29. No turning back.

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« Pas de retour en arrière. »

[Athéna]

Il est hors de question que je le suive, que je tienne compagnie à cet homme.
Je ne m'étais pas trompée, Giovanni semble tout droit sorti d'un vieux film sur la mafia des années 70 comme Le Parain, comparable à Vito Corleone avec ses cheveux plaqués en arrière, sa gestuelle si semblable et son accent tonique.

Je m'efforce tout de même de faire bonne figure avec un sourire forcé au visage.

« Oui? »

Rayan quand à lui se tient aux côtés de l'Italien avec un regard malsain et un sourire sadique aux lèvres. Cependant lorsque je croise son regard, son expression se change instantanément en un visage impassible, froid et sans sentiment apparent.

« Veuillez suivre mon cher ami dans la suite 122 qu'il a privatisé en votre honneur. »

Mon visage se décompose à cet instant la, je passe d'un sourire forcé à une mine crispée.
De la peur? Je n'en doute pas une seconde.

« Oh vous allez m'apprendre à jouer au Poker? J'en serais ravie. »
Répondis-je avec un air innocent.

Giovanni sourit sadiquement presque amusé par l'innocence dont je fais preuve.

« Oui ma jolie nous allons t'apprendre des jeux, mais pour cela il faut que tu me suives. »
Répond t'il avec toujours son foutu sourire.

Rayan lui regarde son téléphone et ne semble plus du tout intéressé par ma conversation avec son ami.

« Je vous suis mais avant cela permettez moi d'aller me rafraîchir rapidement. »
Répondis-je en essayant d'être le plus naturelle possible.

L'homme semblable au mafieux commence à monter les marches pour me rejoindre avec une lueur étrange dans les yeux, il promène son regard le long de la robe ce qui me met dans une posture embarrassante.

« Puis-je t'escorter? Il ne faudrait pas que tu ne fasses de mauvaise rencontre... »
Dit-il en me tendant sa main pour que je le suive mais je ne ne la prend pas.

« Je ne serais pas longue, attendez moi dans votre suite. Je suis impatiente de vous retrouver. »
Je finis ma phrase avec un regard qui se veut rassurant. Il ne doit pas se douter que je le fuis.

Il semble un peu déçu mais il reprend rapidement son air enjoué.
Je pose ma main sur la rambarde prête à repartir mais il pose la sienne sur la mienne et effleure ma peau lentement.

« Bien ne soyez pas longue, je veux profiter le plus possible de votre charmante compagnie... »
Je lui lance un dernier sourire avant de regagner l'étage supérieur.
Le contact de sa main sur la mienne me dégoûte au plus haut point mais je tente d'oublier ce moment embarrassant pour trouver une sortie.

Je passe au milieu de couloirs tous identiques, bordel il faut un plan pour sortir ou quoi? C'est un véritable labyrinthe et je suis totalement perdue.

Soudain, au bout de l'un des interminables couloirs je tombe sur une série d'ascenseurs.
Je me faufile à l'intérieur de la cage d'acier et compose niveau zéro.
Une voix résonne dans le petit émetteur.

« Rez de chaussé. »

Au moment où je peux enfin sortir et regagner le hall je me sens libérée mais ce n'est que de courte durée.
Un raclement de gorge se fait entendre juste derrière mon oreille, je sens sa présence à quelques centimètres de moi.

Je laisse mon regard se promener sur l'étendue de la salle qui se dresse à quelques mètres. Derrière le grand espace des ascenseurs, une cloison créée un couloir aux couleurs sombres. Au bout de celui-ci se trouve la salle que j'aperçois.

Cette fois il n'y a pas d'échappatoire.

Je peux essayer de rejoindre la salle qui semble plutôt animée étant donné le bruit qui en émane pour me mélanger à la foule.
Mais la respiration de la personne derrière moi m'empêche de me concentrer sur les issues possibles.

« Est-ce que tu essaierais de me fuir? »
Sa voix est si basse qu'elle est quasiment inaudible face au brouhaha de la salle de réception.

« J'ai un petit creux. »
Tentais-je de rattraper pour gagner un peu de temps.

« Alors allons nous rassasier, nous en aurons besoin pour cette nuit. »
A cette phrase mon estomac se retourne et une envie irrépressible de vomir me prend.

J'aimerai lui cracher au visage, partir tranquillement mais mon patron me dénoncerais pour usurpation d'identité.
Alors je n'ai choix que de rester, de faire bonne figure et de la fermer.

L'Italien me tend son bras que je ne peux refuser bien que l'envie ne sois pas au rendez-vous.

Nous marchons dans un silence déconcertant face au bruit des conversations qui résonne entre ces murs et inconsciemment je recherche Rayan du regard cependant il reste introuvable.
Je me risque alors à questionner l'homme à mes côtés.

« Savez-vous où est monsieur Abdas? »
Contre toute attente, son visage s'illumine et ses lèvres viennent s'étirer dans un sourire.

« Il est avec sa femme. »
Sa réponse sonne amèrement dans ma gorge mais j'essaie de chasser ça de mon esprit.
Je ne devrais même pas y prêter attention.

Mais il ne semble pas vouloir s'en arrêter la puisqu'il continu.

« Il a une femme splendide qui ne laisse personne indifférent par sa beauté et quel caractère... »
Je ne répond pas, le sujet de la conversation n'est pas très inspirant.

Soudain un serveur me bouscule accidentellement et Giovanni m'approche de son torse pour m'éviter de basculer...

Mon sang allait me sauver...

                                 •••

STINKEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant