20. Une tentative ratée

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Quentin et Laetitia clignaient les yeux éblouis par la lumière éclatante du soleil et son reflet sur la neige dont ils avaient été déshabitués par quarante huit heures d'enfermement dans la maison de la sorcière d'abord, dans la vieille mine ensuite...

Le petit groupe formé par les deux enfants et leurs ravisseurs se trouvait dans une clairière à l'entrée du vieux village abandonné où rien pas même un panache de fumée ne trahissait la présence de la vieille femme. Au milieu de cette clairière se trouvait une énorme cage solidement arrimée sur un traîneau destinée au Yéti.

Le professeur Lussac intima l'ordre à Laetitia d'y grimper puis s'adressa au jeune garçon :

- Maintenant toi, tu vas faire exactement ce qu'on t'a expliqué. Tu vas fouiller le village à la recherche de la vieille. Attention ! Pas de faux pas. On tient ta petite copine. Ne l'oublie pas. Et sache que je n'hésiterai pas une seule seconde à l'éliminer. Un seul otage me suffit amplement pour faire céder les autorités. D'ailleurs celles-ci me prendront plus au sérieux encore s'ils constatent que je n'hésite pas à mettre mes menaces à exécution ! Alors prends garde ! Je n'ai pas envie de devenir méchant ni de faire couler le sang inutilement mais ne t'avise pas de me faire faux bond. C'est ton amie qui en pâtirait !

Laetitia s'installa donc dans la cage. La petite fille avait froid et peur. Elle était déçue aussi car son appel au secours lancé par télépathie dans la vieille mine n'avait pas été entendu par la vieille femme ! La petite fille n'avait donc pas le don ainsi que le prétendait la sorcière. Celle-ci s'était trompée. Le fait que le Yéti soit venu à son secours n'était qu'une simple coïncidence.

C'était la première fois que la petite regrettait que ce fameux don ne fût pas réel.

Pendant que Quentin s'activait à essayer de retrouver la sorcière Laetitia réitéra ses appels au secours mentaux à tout hasard mais sans réellement y croire. La petite fille fixa une des maisons du village qu'elle supposait être celle de la sorcière car elle était la moins délabrée de toutes et lança un nouvel appel adressé à la sorcière et au Yéti.

- Madame la sorcière ! Monsieur le Yéti ! Venez à notre secours! Nous sommes prisonniers des méchants qui veulent récupérer le Yéti et nous prendre comme otages pour s'enfuir en Amérique du Sud ! Ils veulent se servir de nous pour vous prendre au piège ! Si vous m'entendez, ne venez pas ! Ils vont vous faire prisonniers vous aussi ! Et ils sont armés...

Soudain un nouveau voile rouge passa devant les yeux de la fillette qui tenta de résister à l'évanouissement. Du fond de sa torpeur, elle entendit ou crut entendre prononcer son nom mais ses oreilles bourdonnaient et ses tempes étaient comme enserrées dans un étau.

A nouveau la petite fille entendit une voix lui parler :

- Laetitia ! Laetitia ! Que suivit un murmure indistinct que la fillette ne comprit pas.

Luttant toujours contre la perte de conscience l'enfant vit Quentin revenir bredouille et annoncer au professeur Lussac que le village était vide. Ce dernier réprima difficilement sa colère tandis qu'un de ses collaborateurs s'apercevant de ce que Laetitia, devenue blanche comme une morte avait fini par perdre connaissance, interpellait son patron qui laissa exploser sa colère tout autant que sa panique.

- Nom d'un chien ! Qu'est ce qu'elle nous fait là ? Vite François essaie de la ranimer !

Mais le dénommé François n'eut pas le temps de faire un mouvement. Au même moment un rugissement féroce déchira le silence de la montagne et tous les regards se tournèrent vers l'endroit d'où il semblait provenir.

Laetitia et le yetiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant