Chapitre 7

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Saluuut ! Voilà la suite, qu'en pensez vous ? Bonne lecture !

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James est ce qu’on appelle communément quelqu’un de charismatique. Il n’a même pas besoin de parler pour que l’attention se porte sur lui, alors que nous faisons la queue pour les remontées mécaniques. Une sorte d’aura intéressante l’englobe naturellement. Son visage est fin et anguleux, pâle tout en étant légèrement halé par le soleil de la montagne. Son nez est droit, sauf le bout légèrement retroussé. On dirait un petit museau de lapin, c’est mignon. Pourtant, sa mâchoire carrée renvoie un aperçu viril et sa lèvre inférieure pleine et rosée s’étire. Il nous offre un large sourire aux dents étincelantes. Il a dû porter un appareil dentaire. C’est obligé, vu comment ses dents sont parfaitement alignées. Je les jalouse. Je n’ai jamais porté de bagues, aussi ai-je légèrement les dents du bonheur. Cela ne me dérange pas, d’après ce qu’on m’a dit, je le porte bien.

Il respire autant la jeunesse et la vivacité que la maturité. Il est calme, pourtant, lorsqu’il se meut, ses gestes sont vifs et précis. Il doit avoir cinq ans tout au plus que moi. Charlie lui porte tout autant d'attention, ce qui me déstabilise légèrement. James a relevé son masque, nous offrant la possibilité d’observer ses yeux. Verts avec des pigments dorés. On dirait qu’ils pétillent, comme le chocolat au riz soufflé qui, lorsqu’on le met dans la bouche, éclate grâce aux petits grains. Génial, maintenant j’ai envie de manger ses yeux. Notre moniteur se rend compte que nous le fixons sans vergogne, et toussote, légèrement mal à l’aise. Plusieurs filles autour de nous détournent également le regard.

Apparemment, monsieur a déjà son fanclub. Je me tourne vers Charlie et lui chuchote.

-  Toi, il faut que je te parle. Je vais te défoncer.

Je n’ai pas digérer le fait qu’elle parte tout raconter à Bonnetman. Elle ne savait pas que c’était lui, mais quand même. Mon amie fronce les sourcils et grimace en voyant ma mine sérieuse.

- Houlà… Il y a poisson sous roche… marmonne-t-elle en se grattant la joue.

Je soupire. Comment rester en colère deux minutes contre elle, lorsqu’elle sort ce genre d’expression ?

- Anguille sous roche, pas poisson, espèce d’illettrée.

La file avance lentement, chaque skieur étant agglutiné contre les autres. Finalement, notre tour arrive et je monte sur le siège avec autant de dextérité que la première fois. Ce tour-ci, je me trouve à côté de Charlie qui est entre James et moi. Trois snowboardeurs sont également installés avec nous et discutent joyeusement. Aucun de nous ne parle et James décide de prendre la parole :

-  Alors, quels sont vos niveaux en ski ? Que je sache à quoi m’en tenir pour le cours à venir…

J’adore la façon dont sa langue englobe les mots avec son accent. Il nous regarde avec attention et je me mordille légèrement la lèvre en répondant :

- Autant vous dire que vous n’allez pas être payé pour rien. Mon niveau est à peu près comme…

- … une baleine sur des skis, finit Charlie en baillant. Je déconne pas. Cette pauvre fille est un danger public, vous vous exposez à beaucoup de risques en essayant de l’aider. J’ai testé ce matin et mon poignet a failli être broyé.

James lève ses sourcils et glisse son regard dans ma direction, essayant de déterminer si les informations émises par Charlie son fondées. Je secoue la tête.

- N’exagérons rien.

Charlie renifle dédaigneusement en me montrant son poignet bleui. Je ris nerveusement.

Souffle givréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant