Aujourd'hui, je suis allée à mon rendez-vous avec Valentin. Nous nous sommes retrouvés dans un café du centre-ville. Je n'ai rien à craindre puisque Antoine, était au travail. Nous nous sommes assis autour d'une table. Puis c'est un peu intimidés, l'un, l'autre qu'on est restés se regarder sans savoir trop quoi se dire... Pourtant, il était clair, qu'on avait des choses à se raconter. C'est donc, sans hésiter plus que je demandais :
"Alors, du coup, avec ta copine, vous vous êtes séparés ?"
"Oui, elle ne partageait pas forcément ma vision de la vie."
"Je vois... Ça arrive, ce genre de choses. Et où, vous étiez, le coin ne te plaisait pas ?"
"Non, c'était une plus grande ville, que celle-ci. Je trouvais son ambiance stressante. Et toi, alors avec ton copain, comment ça se passe ?"
"Bien."
Ma voix s'est mise à vaciller, en prononçant ce mot. Je ne voulais pas lui dire... J'avais peur... Peur de sa réaction et de ce que cela, aurait pu engendrer...
"Tant mieux. Est-ce que je le connais ?"
"Je pense pas. Il est arrivé en ville, peu après que tu sois parti..."
"Je m'imaginais pas, que tu te remettrais avec quelqu'un, aussi vite... Le travail est plus important que tout, pour toi. Enfin, était."
"Oui, les choses changent. Et je pensais pas non plus, me remettre avec quelqu'un de si tôt, mais je suis vraiment tombée amoureuse de lui. C'était tout rose, tout beau au début... Mais..."
"Mais..."
"Mais, maintenant on est pris dans une espèce de routine, tu vois ce que je veux dire !"
"Oui..."
Il resta dubitatif, un long moment avant de me poser la question :
"Tu es sûre que ça va, dans ton couple ?"
"Ou... Oui..."
Ma voix était prise de tremblement si forts, que je ne pouvais que bégayer. Les larmes me sont montées d'emblée aux yeux, et je n'ai pu qu'être honnête avec lui et moi-même.
"Non. Ça va... Pas..."
Puis, je me suis mise à pleurer. Aussitôt, Valentin s'est levé de sa chaise pour me prendre dans ses bras.
Et j'ai continué de pleurer, pleurer et encore pleurer. Sans pouvoir m'arrêter. J'avais si mal. Mal. C'est dans ces sanglots, que j'ai extériorisé ma peine. Des sanglots d'une agitation extrême. Mon corps s'est mouvé à la force de ses spasmes de tristesse.
Valentin, a réussi à me calmer en me tapotant dans le dos et en me caressant la tête. Puis, nous nous sommes rassis en face de l'autre. Mon maquillage était tout destroy.
C'est avec un regard d'un sérieux redoutable, que Valentin me dit :
"Raconte-moi, tout".
Je ne pouvais plus me défiler davantage, alors je me suis décidée à tout lui raconter. Que depuis 3 ans, je me fais battre par mon compagnon, que c'est devenu invivable, qu'il m'a enlevé tout goût à la vie. Qu'il ne me reste plus rien, qu'une âme en charpie.
Après, avoir fini mon histoire, durant laquelle il n'a rien dit, j'ai remarqué que Valentin, serrait les poings et les dents. Son expression était devenue dure. Il était en colère. Je savais qu'en perdant son sang-froid, il était capable de faire une bêtise. J'ai donc, anticipé la chose.
"Je t'en pris, ne fais rien."
"Tu rigoles ? Ce connard, te frappe depuis 3 ans, maintenant, et toi, tu me dis de rester regarder les bras croisés ?!"
"Je n'ai pas dit ça, c'est juste... Que je n'ai pas envie qu'il t'arrive des ennuis par ma faute. Si tu te pointes le voir et que tu le frappes, il va forcément porter plainte. Je le connais."
"Ce salaud te bat. Il bat les femmes. Alors, pourquoi, je n'aurais pas le droit, de faire la même chose, avec lui ?"
"Parce que ça, se retournerait contre toi. Ça se retourne toujours, contre les gentils."
"Et toi, tu ne peux pas porter plainte ?"
"J'ai peur... Je n'ai plus rien à moi, il m'a tout prit. Mon travail, mon appart... En plus... Je suis enceinte..."
"Merde !"
"Comme tu dis... Je ne voulais pas avoir d'enfant, au vu des circonstances, c'est pour ça, que je prenais la pilule, mais il l'a découvert... Et je l'ai payé."
"Ce salaud ! Moi, je vais te sortir de là. Tu peux pas rester avec lui ! Il va finir par te tuer, si tu restes !"
"Je sais... Mais je n'ai personne... Ma mère ne me parle plus. Ni Alexandra, ni Estelle... Je n'ai plus personne..."
"Si, tu m'as moi. Tu vas venir chez-moi, et plus jamais tu n'auras affaire à cette ordure !"
"Mais je peux pas partir comme ça... C'est de la folie."
"Et ce serait encore plus de la folie de rester !"
"Je peux pas partir comme ça, du jour au lendemain... Laisse-moi, le temps de réfléchir..."
"Tu n'as plus à avoir peur. Je suis là."
Finalement, j'ai décidé de rentrer. Il faut que j'aie le temps, d'au moins faire mes valises. Et puis, d'emmener avec moi, aussi Pastèque, mon petit chat. D'ailleurs, lui aussi, il a le droit à ses coups...
J'ai envie de partir, mais j'hésite encore...
De toute façon, il n'y a rien de pire que la situation, dans laquelle je suis...
Je suis bien contente d'avoir Valentin, à mes côtés. Et aussi, de lui avoir dit la vérité. Ça m'a véritablement, soulagée d'avoir enfin, pu le dire à quelqu'un.
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Les pensées d'une femme battue (Terminé)
Fiksi UmumUne femme battue nous raconte son histoire. "Je regrette cette belle époque de notre vie où tout se passait à merveille... Avant que le rêve ne se transforme en cauchemars..."