pieds nus dans le vide attendent, comme redoutant le choc de mon être contre cette terre dure et froide. Terre que quelques mois plutôt je voulus quitter. Je les balance pour me donner un élan physique de courage face à ce sol, métaphore de ma réalité. Non, j'ai échoué. Non, je ne suis pas mort. Oui, ils m'ont récupéré. Oui, je suis encore là. Mais dans quel état. Si les médecins m'ont bien signifiés que je n'étais plus physiquement accro à l'héroïne après mon passage dans le coma et donc ma désintox forcée. J'ai encore ce besoin mental d'en prendre pour aller bien. Je n'ai pas de syndrome de sevrage et pourtant j'ai le sentiment que mon corps me réclame un peu plus chaque heure une dose. Aussi infime soit-elle. Et me tuer dans tout ça ? Je ne veux toujours pas vivre. Mais suis-je vraiment capable de mourir ? A vrai dire je ne sais plus quoi faire ou penser. Je suis aussi vide de sens que cette chambre. Tout est flou dans ma tête et pour le moment je me laisse porter par la vague espérant trouver une bouée au loin. Alors pour l'instant je suis comme insecte, insignifiant, fragile attiré par la lumière que j'ai voulu laisser derrière-moi.

- Pourquoi devions nous en arriver là ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant