21. Tinged red for passion.

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"Teinté de rouge pour la passion."

[Athéna]

Son regard d'acier me toise sans délicatesse.
Son sourire persiste et s'intensifie lorsqu'il passe la langue sur sa lèvre supérieure, d'une façon très révélatrice de ses arrières pensées.

À moins que ce soit mon esprit qui défaille?

Je préfère tourner la tête sur le côté pour ne pas assister à son petit numéro dans le reflet.
Mais sa main qui ne tient pas ma hanche, attrape mon cou délicatement et me tourne la tête afin que je sois de nouveau face à lui.

Je cherche les mots corrects et espère que ma voix ne me fasse pas défaut, que ma gêne ne me trahisse pas.

«À quoi jouez-vous?»
Questionnais-je calmement l'homme derrière moi.

La main sur mon cou glisse lentement le long de mes bras nus pour revenir à mon épaule.
Ses mouvements sont stoppés par des vibrations dans la poche de sa veste.

Si Rayan prend la liberté de me toucher, et comme il y a quelques semaines de répondre au téléphone à ma place, je vais prendre celle de faire de même.
Je rigole intérieurement, en tant normal je n'aurais jamais fait ça, mais la une envie subite me le permet.

Je me dégage de son étreinte, de façon si aggressive qu'il s'imagine autre chose et m'attrape les hanches avant de me poser assise sur la vasque du lavabo.
Je n'ai pas le temps de réagir, tout ce passe si vite.
Je suis spectatrice de la scène alors que j'en suis l'actrice et le rôle principal.
Il se place entre mes jambes et s'attaque à mes lèvres agressivement.

C'est primitif, bestial sans une once de délicatesse.
Il fait glisser la bretelle de mon soutif, ses baisers descendent le long de mon cou et je suis incapable de le repousser, j'agrippe sa chevelure brune et il émet un grognement de satisfaction.
Je vais mettre ça sur le coup de l'alcool.

Je profite de ses instants d'inattention pour faire lui faire discrètement les poches.

Je sais que ce que je fait est mal, malhonnête.
Mais sur le moment, je n'y pense pas, mon seul objectif c'est de lui dérober son téléphone.
Comme pour me prouver à moi même que Rayan ne peut pas avoir le contrôle sur tout, et qu'il a des failles comme tout le monde.
Je réagis peut-être de façon immature ou peut-être que l'alcool qui coule dans mes veines me donne un élan d'adrénaline?
Mais avec moi, Rayan se contente de sortir de ses phrases à double sens, accompagné de son sourire malsain.
Et puis c'est bien lui qui m'avait prit mon téléphone en s'octroyant la liberté de répondre à mes messages entièrement personnels.
Moi aussi je veux essayer, je veux voir ce que ça procure de voler l'un des hommes les plus puissants du pays.

J'extirpe donc habillement son téléphone de sa poche et discrètement je le range si naturellement que je suis étonnée de ma performance.
Je le fait glisser dans mon sac à main ouvert à côté de moi.

D'un coup, je le repousse.
Je descend de mon perchoir et commence à vouloir filer vers la sortie.
Ses yeux me scrutent, il semble amusé?
Mais j'évite son regard, fuyante.

Il me laisse partir sans rien dire et je sors des toilettes, je regagne la pièce bondée où mon amie est maintenant debout sur le comptoir, sous le regard de tous les hommes.
Qu'est-ce qu'elle fiche?

Je m'approche et l'appelle mais la forte musique ne m'aide pas et recouvre partiellement ma voix.

«Sofia!»
Mon amie baisse le regard et son visage s'illumine.

«Viens danser avec moi!»
Me propose t'elle tout en se déhanchant sur le rythme de la musique.

«Non on y va
Répondis-je fermement.

Elle se baisse et tend la main pour prendre un verre qu'un homme lui tend.
J'intercepte le verre et le repose sur le comptoir à la hauteur des talons de mon amie éméchée.

«Lâches toi cinq minutes Ath'.»
Me conseille t'elle en manquant de vider son estomac à la fin de sa phrase.

Je recule de quelques pas, voyant qu'insister est voué à l'échec.

Je rentre comment maintenant?

Je me rend sur le parking et je retrouve mes chaussures que j'avais jetées sur les tibias de Rayan quelques minutes auparavant.
Je les ramasse et les prend à la main.

Mais alors que j'approche une voiture noire, aux allures luxueuses, Je suis violemment plaquée contre celle-ci.
Je me retrouve le dos contre la portière avant du côté passager.

J'émets un cri de surprise, horrifiée je tente de donner des coups avec mes talons.
Je semble réussir puisque mon talon vient frapper mon agresseur qui grogne des injures en mon intention.
Mais rapidement, l'homme reprend sa contenance et m'immobilise sans effort.

La carrure de monsieur Abdas se dresse devant moi dans toute sa splendeur.
Son tee-shirt noir laisse apparaître son importante masse musculaire à chaque inspiration.
Ses tatouages sont plus visibles que d'ordinaire, pour une fois il porte un tee-shirt manche courte et non l'une de ses chemises.

Dire que je n'ai pas peur serait mentir.
Son impressionnante taille me surplombe et ses mains viennent se poser de part et d'autres de ma tête, l'encerclant totalement.

Rayan est tel le prédateur, il prend soin de ralentir ses mouvements, comme pour faire durer le plaisir, m'effrayant par la même occasion. Et moi je suis comparable à la proie, prise au piège et totalement impuissante.

De l'une de ses mains, il dégage une boucle qui retombe sur mon visage.
Je bouge la tête pour l'empêcher de me toucher mais ça ne fait que le faire sourire.
«Je vais finir par croire que tu le fait exprès..»
Me murmure t'il, me dévorant les lèvres des yeux.

C'était sans fin...

•••

STINKEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant