Ils ne se rendent pas compte. Pour eux, j'ai juste un passé difficile que j'ai du mal à oublier. Alors ils attendent, en me reprochant d'être trop long dans mon comportement absent.
Choses qu'ils ont oublié, les séquelles. Elles sont autant physiques que morales dans mon cas, mais personne n'en prend réellement conscience.
Mon actuel problème n'est lié en aucun cas avec mon passé mais celui ci m'a affaibli. Depuis, j'ai peur. Peur des reproches, des contraintes, des avis. Je ne suis plus confiant depuis longtemps. A aucun moment, ils n'ont compris ça.
C'est facile aussi. Ils ont des fans eux, des gens qui les apprécient pour ce qu'ils font. Ils sont acclamés quand ils entrent dans les salles, je fais tâche, j'en suis sur et certain.
La seule chose que je peux offrir aux membres est de disparaître définitivement. Les critiques que je reçois finiront forcément par tomber sur eux à un moment donné et c'est bien la dernière chose que je souhaite.
Ils m'ont accueilli, accepter, comme personne ne l'avait jamais fait, ils méritent tout le bonheur du monde. Si je leur attire des problèmes, je me maudirais encore plus que maintenant.
Il fait un peu frais.
Le pont est à une hauteur assez importante, six cent mètres de haut, peut être plus. Je n'ai qu'une veste sur le dos mais bizarrement, je ne ressens pas spécialement le froid.
Je jetais un regard par dessus la barrière pour apercevoir l'eau sombre qui s'agitait à cause du courant. La noirceur de celle ci m'attirait. Elle donnait l'impression de pouvoir nous prendre sans nous laisser repartir, sûrement ce qu'elle faisait d'ailleurs.
Un violent coup de vent frappa, agitant mes cheveux.
Je passais une jambe par dessus la barrière.
La deuxième.
La seule chose qui me retenait était mon bras droit enroulé autour d'un imposant pilier, le gauche pendant déjà dans le vide.
Je baissais ma tête pour apercevoir un médaillon, celui de Changkyun. Il était déjà accrocher à la rambarde métallique et partait dans tout sens avec la bourrasque.
Je le regardais encore une fois puis me tournais définitivement en direction de l'eau.
Mes doigts glissaient, seuls, sans que je ne contrôle rien.
Je fermais les yeux.
Le contact avec le métal se perdit et ce, à jamais.
C'était agréable, cette sensation de pouvoir voler, de ne faire qu'un avec l'air.
Je souriais.
Et avant de rencontrer l'eau prête à m'accueillir, je songeais que j'aurais aimé voir Changkyun sourire une dernière fois avant de partir.
ғɪɴ
(...dus)
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