PROLOGUE

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Je me souviens la première fois que je les ai vu. C'était un de ces jours où tout semble perdu, où vous sentez peu à peu que le fil de votre vie vous échappe. C'était un de ces jours qui paraissent d'une telle noirceur que vous vous dites que vous ne pourrez jamais tomber plus bas, et jamais vous relever. Je me souviens, je m'étais posté devant ma fenêtre et j'avais souhaité trouver enfin la paix.

C'était ce jour là que j'avais aperçu deux taches en haut de l'immeuble d'en face. On ne pouvait pas s'y tromper, c'était deux filles qui laissaient pendre leurs jambes dans le vide, provoquant la vie, défiant la mort. Mais aucune ne semblait vraiment là. Les seules choses qui semblaient les rendre vivantes étaient ces chevelures bougeant au gré du vent, formant un rideau épais les protégeant du reste du monde. Des cheveux noirs et roux qui parfois s'emmêlaient, bataillaient puis retombaient sur ces épaules anonymes.

De loin, on aurait pu croire qu'être si près de frôler la fin était un appel à l'aide, ou une manière de se rebeller. Mais de là où j'étais, je ne voyais rien de tout ça. Je distinguait seulement deux filles qui s'échangeaient un vieux journal, et qui dessinaient chacune leur tour des lettres écrites à l'encre. Personne ne savait vraiment ce qu'il s'y passait. Tout le monde supposait, affirmait ou niait, mais personne ne savait, excepté ces deux filles-là.

Je me souviens que chaque semaine, je les regardais depuis ma fenêtre, me demandant ce que pouvait bien contenir ce journal. La curiosité m'envahissaient un peu plus tous les jours et l'envie de savoir m'oppressait terriblement.

Ce fut un mercredi où l'attraction s'était avérée trop forte. Un mercredi où je succombais à la tentation. J'étais sorti de chez moi et avais pris l'ascenseur de l'immeuble d'en face. Plus je montais, et plus j'avais l'impression de faire quelque chose de mal. Mais même si je me trouvais pitoyable, j'y étais quand même allé. L'attrait de la curiosité semblait me pousser vers l'avant.

Quand j'étais arrivé sur le toit, je n'avais pas l'impression de faire quoi que ce soit de mal. Ces deux filles étaient un mystère que je voulais élucider, au risque de me faire prendre. J'avais repéré le journal qu'elles utilisaient. Il était en dessous du rebord, se confondant avec la couleur vieillie du toit. Je l'avais saisit et avait tourné le bouquin dans tous les sens pour voir quelque chose d'anormal. C'était juste un vieux journal que le temps n'avait pas épargné. Le seul détail que j'avais retenu, c'était une phrase écrite sur la première de couverture.

Au-delà des mots

J'avais pris une grande inspiration, et j'avais ouvert la première page. C'était des lettres tracées à la main.

A partir de là, je m'étais mis à lire, sans pouvoir m'arrêter.

Et je me souviens, que ces mots m'avaient touché.

Me revoilà avec une nouvelle histoire ! Ce sera une courte nouvelle d'environ 10 chapitres et chacune des parties sera plus courte que la moyenne (pour vous donner un petit aperçu, elles seront un peu plus longues que le prologue). J'espère vraiment qu'elle vous plaira, en tout cas j'ai pris beaucoup de plaisir à l'écrire et les publications de cette nouvelle se feront le mercredi ! Vous êtes prévenus.

Bisous !

Au-delà des motsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant