Je suis partie comme on abandonne son navire en pleine houle. Laissant mes équipiers à bords, rompus de tous commandements de ma part. J'étais le capitaine qui tenait la barre et qui donnait les ordres à mes matelots.
"-Hissez la grande voile, virez à tribord moussaillons ! "
Je m'exprimais toujours de manière à me faire entendre et respecter. C'était moi qui dirigeais les opérations de ce voyage. Carte et boussole à portée de mains. Nous naviguions mais ce jour-ci la mer n'est pas bonne. Des vagues de plusieurs mètres de creux s'éclatent de toute leur force sur la coque du navire. Les bois se brisent, les tonneaux de provisions s'échouent à des kilomètres. Nous pouvons les voir partir, impuissants de tout ce désastre. Le bruit de la tempête éclate et nous avons froid. Certains réussissent à se réfugier à l'intérieur de ce qu'il reste de notre bateau. Moi, j'ai peur, je suis tétanisé. Je n'arrive pas à affronter ce qu'il nous arrive. Je veux fuir. ... Je m'engage entre les mats et les cordes laissées au sol, me prenant les pieds dedans. Je me rattrape tant bien que mal à tout ce que je peux pour ne pas chuter. Mais le pont est glissant.
Aujourd'hui, je suis partie comme on abandonne son navire en pleine houle. Laissant mes équipiers à bords, rompus de tous commandements de ma part. J'étais le capitaine qui tenait la barre et qui donnait les ordres .
[Ne jamais abandonner, même si la vie nous semble rude. La lâcheté n'est pas une richesse. L'entraide et le courage, oui ]
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L'écriture blanche pour Muse
CasualeMa muse et mon imagination m'amuse et mon image de fascination