13. Perdus?

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Il s'était mis à neiger alors que Quentin, plus expérimenté avait déjà terminé la descente et attendait Laetitia au bas de la piste. La petite fille qui avait fait des progrès depuis le début des classes de neiges le rejoignit rapidement et parvint à s'arrêter sans tomber à côté du jeune garçon.

Laetitia s'inquiéta du mauvais temps. Quentin retrouverait-il son chemin ? Arriveraient-ils à temps au centre pour que les instituteurs et les moniteurs ne s'aperçoivent pas de la disparition de la fillette ?

- Ne te tracasse pas ! On a largement le temps. Tu vois ce chemin sur la gauche ? C'est un raccourci. Il suffit de le suivre pour arriver juste derrière chez moi. Et là pas de problème, on range les skis et les bottines, je te redescends au centre en moto et le tour est joué ! Personne n'aura eu le temps de réaliser que tu étais partie cet après midi au lieu de regarder la télé ! Assura Quentin. Allez ! Enlève tes skis je vais te les porter. Et le garçon lui tendit ses après-skis qu'il avait fourrés dans son sac à dos.

Les deux enfants marchèrent longtemps. La neige et le vent leur coupaient le souffle. De temps à autre Quentin s'arrêtait pour permettre à Laetitia de souffler un peu. Seulement la fillette lui trouvait l'air très inquiet.

De plus il consultait fréquemment sa montre. Le trajet semblait trop long à Laetitia qui ne résista pas à l'envie de questionner son nouvel ami :

- Tu es bien sûr de ne pas t'être trompé de chemin ?

- Non ! Bien sûr que non. Tu penses ! J'ai l'habitude du coin. Riposta Quentin sur un ton qui se voulait rassurant pour une petite fille de dix ans mais où un adulte averti aurait sans conteste décelé une certaine inquiétude. Allez encore un petit effort et on y est. Courage !

- Mais la marche n'en finissait pas et le chemin montait de plus en plus. D'ailleurs le chemin ressemblait de moins en moins à un chemin. On s'enfonçait maintenant dans la neige jusqu'aux genoux et les sapins se faisaient plus clairsemés. Par ailleurs le ciel s'était complètement obscurci. Le vent soufflait de plus en plus fort. Il faisait de plus en plus froid et les flocons assez clairsemés il y a quelques minutes, avaient fait place à une véritable tempête de neige à présent.

- Quentin avait beau essayer de jouer à l'homme il sentait la panique l'envahir. Les deux paires de skis pesaient de plus en plus lourdement sur ses épaules. Il s'arrêta une nouvelle fois mais la tempête ne permettait pas de voir à plus de cinq mètres devant soi. Et encore !

Posant ses skis contre un arbre Quentin dut se rendre à l'évidence en consultant sa montre. Ordinairement la descente par le sentier du petit bois ne durait guère plus de vingt minutes et cela faisait maintenant plus d'une heure qu'ils marchaient sans avoir atteint la maison ! Même en tenant compte du fait que Laetitia n'était qu'une petite fille inexpérimentée et marchait nettement moins vite que lui, cela faisait beaucoup.

De plus le petit sentier menant à l'arrière de la maison que le garçon empruntait quotidiennement, descendait. Or depuis quelques temps on ne cessait de monter. Il avait donc dû se tromper de chemin quelque part. Mais où ? Et comment était-ce possible ?

Quentin était pourtant persuadé de connaître tellement bien la région qu'il pouvait s'y diriger les yeux fermés, raison pour laquelle la tempête de neige ne l'avait pas effrayé le moins du monde. Alors comment avait-il pu s'égarer ainsi ? Et surtout où se trouvaient-ils par rapport à la maison ? Comment faire pour retrouver le bon chemin ? Suffirait-il de faire demi-tour et de refaire le trajet parcouru en sens inverse ? Cela aurait peut être pu fonctionner si la neige ne tombait pas aussi dru et si l'on avait pu suivre les traces de pas afin d'être sûrs de rester sur le bon chemin. Mais dans le cas présent ce n'était peut-être pas une bonne idée.

Bien que continuer sur ce sentier de montagne qui devenait de plus en plus abrupt ne lui semblait pas être une meilleure idée.

Que faire ?

Laetitia semblait tellement fatiguée. Ses jambes ne la portaient plus que très difficilement. Lui-même d'ailleurs se sentait exténué. Il fallait absolument se reposer quelques temps et laisser la tempête se calmer avant de tenter de redescendre dans la vallée. Mais pour cela il fallait se mettre à l'abri. Et où trouver un abri dans cette tourmente ?

Le jeune garçon consulta une nouvelle fois sa montre. Il était déjà presque dix huit heures, mais il n'osait l'avouer à Laetitia. En bas au centre les enseignants devaient être terriblement inquiets et avoir alerté les autorités. Mais il faisait bien trop mauvais pour se mettre à leur recherche immédiatement. Et encore qui imaginerait que Quentin et Laetitia étaient partis ensemble ?

Laetitia et le yetiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant