Chapitre 10

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Avec des pas hésitants, je m'avance vers la porte d'entrée, Elizabeth derrière moi.

- Ne me dis pas que c'est lui qui t'envoyait des messages, pitié... commence mon amie.

- C'était lui.

Je l'entends à moitié s'étouffer avec sa salive.

- Eh bien, tu ne fais pas les choses à moitié...

Je ris et nous nous retrouvons dans le hall de l'immeuble. On dirait que la déco n'a pas été faite depuis un certain temps, mais l'endroit est propre. Sur le côté s'étalent pleins de boites aux lettres qui ne demandent qu'à être utilisée. Nous venons d'apercevoir James au deuxième étage, aussi nous grimpons l'escalier en bois jusqu'au palier en question. Il est adossé contre sa porte entrebâillée et nous attend les bras croisés, un sourire aux lèvres. Il porte un jean étroit et un simple T-shirt. Même en étant habillé aussi simplement il est canon. Et mon dieu, ses muscles ressortent carrément. Ses petites boucles blondes sont encore mouillées, comme s'il venait de prendre une douche.

- Je te manquais tant que ça pour que tu viennes jusqu'à chez moi en pleine tempête de neige, Alice ? me taquine-t-il en nous laissant passer.

Nous entrons chez lui en fil indienne et il referme la porte. Je me retourne vers lui en haussant un sourcil.

- Tu n'exagères pas un peu la situation ? Premièrement, il neige à peine – j'omets volontairement le détail de mes jambes s'enfonçant dans la neige- deuxièmement je ne suis pas venue pour ton joli minois.

- J'ai un joli minois ? me reprend-il l'air de rien en se mordant la lèvre pour se retenir de sourire.

La fille qui ne considère pas qu'il a un joli minois est soit aveugle soit sujette à des hallucinations.

- Façon de parler, ne prends pas la grosse tête, je dévie. Ton faciès est tout juste passable.

Un rire franc sort de sa gorge et je regarde sa pomme d'Adam remuer avec un peu trop d'attention.

- Tu blesses mon égo, là, dit-il en plaçant dramatiquement une main sur son cœur.

Il tourne ensuite la tête vers Elizabeth et la salue en souriant. Elle lui répond d'un signe de tête, visiblement en train d'analyser la situation. Je suis à peu près certaine qu'elle me fera un compte rendu en sortant d'ici. Nous sommes dans un petit salon à la décoration montagnarde, puisque la porte d'entrée ouvre directement sur celui-ci. L'appartement n'est pas grand, on trouve juste trois portes et un petit renfoncement qui doit mener à la cuisine. De cet endroit émerge une nouvelle personne. Je la reconnais immédiatement. Il est grand et brun, avec une petite barbe et des yeux chaleureux. C'est l'homme qui était avec lui la première fois que nous nous sommes rencontrés, lorsque je suis tombée de l'échelle. Mes joues rosissent légèrement de honte. Il est en train de boire du café lorsqu'il marque un temps d'arrêt en comprenant qu'il y a des intruses dans son salon. Il hausse un sourcil puis sourit en comprenant qui je suis.

- Salut, murmure-t-il avant de boire sa dernière gorgée.

James nous propose gentiment à boire après que nous ayons retiré nos blousons, mais nous refusons. Un silence gênant s'installe dans le salon.

- Heu... Alice, je me présente.

- Je sais, déclare le brun l'air de rien avant de regarder James avec amusement.

Ah ? Celui-ci se tortille. Pour rompre le second malaise, mon amie se présente à son tour.

- Je suis Elizabeth, une amie d'Alice.

- Liam, nous apprend enfin le brun en tirant une chaise et s'asseyant. Je suis le frère de James.

D'un geste de la main, il nous invite à faire de même. Nous prenons chacun place autour d'une petite table ronde.

Souffle givréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant