Chapitre 2 : Étouffée

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J'ai de nouveaux bleus. J'en en découvre un peu plus chaque jours. À croire que je ne connais plus mon propre corps. À peine les anciens partit, que de plus douloureux, de plus pigmentés font leur apparition. À peine ais-je le temps de laisser le temps à des parties de mon corps, de se remettre, que d'autres me font mal à leur tour. C'est interminable. C'est un cercle vicieux. Duquel, je n'arrive pas à me défaire. 

Si vous me voyiez... J'ai l'impression, de ne plus me reconnaître, de ne plus être moi. Où est passé cette femme indépendante, courageuse, fière d'elle dans le miroir ? Je ne vois qu'une femme couverte d'hématomes, et d'égratignures. Je ne suis plus moi. Depuis 3 ans. Je régresse de jours, en jours. C'est comme une sorte d'aliénation, en fin de compte... Je deviens étrangère à moi-même. 

Je m'ennuis encore, dans cette maison que nous partageons, lui et moi. Mais qui lui appartient. Au début, je travaillais en tant que chroniqueuse dans un magasine féminin, cependant, j'ai dû rapidement, abandonner l'idée de continuer. Je ne dirais pas, qu'il m'y a obligée... Mais il m'a donné de bons arguments... "Je gagne assez pour nous deux, ne te ruine pas la santé au travail" "Je ne veux pas que tu côtoie d'autres gens, tu es bien ici, avec moi" "Quand tu tombera enceinte, ils te délaisseront sur le champs, ne te risque pas à cela". Voilà, les quelques arguments qu'il a mit en avant. Et en parlant de grossesse... De son côté, il s'impatiente... Il se demande pourquoi, je ne suis toujours pas enceinte alors que nous avons des rapports non protégés. Je vous l'ai dit, pour la pilule... Je me demande si tomber enceinte, arrangerait, ou ne ferais qu'aggraver mon cas... S'il cesserait de me frapper... Ou s'il continuerait, en sachant que je porte son enfant dans mon ventre. Puis imaginions même que j'ai un enfant de lui, que je passe toute ma grossesse sans recevoir un seul coup de sa part, que se passera-t-il, ensuite ? S'arrêtera-t-il, de me frapper pour de bon ? J'aimerais tellement... Mais s'il recommence à porter la main sur moi, devant notre enfant, cela le marquera à vie... Et je n'ose même pas imaginer qu'il puisse le frapper lui aussi... Cependant, il en serait bien capable. Heureusement pour moi, je ne suis toujours pas tombée enceinte. Mais du coup, il se demande si je ne suis pas stérile. Il veut aller m'emmener faire des tests... Il ne faut absolument pas qu'il découvre que je prends la pilule...

Bref, pour en revenir à ce que je disais, je ne travaille plus. Pourtant j'adorais ça. J'ai toujours aimer écrire, et en rédigeant des articles, j'avais trouver le travail qui me correspondait vraiment. Vous devez penser que c'est quand même difficile à croire, que de simples arguments aient réussit à me faire abandonner un travail que j'aimais autant... Et c'est parce qu'il n'y a pas que cela... Au début, il était juste embêtant à me répéter sans cesse la même chose "quitte ton travail" patati patata. Mais au fur et à mesure, il est devenu de plus en plus pressant, jusqu'à-ce qu'il me voit un jour sortir de mon lieux de travail, avec l'un de mes collègues. Un homme. Je peux vous dire que je ne referais pas deux fois cette erreur. Me laisser voir par lui, en compagnie d'un autre homme... C'est comme signer mon arrêt de mort. Ce jour là, il m'a mit la plus belle raclée de ma vie. J'ai mis du temps à m'en remettre cette fois-là. Après cet épisode, j'ai tout laisser tomber, mon travail, mes amis, ma mère m'a délaissée peu après. Antoine, ne supporte clairement pas de me voir ne serait-ce échanger qu'un seul mot avec un autre homme, et les femmes, ils s'en méfie comme de la peste, il dit que si je reprends contact avec mes anciennes amies, ou que si je m'en fais de nouvelles, elles me monteront certainement contre lui. Il en est certain.

C'est pour ça, que je ne sort plus de chez. À part pour faire les courses. Je reste toutes mes journées à la maison, à m'ennuyez devant la télé si je n'ai pas de corvées à faire... Je me demande réellement, ce que je suis devenue... J'ai au moins accès à internet, mais il vérifie tout ce que j'y fait. J'ai donc j'ai un peu perdue l'envie d'y aller. Et que je ne pense même pas à me reconnecter sur mes réseaux sociaux. 

Je me sens oppressée, étouffée. Je me demande si c'est normal, si d'autres femmes ressentent la même chose que moi. Si la vie, ne se résume qu'à ça. J'ai trop peur, de m'aventurer au-delà de ce que je connais déjà. Je ne veux pas que tout ce que j'ai, se détruise, disparaisse... 


Les pensées d'une femme battue (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant